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 Un sourire à la mort | Edward L. Ruthven

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Jude Reed Carpenter
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MessageSujet: Un sourire à la mort | Edward L. Ruthven   Un sourire à la mort | Edward L. Ruthven I_icon_minitimeMer 28 Avr - 17:01

Un sourire à la mort
« L'humaine chercherait-elle à enlacer la faucheuse ? »

Un sourire à la mort | Edward L. Ruthven Topic10 Un sourire à la mort | Edward L. Ruthven Edward11

J'imagine que mon premier problème c'est celui-ci. Cet étrange rythme de vie. J'ai tendance à vivre la nuit et dormir le jour. Ne dormant que très peu lorsque j'ai cours ou que je bosse. Pourquoi ? Aucune idée. Quelle qu'en soit la raison, ce n'est pas la meilleure des habitudes dans un monde peuplé de créatures de la nuit, de suceurs de sang. Au contraire, il ne serait pas difficile de me soupçonner comme suicidaire. Ce serait même totalement légitime. Quoiqu'il en soit, j'ai toujours aimé l'air froid de la nuit, le calme qui l'enveloppe. Mais je ne pouvais nier que la nuit avait ce côté inquiétant qui m'attirait inexorablement sans que je ne le repousse. Pourquoi aimais-je autant le danger tout en le haïssant ? Pourquoi aimais-je attirer les vampires ? Pour mieux les repousser ? Ou était-ce cette montée d'adrénaline qui glissait le long de mon échine dont j'avais besoin ? Peut être aimais-je simplement cette sensation de peur, cette sensation de fin proche. Peut être aimais-je sentir que ma vie était fragile, qu'un seul mot, qu'un seul geste pouvait me condamner. Était-ce parce que je savais que je n'avais rien à perdre ? Qu'importe la raison. Si je survivais, je n'avais aucune idée de ce qui m'épargnait. Après tout, je défiais la vie chaque jour, et je n'étais pas encore morte. Pourquoi ?

Ma main se saisissait du drap et le repoussait. Un peu trop brutalement, je me redressais dans mon lit, serrant mes genoux contre ma poitrine. Ma main se saisissait du réveil. Je ne prenais même pas le temps de regarder l'heure, le jour commençait déjà à décliner. Encore une journée de perdue. Fallait que j'arrête de vivre au même rythme que les suceurs de sang. Dans un geste habitué, j'attrapais le paquet de cigarette et allumait machinalement ma clope en penchant légèrement la tête. Alors je recrachais la première bouffée de fumée. Qu'est ce que j'avais fais cette nuit ? M'échappant des draps, vêtue d'une culotte et d'un débardeur, je me saisissais d'une tasse et faisait infuser du thé noir. Alors, j'ouvrais la fenêtre et me penchais légèrement tout en tirant sur ma cigarette. Les vampires n'allaient pas tarder à sortir de leur cercueils. Est-ce que je sortais tout de même ? Évidemment. La cendre s'envolait par la faute d'une légère brise. Je soupirais légèrement tout en m'éloignant de la fenêtre afin d'attraper ma tasse. Je reprenais alors ma place respective. C'était calme. Le monde était entre deux temps. Celle où les humains effrayés rentraient et celle où les vampires se réveillaient. Évidemment, tous les humains n'étaient pas réfractaires à l'idée de voir des vampires. J'en voyais certains qui s'étaient bien habillés, sûrement voulaient-il séduire. Séduire des humains ? Oh non, la mode était de séduire les suceurs de sang. Répugnant. Je m'éloignais de la fenêtre, comme si cela m'empêcherais de voir les humains se montrer comme de vulgaires morceaux de viande. Le thé réchauffait doucement ma gorge, et le miel qui l'accompagnait soulageait quelque peu le léger mal de gorge qui m'habitait. J'écrasais alors le mégot de ma cigarette dans le cendrier. Machinalement je me débarrassais de mon débardeur et le laissais tomber au sol tout en me dirigeant vers la douche. J'allumais l'eau et la laissais prendre une température acceptable tout en me débarrassant de l'habit qu'il me restait. Alors les gouttes ruisselaient sur mon corps. Et me faisait me sentir un peu moins sale. Plus le temps passait, plus j'avais l'impression que la crasse du monde était devenue partie intégrante de mon corps. Et ceci me dégoûtait affreusement. Je m'arrêtais un instant dans mes mouvements. Comment me débarrasser de toutes ces pensées ? J'avais besoin . . . De quoi avais-je besoin ? A vrai dire, je n'en sais rien. Je coupais l'eau et m'enroulais dans une serviette. Mon visage dans la glace. Je n'y prêtais pas attention. Entre mes cernes, mon teint pâle, de quoi avais-je l'air ? Plus je les détestais, plus je leur ressemblais. Charmant. Je retournais près de mon lit, enfilant un jean gris délavé et un débardeur. Ma Harrington par dessus et j'enfilais mes chaussures. Mon béret sur la tête, je glissais mon paquet de cigarettes dans ma poche arrière. Un peu d'argent dans la poche avant. Mon briquet. Mes clefs.

Une légère brise. Un temps ni trop froid, ni trop chaud. Et on apercevait déjà la lune, plus qu'une heure environ et ils seront là. Avais-je peur ? Je ne crois pas. J'aimais simplement les rencontrer, j'aimais les tester. Pourquoi aimais-je sentir à ce point ma fragilité ? Pourquoi aimais-je à ce point sentir la mort approcher ? Qu'importe. Les gens passaient. Certains pressés. Certains calmes. Certains excités à l'idée de la nuit qui approchait. Certains apeurés. Dans quel camp étais-je ? Aucun. Ou me guidaient mes pas ? Pour l'instant je marchais au hasard des ruelles. Ou avais-je envie d'aller ? Je n'en sais rien. Mais j'avais besoin d'être ailleurs que chez moi. Fuir l'espace de quelques instants ma solitude. Sentir la vie. Car parfois je me demandais si moi-même j'étais encore vivante. J'avais besoin de danger pour sentir le sang couler dans mes veine, pour sentir le rythme de mon cœur, pour sentir la vie. J'allais dans un bar. J'avais envie de m'asseoir face à un comptoir, de sentir la vie autours de moi sans y prendre part. Mais où ? Je glissais une cigarette dans ma bouche et l'allumait d'un geste mécanique, avec habitude. Le Merlotte's était l'endroit le plus sur pour boire un verre pour une humaine seule. Mais c'était trop loin du centre ville, surtout pour quelqu'un sans voiture. Alors ? Alors la question était simple. Est-ce que j'avais envie d'une bonne montée d'adrénaline ? Une de celle dont on ignore le danger qu'elle représente. Est-ce que j'avais envie de tenter le diable ? D'être entre peur et plaisir ? Certes je les hais. Mais qu'est ce que j'adore les tenter, et ce à mes risques et périls. Alors ? Alors oui, direction le Fangtasia. Après tout, on a qu'une seule vie, aussi petite soit-elle. Je glissais alors une de mes mains dans mes poches. Tout en portant ma cigarette à ma bouche de l'autre. Allais-je ressortir entière ? Après tout, j'étais une humaine tellement appétissante. Vierge de toute morsure. Parfois je ne me comprenais pas, j'avais une goût du danger beaucoup trop développé. Arrivant à l'entrée, je sentais déjà le regard du videur glisser sur moi. Oh, bien sur, il avait l'habitude des humains qui venaient pour se faire sucer les sang. Mais, sentait-il que j'étais différente ? Peut être bien. Peut être que ma haine se sentait. Il était évident que je me jetais dans la gueule du loup. Ressortirais-je ? C'était un bon moyen de tester ma chance. Et puis, tant d'humains se précipitaient sous les pieds des vampires, pourquoi préféreraient-ils mon sang au leur ? A moins que comme moi ils aimaient jouer. Possible. Non, ce n'était pas comme ça que je devais mourir. Ce ne serait pas ma dernière nuit. De toute manière, maintenant il était trop tard, j'étais entrée. Je pouvais rebrousser chemin mais je n'en avais aucune envie. Me dirigeant vers le bar, je me hissais sur un tabouret. Sans me forcer réellement, j'ignorais les regard qui pouvaient se tourner vers moi, et puis les suceurs de sang étaient occupés.

« Un rhum. »
Soufflais-je au serveur.


Dernière édition par Jude Reed Carpenter le Ven 30 Avr - 14:30, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Un sourire à la mort | Edward L. Ruthven   Un sourire à la mort | Edward L. Ruthven I_icon_minitimeJeu 29 Avr - 2:29

Son corps ondulait sous celui du vampire, elle lâchait de petits gémissement de plaisir à chacun de ses mouvements. D’une beauté incroyable cette créature semblait n’appartenir qu’à lui en cet instant. La belle demoiselle releva son buste en s’aidant de son bras accroché autour de la nuque du vampire pour lui mordiller l’oreille. Le plaisir remontait le long de son corps et le vampire la saisit, l’entourant de ses bras, la serrant contre lui en maîtrisant sa force pour ne pas briser ce bel ange dans son étreinte, il enfoui son visage au creux de sa nuque. Plantant ses crocs dans la chairs douce et tendre, il suça à longue gorgée le délicieux liquide goûtant à ce plaisir divin et à cette douceur sucrée. En un instant, tout les pensées de la jeune femme parvinrent à l’esprit du vampire, des images surexposés comme des photos prises en plein soleil lui vinrent, il la voyait dansant sur la plage, il la voyait en larme sur un balcon, il la voyait serrant une couverture bleue ciel réservé aux bébés, les larmes secouant son corps. L’image disparue pour laisser place au plaisir fulgurant qui les traversait. Elle gémit un peu plus fort, son corps se secouant brutalement puis sa respiration s’arrêta durant quelques secondes, les battements de son cœur ralentirent pour céder place à la vague de plaisir déferlant dans son corps. Elle retomba sur le lit, rebondissant légèrement. Il s’allongea à côté d’elle. Lui léchant la nuque, il effaça avec sa salive mêlée à son sang la trace de morsure.

La jeune femme auréolée de ses cheveux blonds le fixait de ses yeux noisette. Elle caressa du bout des doigts son menton tout en souriant, ce petit sourire boudeur qui l’avait fait craquer. A quoi songeait-elle en cet instant ? Le vampire mourrait d’envie de pénétrer dans l’esprit de la jeune femme et son sang lui en avait donné une sacré force, il serait capable d’ouvrir son esprit aux pensées des centaines de personnes habitants dans le quartier et ses alentours. Mais gâcher ainsi sa puissance serait parfaitement ridicule. Il savait qu’elle avait passé un bon moment, qu’elle avait ressenti beaucoup de plaisir, pourquoi tenter de fouiller ses pensées ? Elle caressa du bout des doigts son torse. « Tu es absolument divin mon beau vampire. » murmura-t-elle du bout des lèvres. Savait-elle qu’il l’entendrait parfaitement même si elle s’enfermait dans la salle de bain et murmurait plus bas encore ? Sans doute. De nos jours les forces et faiblesses des vampires étaient connus de tous ou presque. « Tu n’es pas mal non plus. » répliqua le vampire en posant sa main sur les hanches larges de la jeune femme. Elle avait un sacré avantage avec ses formes mais il est vrai que c’était le goût de son sang qui envoûtait le vampire. La jeune femme pouffa. Secouant sa tête, ses belles boucles blondes lui donnant l’air d’un ange suivirent le mouvement. Cela lui semblait ridicule qu’un vampire lui parle comme l’aurait fait n’importe quel amant. Le vampire pouvait comprendre, la plupart des humains étaient tellement fasciné par les vampires qu’ils avaient une nette tendance à oublier qu’ils avaient été humains et qu’ils restaient assez proche d’eux. Après tout, cela faisait des siècles qu’ils vivaient avec les humains. Il était normal qu’ils adoptent des attitudes humaines. On aurait tord de croire que les vampires sont totalement différents des humains comme on aurait tord de les croire identique. Rien n’est jamais simple.

La belle se releva. Cherchant ses sous-vêtements, elle ne songea même pas à s’enrouler dans les draps en soie. Elle mit un certain temps à tous les retrouver, il faut dire qu’ils avaient volés à travers la pièce à une vitesse assez hallucinante. La charmante nymphe retrouva sa belle petite culotte bleu ciel qu’elle mit assez rapidement sans même s’asseoir sur le lit. Son soutient gorge, elle le trouva accroché à une toile de deux mètres de haut. S’attardant sur le début de tableau, sur cette femme qui lui ressemblait tant peinte, aux traits tristes, elle fixa le portrait quelques secondes puis, elle se tourna vers le vampire, les larmes aux yeux. « Merci, Edward. Tu m’a vraiment aidé… » Le vampire se redressa pour lui faire face. Il ramena le drap sur sa nudité histoire d’être équitable même s’il n’était pas le moins du monde pudique. Mais l’instant d’or était passé. Il observa les traits fins et nobles de la jeune femme, ses yeux embrumés par les larmes, elle ressemblait beaucoup à son portrait, mais l’air triste avait disparu de ses traits pour gagner ceux du tableau. Quelque soit le pouvoir qu’on avait décidé d’accorder sans ses coups de pinceau, c’était à présent la belle et magnifique femme immortalisée sur la toile qui pleurait, et Maddy pourrait continuer à vivre soulagée du poids du remords et des regrets, du poids du chagrin qui l’étouffait et menaçait de détruire sa vie. La jeune femme sourit, chassant les dernières larmes qui perlait aux coins de ses yeux et déposa un chaste baiser sur le front du vampire avant d’achever de s’habiller. « Merci. » Elle disparu en prenant sa veste et son sac déposé sur la chaise.

Songeur le vampire mit quelques temps à se vêtir. Il sentait encore le sang chaud en lui, et s’observant devant le miroir contempla ces joues roses, ce teint frais et tellement humain. Seul le sang pouvait rendre de la couleur à sa peau de vampire, il pouvait même donner un peu de chaleur à sa peau. Avec tout ce sang frais en lui, il semblait presque humain… presque. Guettant les derniers rayons du soleil, il ne pouvait quitter son refuge avant la tombée de la nuit. Non, il n’était pas humain, depuis plus de temps qu’il ne l’aurait espéré. Cette femme lui avait donné pour quelques instants le sentiment de l’être redevenu, lui avait redonné goût à la vie, ce n’était pas seulement une force nouvelle qu’il sentait dans son être, il n’y avait pas seulement les couleurs sur ses joues mais c’était aussi la force de son caractère. Il lui avait juste permis d’accélérer le mouvement du temps, de finir son deuil, de continuer à vivre, mais elle possédait déjà cette force en elle. Elle lui avait donné de sa force, lui avait donné un peu de sa lumière, et il la sentait briller en lui. Ce moment intime qu’ils avaient partager, c’était plus que simplement du sang, c’était comme deux naufragés qui s’accrochaient l’un à l’autre pour continuer à surnager.

Sortir lui changerait les idées. Il lui fallait passer au Fangtasia. C’était le seul bar à vampire du coin même si on pouvait en trouver de nos jours dans toutes les grandes villes. Mais autour de la Nouvelle Orléans il n’y avait pas beaucoup de grandes villes. Ce n’était pas seulement un bar à vampire, c’était le repaire du maître de la ville, un endroit où les vampires devaient tous se rendre au moins un soir par mois. Le maître avait besoin que de beaux vampires viennent parader sous son toit afin d’attirer les clients humains. Car c’était eux qui faisaient la fortune du maître. Edward espérait qu’il n’y aurait pas de mordu qui tenterait de l’attirer dans leur lit. La femme qui venait de partir n’avait rien d’une mordue, il avait peint son portrait, avait porté sa souffrance sur la toile, l’avait déchargé du poids qui reposait sur ses épaules, c’était quelque chose de fort qui s’était passé entre eux. Rien à voir avec ces humaines qui se pressent autour des vampires en espérant qu’une chose : qu’ils leur sucent les veines. Un fantasme ou un effet de mode, allez savoir, les jeunes femmes de nos jours ne savent plus quoi inventer pour s’amuser. Certaines prennent du V en même temps histoire de vraiment profiter de cet instant.

Franchissant la porte du Fangtasia, Edward adressa un sourire arrogant au videur. Il connaissait ce vampire qui quelques nuits plutôt avait demandé à Edward de quitter le bar, il s’était battu contre un humain qui avait voulu forcer une jeune femme à faire quelque chose pour lui. Le vampire adorait se battre contre les humains, d’autant qu’il gardait toujours la maîtriser de sa force, merci mon mentor chéri, mais le videur ne pouvait pas en être certain, un accident arrivait si vite. Evidemment il n’était pas heureux de revoir Edward ce soir. Cependant il n’avait pas le choix, ni l’un ni l’autre, ça n’étaient pas eux qui tiraient les ficelles. Edward en profitait seulement pour se montrer agaçant une chose pour laquelle il était doué. Il n’avait pas franchement besoin de sang après ce qu’il venait d’ingurgité mais ses joues roses et son teint frais était un peu trop visible, autant prendre une bouteille de True Blood pour montrer que tout allait bien. Jouer la comédie, ça il savait y faire. S’approchant du bar, quelle ne fut sa surprise d’y découvrir une belle et jeune humaine qu’il connaissait bien. Quelques nuits auparavant il l’avait sauvé d’un viol. Du moins c’est ce qu’il se serait passé s’il n’avait rien fait. La belle s’était enfuit juste après avoir croisé son regard, sans doute était-ce le sang pendant sur son menton qui l’avait effrayé. Les hommes qui l’avait agressés avaient finit en un succulent repas pour le vampire toujours pragmatique même dans ce genre de situation. Lui avait l’habitude des agressions et de se battre. Pas elle. Ce n’était pas si étonnant qu’elle se soit enfuie. Mais la revoir ici était étonnant. Il aurait juré qu’elle n’appréciait pas beaucoup les vampires.

S’installant au bar à côté d’elle, il jugea qu’on ne pouvait deviner à qui on avait affaire en faisant de simple déduction. Sa réaction la nuit où il l’avait sauvé l’avait intrigué. Certes, fuir était une réaction normale, mais elle n’avait même pas dit merci lorsqu’il l’avait pris dans ses bras pour la reposé derrière lui, histoire d’avoir le champs libre pour mener son attaque. Elle n’avait pas dit un mot. Pourquoi n’avait-elle donc pas crié. Il sentait pourtant sa peur, durant tout le combat, il l’avait senti si fort. Elle avait eut peur, mais il avait senti autre chose : la colère. Pourquoi était-elle en colère ? Elle n’aimait pas qu’on la sauve ou elle était furieuse de s’être fait agressée ? Il n’y avait qu’un seul moyen de le savoir. « Nous n’avons pas vraiment pu faire connaissance la dernière fois. Je m’appelle Edward. » fit-il d’une voix douce. Tournant son visage vers elle, il n’osa pas planter ses beaux yeux bleus dans ces charmants yeux de biches en amande qui l’aurait fait craquer immédiatement s’il avait relâché sa maîtrise.
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Jude Reed Carpenter
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MessageSujet: Re: Un sourire à la mort | Edward L. Ruthven   Un sourire à la mort | Edward L. Ruthven I_icon_minitimeVen 30 Avr - 19:15

Doucement, mon doigt tournait au bord de mon verre, celui que le barman venait de poser devant moi, rempli à moitié de rhum. Je glissais le bout de mes doigts sans les tremper dans le liquide. Est-ce que l'alcool qui allait bientôt investir mes veines allait dissuader les vampires de s'attaquer à mon sang ? J'en doute.

« Si c'est pour sucer mon sang tu peux aller te faire . . . »
Prononçais-je froidement.

Mon visage se tournait vers celui qui m'adressait la parole juste avant que je prononce les derniers mots. Lui ? Mes yeux vairons, l'un d'un bleu profond et l'autre d'un gris troublant, se plongèrent dans les siens, bleus. Ma phrase effrontée restait en suspens. Mon visage traduisait-il ma surprise ? Mon incompréhension ? Ma gène ? Et toujours omniprésente, mon visage traduisait-il ma haine ? J'imagine que tous mes sentiments embrouillés, il les voyait, il les sentait. Comment aurais-je pu oublier son visage ? Comment aurais-je pu oublier ses yeux ? L'instant de notre rencontre avait été tellement bref, et pourtant, il restait ancré dans ma mémoire. Comment aurais-je pu oublier ? J'avais oublié la sensation de mains glacées s'empoignant de mon corps, lorsqu'il m'avait portée pour me poser plus loin. La sensation d'être si fragile entre les doigts d'un être immortel. Sans le savoir, il avait ranimé des sensations perdues. Sa peau de marbre, ses yeux. La proximité d'un vampire. Une sensation que je ne connaissais plus, que j'évitais, que je haïssais. Notre rencontre avait éveillée trop de sensations lointaines. Mais la plus forte, la plus grande des sensations qu'il avait attisée, c'était ma haine. La flamme que je croyais déjà trop grande avait encore grandit. Je revoyais ses crocs se planter violemment au cœur de la jugulaire des victimes, je les revoyais hurler, et se faire vider peu à peu. Je revoyais le sang gouter sur le bord de ses lèvres. Le liquide carmin tranchant avec la pâleur de sa peau. Je me voyais encore serrer le poing face à la sangsue, maîtrisant ma haine face à celui que je considérais comme un monstre. Je me voyais le fixer, un long moment, suivre le moindre de ses gestes, ne partant que lorsqu'il en avait terminer, sans lui jeter un regard, sans me retourner. Pourquoi n'avais-je pas tenté de sauver les victimes ? Parce que les victimes du vampires étaient mes bourreaux. Parce que les hommes qu'il dévorait avait d'abord eut pour idée de me violer. Parce que le vampire, le monstre, m'avait écartée afin que je ne me fasse pas attaquer. Pourquoi étais-je simplement incapable d'admettre qu'il m'avait sauvée la vie ? Qu'il m'avait évité la mort ? Pourquoi le voyais-je comme un plus grand monstre que ceux qui prévoyaient de me tuer alors que c'était grâce à lui que je respirais encore ? Sûrement était-il tout simplement impossible à mes yeux qu'un suceur de sang puisse aider une humaine. Impossible qu'un vampire fasse quelque chose sans demander du sang en retours. Impossible. Incapable. Oui, j'étais incapable d'admettre qu'il m'avait aidée, qu'il m'avait sauvée. Que sans lui je ne serais pas là à cette instant. C'est évident que c'était pour cette raison que j'étais incapable de le remercier. Comment remercier quelqu'un dont on n'accepte pas l'aide ? C'est pour cette raison que j'étais partie, sans lui adresser un seul regard, sans lui adresser un seul mot, et en pensant que jamais, je ne le croiserais à nouveau.

« Et nous aurions dû ? Faire connaissance . . . ? »
Me hasardais-je, reprenant mon sang froid.

Mon air perdu avait instantanément disparu. Je reprenais mon air froid, distant et ironique. Une habitude. Mes yeux, qui n'avait pas quittés les siens depuis un instant qui m'avait semblé interminable, se détachaient enfin de ses orbes bleues. Se replongeant au fond de mon verre. Mon air insolent et indomptable reprenait ses droits. J'avais la sensation que nous allions jouer, mais combien de temps avant qu'il se lasse d'une humaine trop peu respectueuse ? Peut être qu'il m'avait sauvé une fois, mais que cela ne me donnait pas le droit de le pousser à bout. Mais qu'il m'ait sauvé ou non, j'aurais réagi de la même façon. Après tout, j'étais ainsi. Il est vrai que nous n'avions pas fait connaissance, mais avais-je pour habitude de sympathiser avec des suceurs de sang ? Vraisemblablement, non. Je prenais le verre entre mes doigts et le portait à mes lèvres. Une gorgée descendait le long de ma gorge tandis que l'odeur du rhum emplissait l'air qui m'entourait et que le liquide emplissait mon corps d'une douce chaleur. Comment aurions-nous pu faire connaissance lors de notre première rencontre ? Il m'avait paralysée. Paralysée de peur. Paralysée de rage. Paralysée de haine. L'homme qui venait de m'adresser la parole n'était pas comme les autres. Pour la raison tellement simple que ce n'était pas un homme. Je ne pouvais pas être insensible au charisme qu'il avait. Comment y être insensible ? Les vampires avait ce charisme. Ce charisme presque oppressant. Il en était forcément conscient, et c'était évident que c'était grâce à ça qu'il parvenait à séduire ses victimes, à les attirer dans son lit, à les vider de leur sang. Il est certain que si je n'avais pas cette haine des vampires, moi aussi je tomberais dans le piège de l'immortelle beauté. Cette puissance, cette force, qui émanait d'eux, de lui. Je les hais et pourtant, ils gardent un côté affreusement rassurant de part leur confiance en eux. Moi, il ne me rassurent pas. Si j'en avais la force, est-ce que je les tuerais un à un ? Est-ce que je profiterais de l'inversion des rôles pour les mettre à mort ? J'espère que non. Parce qu'agir ainsi serait rentrer dans leur jeu. Devenir comme eux. Devenir vicieux. Faire connaissance. En avait-il réellement envie ? Était-ce un stratagème pour goûter à mon liquide vital ? Était-ce simplement une manière d'occuper son temps ? Après tout, il avait l'éternité, il devait s'ennuyer parfois. Moi qui aime tellement sentir la fragilité de ma vie. L'adrénaline que fait naître la peur de prendre trop de risques. Les aléas du direct. Je crois que l'immortalité me tuerait. Je reposais doucement mon verre sur le comptoir. Était-ce lui le danger ou les autres créatures qui peuplaient l'endroit où nous étions ? Évidemment qu'il était en position de force ici. C'était son territoire et non le mien. De toute façon, une humaine ne peut rien face à un vampire. Mais qu'importe. J'aime le danger.

« J'imagine que t'informer de mon nom en échange n'a aucun intérêt. Après tout, je ne suis qu'un distributeur de sang parmi d'autre. Depuis quand donne-t-on un prénom à la nourriture ? »
Soufflais-je, un léger sourire au coin des lèvres.

Edward. A présent je pouvais mettre un nom sur ce visage. Un nom d'un autre temps, tout comme lui. Ma main se détachait de mon verre, je croisais ses yeux l'espace d'un instant et retournais à mon verre. Avais-je peur ? Pour être honnête, je n'en sais rien. Je n'avais aucune idée de où allait nous mener notre discussion. La suite seulement nous le dirait. Je portais le verre à mes lèvres une deuxième fois. Avalant une nouvelle gorgée. Combien m'en faudrait-il avant de perdre mes moyens ? De toute façon, je n'irais pas jusque là. J'étais dans l'antre du loup, autant ne pas lui chatouiller les canines. Instinctivement je passais ma main sur mon cou, m'attardant discrètement sur ma jugulaire. Était-ce visible ? Pouvait-on voir que j'étais vierge de toutes morsures ? Pouvait-on deviner que jamais un immortel n'avait goûté à mon sang ? Et si c'était voyant, est-ce que cela attisait un peu plus le désir des vampires ? Était-ce une façon de les exciter un peu plus ? Qu'importe les réactions que cela pourrait entrainer. Jamais je ne me laisserais mordre. Jamais quelqu'un ne goûterais à moi. Pourquoi ? Je ne voulais pas avoir la sensation d'être de la nourriture. Je ne voulais pas n'être qu'une bouteille à laquelle on vient s'abreuver. Je ne voulais pas perdre mon intégrité. Je ne voulais pas me dégrader. Un léger soupire s'échappait de mes lèvres tandis que je retirais doucement ma main de ma gorge, comme si de rien n'était. En tout cas, j'essayais de faire comme si de rien n'était. Ne pas lui donner mon prénom me donnait l'impression de garder une partie de moi, d'avoir quelque chose qu'il ne pourrait jamais atteindre. Illusion ? Peut être. Peut être même que je finirais par lui dire. Quoiqu'il en soit, à cet instant, cela me donnait un semblant de force. C'était toujours ça de pris. Je tournais à nouveau mon visage vers le sien, plongeant mes yeux dans les siens. Était-ce normal pour un humain de ne pas éviter les yeux d'un immortel et d'au contraire, les chercher ? Je n'en sais rien. Peut être qu'en le regardant dans les yeux j'aurais l'impression de pouvoir deviner ses intentions. Peut être que j'aurais l'impression de savoir ce qu'il pense, de savoir qui se trouve en face de moi. Ou peut être était-ce une manière de lui faire comprendre que je n'avais rien à lui cacher et que je n'étais pas comme les autres. Peut être. Qu'importe. Mes yeux se détachèrent de lui pour se reporter sur mon verre. La voix avec laquelle il avait prononcé sa phrase avait un son doux, suave, légèrement rauque, qui glisse dans l'oreille. Cette douceur était-elle naturelle ou étudiée ? J'avais des doutes. Toujours est-il qu'elle avait quelque chose d'envoûtant de difficile à expliquer. Une chose dont j'étais capable de faire abstraction, et ce, grâce à cette haine qui coulait dans mes veine. Cette haine qui me faisait vivre. Même si j'avais conscience de l'attraction qu'il pouvait exercer.

« Je pensais ne jamais recroiser ton chemin, je pense que tu t'en doutes. Mais pour tout t'avouer, je n'm'en plaignais pas. »
Dis-je.
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