Gabriel J. Nielsen
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 |  Sujet: Epilogue  Mar 28 Juil - 18:42 | |
|  W E S HALL M EET IN A P LACE W HERE T HERE IS NO D ARKNESS...Epilogue : NEVADA
Informations générales.
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Administrateurs : Night & Ariglian
Pseudonymes des administrateurs : Kaye Ana Farrell & Seraj Hayne
Date d'ouverture : 05/07/09
Design par : Night
Disclaimer : Inspiré du roman 1984 de George Orwell, remanié à la saveur Night
Contexte.
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«Toute propagande efficace doit se limiter à des points forts peu nombreux et les faire valoir à coups de formules stéréotypées aussi longtemps qu'il le faudra, pour que le dernier des auditeurs soit à même de saisir l'idée. [...] Si vous désirez la sympathie des masses, vous devez leur dire les choses les plus stupides et les plus crues. »
- Adolf Hitler, Mein Kampf, 1925.
Chaque pion doit être placé sur l'échiquier...
La montée des dictatures se fit rapidement. À l'ère des communications virtuelles, la propagande devint la façon d'attiser les foules, la principale voie d'accès au pouvoir. Nous vîmes bientôt poindre à l'horizon de nombreux démagogues, venus des quatre coins du globe, pour nous donner de quoi étancher notre soif de changement et de révolution. Les valeurs de la société traditionnelles s'étant éteintes avec la mondialisation des échanges, des cultures et des idéologies, les mouvements révolutionnaires devinrent la conformité, alors qu'ils avaient toujours été marginalisés. Les partis de gauche triomphèrent dans presque chaque pays, les ventes de Mein Kampf, du Manifeste du parti communiste, du Prince, atteignirent des sommets inégalés et les foules tombèrent peu à peu dans les idéologies préconisées par les grands révolutionnaires de jadis. Adolf Hitler devint un martyr, Lénine fut cannonisé, Marx, intronisé au panthéon des génies universels, un prix Nobel fut même créé en son honneur. En Amérique, en Europe, en Asie, on entendait crier les masses, se soulever les foules, se prononcer des discours annonciateurs de changement. De nouveaux penseurs émergèrent, favorisant de plus en plus les idées eugéniques si prisées par les nazis de la Seconde Guerre mondiale. Après tout, toutes les conditions étaient déjà favorables à cette implantation massive d'eugénisme, d'idéologies radicales, de mouvements extrêmistes : on avait vu depuis le début du vingt et unième millénaire monter les religions extrêmistes, se multiplier les gestes contre l'humanité ; on avait assisté à l'avènement de la science rendant maintenant possible la fécondation in vitro, le choix des caractéristiques physiques et cognitives d'un enfant à naître, la popularité grandissante des tests servant à déceler les anomalies chez les embryons. On étaient parvenus à une ère où les gens dits anormaux n'avaient plus leur place, ou du moins, on effectuait un eugénisme camouflé en décidant de ne pas mener à terme une grossesse de laquelle résulterait un enfant malformé ou déficient. Loin était le temps où les idées conservatrices de la génération précédente avaient une longueur d'avance sur les théories plus révolutionnaires. Je tiens à préciser que je n'ai rien contre les idéologies de gauche, celles-ci ont d'ailleurs été au centre de ma vie. Les révolutions sont destinées à liberer des peuples entravés, à couper les chaînes mises injustement, à rendre aux masses le pouvoir selon des prémisses universelles déjà établies. Longtemps j'ai eu foi en la Révolution française tout autant qu'en la Révolution russe de 1917. Longtemps j'ai approuvé les idées de Marx, de Lénine, d'Hegel. Je les approuve toujours. Mais ce qu'ils ont fait du pouvoir me répugne au plus haut point. Je me lève chaque matin avec un goût amer dans la bouche, des soubresauts qui agitent mon corps, une irréprescible envie de vomir.
Le changement s'est fait rapidement, mais de façon très subtile, contournée. On pensa à tout en prenant bien soin d'éviter de répéter les erreurs du passé : l'empressement à la révolution ayant conduit Lénine à s'exiler, la propension étourdie au pangermanisme d'Hitler. On étudia avec attention les livres d'histoire, les manifestes politiques, les idées de Machiavel. On oublia rien, on améliora tout. Le système mis en place était inoxydable et impossible à perçer. Les coups d'État pour renverser le pouvoir seraient avortés avant même que les instiguateurs y ait pensé. Dans chaque pays, le Parti radicaliste étendit ses ailes jusqu'à obtenir la majorité partout. Lentement, mais surement, il étendait ses tentacules sur la planète entière. Deux ans suffirent à instaurer un régime despotique. Sous la direction de la Chancelière, une nouvelle doctrine politique se mis en place, calquée sur le régime nazi, fasciste et communiste. On l'apella : Régime Inquisitorial. On promit aux citoyens de la Terre : sécurité, égalité, structure. On donna au peuple : répression, propagande et lois draconniennes. Dans un monde où les terroristes étaient l'ennemi public, où les attentats, menaces de guerres, ultimatums, génocides abondaient, toutes les conditions furent réunies pour instaurer un réel régime despotique. On ne se douta de rien, on accepta les mesures par souci de sécurité physique, idéologique et culturelle. On promit la fin de la famine, la fin des guerres, un régime humaniste. Certains furent plus rapides que d'autres à déchanter. Alors que l'idéologie inquisitoriale battait son plein, qu'on s'inclinait devant des portraits de la Chancelière au lieu de s'incliner devant un prêtre, une poignée de gens organisèrent la résistance. Victimes de répression, ils furent bien rapidement obligés de se rencontrer clandestinement, de se cacher dans l'obscurité, de fuir la police (nouvellement nommée la Brigade Insquisitoriale ou, dans le langage populaire, les Nettoyeurs). Devant la menace de plus en plus grande d'un soulèvement, on procéda à l'implantation de puces destinées à bloquer les neurotransmetteurs responsables de l'adrénaline. Celles-ci ne faisaient pas qu'enlever les idées rebelles, elles rendaient les gens incapables de la moindre émotion rageuse tout en transmettant les moindres idées, moindres pensées et moindres rêves dans la banque de données du gouvernement. La liberté d'expression, depuis longtemps abolie, fut rejointe par l'interdiction de la liberté de pensée. Difficile à duper, la Cellule réussit à trouver un moyen de retirer la puce, installée à la base de la nuque. les membres furent rapidement forcés de recruter de force de nouveaux membres et d'opérer clandestinement, craignant à chaque moment d'être repérés par les Nettoyeurs et de finir exécutés sur la place publique.
Je viens de terminer la lecture d'un livre que j'ai trouvé dans une maison abandonnée : 1984 de George Orwell. Un livre depuis longtemps mis à l'Index (de nouveau en service). Ma puce gise dans une flaque de sang sur ma table de chevet, mes mains se sont crispées sur la reliure de cuir patiné par le temps. J'ai décidé d'écrire pour vous aviser de ce qui est arrivé au cours des trois dernières années. Je suis consciente que les livres d'histoire vous montrent une réalité tout autre, mais sachez que vous êtes dans l'erreur. Réveillez-vous de votre torpeur, je vous prie, et rejoignez-moi... Je me nomme Kaye Ana Farrell et je suis libre.
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