Dreams and lies || Pv Sean

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Vingt deux heures, huit minutes et deux secondes . La porte de verre donnant sur le hall sombre du cinéma se referma violemment, attirant les regards distraits et indiscrets des clients. Ils la fixèrent dans un même geste, une curiosité vite freinée par la banalité de la jeune femme. Seul quelques hommes l'observèrent un peu plus longuement : Détaillant jambes, poitrine et visage avant de retourner à leurs occupations. Tel des animaux repérant le bout de viande sur talons aiguilles se pavanant sous leurs nez. Elle n'y fit pas attention par habitude, ne les gratifia pas d'un sourire par dégoût. Les vampires, eux, pouvaient se le permettent. Puisque sans se voiler la face, c'était la pure et simple vérité. Elle marcha jusqu'au guichet et glissa sous la vitre de plexiglas un billet de dix dollar. « Salle 5 S'il vous plaît » La jeune femme blonde accoutrée d'un uniforme grotesque, lui adressa une moue polie et s'affaira aussitôt tandis qu'Elixir s'en détournait, observant et détaillant les alentours. L'endroit n'était éclairé que de minuscules lampes attachées au mur, et laissant filtrer une faible lumière. Tout était de noir et de rouge, à l'égal de l'uniforme que portait cette femme au regard mêlant agacement et chagrin. Elle ne s'attardait pas souvent dans un tel lieu. Les clients n'étaient pas nombreux, ou se faisaient discret : Une perte de temps et donc d'argent. Aujourd'hui, c'était par envie qu'elle s'y était aventurée, celle de s'évader quelques heures de ce monde désastreux. Ce matin même on avait annoncé la mort d'un célèbre politicien, Jensen Mason, chaque journal en faisait état laissant planer un mystère malsain et lourd de sous entendu. Une affaire qui allait encore faire des remous chez les Pro-vampire. Elle laissa échappé un soupire, tout en baissant les yeux sur le carrelage brunâtre. Depuis qu'ils prônaient la diplomatie et l'entente, le sang ne cessait de couler. « Mademoiselle ! » S'exclama la vendeuse, attirant l'attention troublée d'Elixir. Elle lui répondit d'un sourire, attrapant son billet de ses longs doigts aux ongles peinturé de rouge. « Merci » Murmura t-elle d'une voix inaudible pour l'intéressée avant de se diriger vers le panneau où était inscrit en gros caractère 5 . A peine avait-elle trouvé une place dans la salle, s'y était-elle installée que les ténèbres avait déjà envahis celle-ci. Elle était quasi déserte, mais regorgeait pourtant de distraction ; des hommes solitaires, des couples enlacés, des groupes d'adolescents surexcités. Elle aimait observer tout ce petit monde, voir les émotions se dessiner sur leur traits, leur yeux s'emplir de tristesse ou de joie. Lorsque l'on entrait ici. L'on perdait totalement pied avec la réalité. Elle devait bien être la seul a ne pas y arriver, pas totalement en tous cas. Le moindre détails du film lui renvoyait au visage des moments passés, des cicatrices persistantes, des douleurs encore ancrées pourtant cela n'était en rien un supplice. Elle se retourna vers l'écran, laissant filer le temps en s'y plongeant.

Alors qu'elle observait cette actrice en larme, une sensation chaude et liquide sur le dos de sa main l'interpella. Des taches sombres s'y étaient dessinées, sans en deviner l'origine, elle la porta a son visage pour mieux l'examiner. Cette fois, elle vit une goutte y tomber. Dans un geste saccadé, une expression incrédule apparaissant dans son regard hagard, elle fit glisser son index sur le haut de sa lèvre supérieur pour l'en éloigner plus rapidement. Avide de savoir. Une tache pourpre, plus importante que les précédente, avait imprégner sa peau blanchâtre, se confondant avec son vernis. Son coeur eut un raté, instinctivement elle se tourna vers les personnes dispersée dans la salle. Aucune ne semblaient perturbés, seul une d'entre elles la fixait intensément. Elle pouvait voir ses iris briller dans la pénombre, ses crocs lui adressant un funeste sourire. Se relevant calmement, elle se dirigea lentement, trop face à la menace planant sur sa personne, en direction des toilettes pour femme. Une fois la porte passée, elle relâcha toute cette inquiétude refoulée et se précipita avec hystérie vers un lavabo. S'aspergeant le nez d'eau, tentant de faire disparaître toute trace du sang qui continuait de couler abondamment. Pas aujourd'hui, pas maintenant. Malheureusement elle aurait beau le souhaité rien ne l'en empecherait. Il y eut un léger grincement, elle s'immobilisa, se redressa doucement, fixant son reflet dans le miroir. Elle n'était plus seul. Un homme aux cheveux noir et aux yeux brun, la dévisageait avec un désir et une passion violente. Sa poigne glacée se referma autours de sa gorge, ses lèvres pales s'approchèrent de sa nuque. Ses paupières se fermèrent, son regard bleuté disparaissant. Pas aujourd'hui . Pas maintenant .

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Sombre désir façonnant le sinistre sourire du monstre tandis que celui-ci s'approche, lentement, inexorablement, de celle qui deviendra, pour un soir, l'objet de ses fantasmes les plus noirs, les plus bestiales. Un plaisir qui ne s'harmonise guère avec la terreur dans le regard bleu pétillant de cette femme aux cheveux couleur paille, dont le coeur envoie une dernière accélération avant le ralentissement final précédent un arrêt dont la durée sera éternelle. Devant cette vision de terreur, une salle plongée dans le noir, dont le silence pesant n'est brisé que par les bruits de la mâchoire d'un mâle ne pouvant guère s'empêcher d'absorber cette chose immonde qu'est le pop-corn. Le temps est passé, le film n'est pas terminé, et déjà l'un des hommes présents dans cette salle la quitte, privilégiant le vaste hall où se trouvent divers secteurs ayant chacun un intérêt plus ou moins prouvé. Au milieu de la foule, il enchaîne les pas, tel un animal ayant sa proie à portée de croc. Au milieu de la foule, il ne s'intéresse guère aux personnes le dévisageant, en bien ou en mal. Au milieu de la foule, il finit par arriver à son but. Au milieu de la foule, il commande un hot-dog rempli à ras-bord de moutarde, ainsi qu'une ou deux serviettes qui l'empêcheront de souiller son précieux vêtement de cette infamie remplie de graisse. Dans l'un des coins du hall, des sièges, presque tous occupés par diverses gens passant le temps comme ils peuvent, en attendant, peut-être, de voir sortir un être de l'une des salles obscures du cinéma. De nombreuses minutes de marche auront finalement raison du jeune homme, qui décider d'accoster une jeune femme, lui demandant si la place située à côté d'elle, inoccupée, est réservée. Brune, les yeux verts, des poumons visiblement en parfaite santé. Face à la réponse de la jeune femme, et à son sourire, le jeune homme s'assoit sans un regard en sa direction. Mais triste réalité; les femmes ne peuvent s'empêcher de parler, et celle-ci ne déroge pas à la règle, pensant sans doute que Sean est doué pour les connaissances.

- Sean, enchanté.

Un nouveau silence, comme si cette présentation rapide était la seule chose qu'il soit possible d'entendre venant des deux personnages. Avalant à grandes bouchées sont morceau de pain, de viande, et de moutarde, le jeune homme jette un coup d'oeil vers un tas de journaux, dont la une présente le meurtre d'un homme, un politicien, en concurrence avec Nathan Rainfield, celui qui a dévoilé l'existence des vampires. Cet homme... Les vampires sont-ils la cause de sa mort, afin de s'assurer de nouvelles libertés qu'ils pourraient avoir grâce à leur représentant? Pour Sean Baldwin, cela ne fait aucun doute; les vampires sont derrière tout cela, les vampires sont constamment derrière les pires histoires, et ce depuis le début des temps. Alors que les dernières miettes sont avalées, et après s'être essuyé les mains, Sean attrape l'un des journaux présents, lisant silencieusement l'article concernant ce meurtre politique. Quand soudain, la jeune femme se trouvant à ses côtés décide de reprendre la parole.

- Oui, personne ne mérite une telle mort...

- Je ne sais pas. Mais j'avoue que depuis que les vampires sont là... Dîtes-moi, la porte, au fond, de l'autre côté, c'est les toilettes pour dames?

- Rassurez-vous, non. Mais l'homme qui a franchi la porte l'est, visiblement.

Sans autre discours, Sean se lève, avalant la distance de ses pas espacés. La curiosité est un vilain défaut, dit-on. Serait-ce l'occasion de le confirmer, ou, au contraire, de l'infirmer? Aussi sûr que lorsqu'il est allé acheter son hot-dog, le lycan continue d'avancer en direction de ces toilettes qui doivent, à l'heure actuelle, héberger un pervers guêtant la moindre occasion pour se faire plaisir en regardant une jeune femme. Car oui, Sean est quelqu'un de pur, ou du moins, relativement pur, si l'on oublie tous les meurtres qu'il a commit. Les minutes défilent donc, et le jeune homme se retrouve devant la porte. Aucun bruit, aucun cri, seul le silence. Jetant un regard en direction du hall, où personne ne semble avoir remarqué devant quelle porte il est, Sean passe la main dans la poche de son pantalon, en retirant une chaîne en argent, simplement au cas où. Tandis qu'il la serre fermement autour de son poing, prêt à frapper avec, le lycan ouvre finalement la porte, avant de s'immobiliser devant la scène. Sombre créature dont les crocs s'approchent, lentement, inexorablement, de la nuque de celle qui deviendra, pour un instant, l'objet de ses fantasmes. N'est-ce-pas le ridicule film qu'il a vu, il y a peu? Silencieux, tel un lion se faufilant derrière sa proie, Sean parvient à enrouler la chaîne en argent autour du cou du vampire, le faisant, par la même occasion, pencher en arrière, le privant de toute option de sortie. La scène durera de longues minutes durant lesquels le vampire ne cessera de remuer, la brûlure au cou ne l'aidant guère dans sa misérable quête. *Remue, tu ne peux rien, je 'ai eu, et ce n'est pas avec un collier en argent autour du cou que tu pourra rivaliser avec un lycan, même si la pleine lune n'est pas là...* Finalement, l'heure de la tombée du rideau arrive, la scène se termine avec la victoire de votre héros sur le méchant. Le vampire au sol, le lycan victorieux. Telle est la dure loi de la nature, le représentant du sommet de la chaîne alimentaire a encore vaincu face au faible. Se penchant sur le corps du vampire, Sean ne peut alors s'empêcher de se demander s'il l'a vraiment tué. Quand bien même c'est le cas, la vie d'un humain passe avant celle de ce stupide animal... Relevant la tête en direction de celle qui, plutôt que de devenir un repas sur patte, est sa "petite sauvée" du jour, le lycan ne peut empêcher cet air idiot de surprise en apercevant le visage de la jeune femme se trouvant devant lui.

- Elixir...

Une langue s'aventura avec délicatesse sur sa peau frissonnante, elle pencha instinctivement la tête vers la droite. Elle avait revu ses désirs à la baise, s'était fait soudainement une idée . Aujourd'hui ou demain quelle importance ? Une larme silencieuse s'échappa de son oeil gauche, toujours clos. Se mélangeant au sang glissant lentement le long de son visage, des ses lèvres, de son menton. Un deuxième grincement résonna dans les silencieuse toilettes. Un goût de rouille vint imprégner son palais et sa langue. Étrangement un sourire paisible se dessina sur ses lèvres pales, en cet instant, son teint se confondait parfaitement avec celui du vampire. Subitement, elle se sentit tirer en arrière par cette mains douloureusement agrippée à sa gorge. Ses paupières se relevèrent, laissant apparaître son regard affolé. Elle nageait dans l'incompréhension, une seconde plutôt il allait enfoncer ses crocs dans sa carotide . Il lâcha finalement prise, des marques rougeâtre ornant maintenant sa peau blanchâtre. Deux silhouette s'agitaient à l'arrière, elle distinguait vaguement leurs reflets dans l'immense miroir. L'une d'elle s'écroula au sol tandis qu'un mal de tête insupportable engourdissait ses pensées. S'appuyant sur le lavabo, elle resta quelques instant léthargique avant de réaliser la scène qui venait de se dérouler sous son regard perdu.

- Elixir...

Elle fit volte face, observant successivement le corps gisant au sol et les traits de son sauveur. Ses yeux vide et terne se remplirent soudain d'un sentiment trop puissant, tant qu'elle ne pu se contrôler. Plus paniquée encore qu'à son entrée dans les toilettes, la respiration saccadée, elle s'accroupit au près du vampire et ôta la chaîne d'argent lui brûlant la peau. Se relevant, hystériquement, elle se tourna vers Sean et se mit à hurler. Sa voix tremblait, traduisant la peur et l'inquiétude qui l'avait gagnée.

- Mais c'est quoi ton problème bon dieu ! Tu aurais pu le tuer ! Si ils l'apprennent .. oh mon dieu si ils l'apprennent . Tu veux nous mener à notre perte ? c'est ça ton but fixé ?!

Elle lui martela le torse de ses poing, des larmes rageuses embuant ses yeux. Mais son geste eut l'effet contraire du but recherché. Jamais, elle n'était apparue si faible et fragile qu'en cet instant. Elle se détourna de nouveau, et hissa non sans mal la créature de la nuit sur son épaule pour aller en titubant l'asseoir sur une cuvette . Elle lui tapota la joue, aussitôt celui-ci émit un grognement bestial, apaisant légèrement la jeune effrontée. Elle attrapa un peu de papier, et se redirigea vers le lavabo pour le mouiller.

- Et pourquoi ça ne veut pas s'arrêter ! s'exclama t-elle furieusement, tout en se tapotant le nez. Elle allait une nouvelle fois s'approcher de Sean, de sa démarche trop assurée, trop imprudente. Quand une douleur fulgurante vint la heurté de plein fouet, la migraine oubliée semblait revenue vibrer au centuple dans sa tête brûlante. La souffrance fut telle qu'Elixir fut prit de vertiges. Le sol se déroba sous ses talons, claquant en tout sens depuis maintenant cinq minutes . Tout son semblaient être absent, sa vue se troubla à son tour alors que le carrelage blanc se rapprochait dangereusement. Sa tête claqua violemment au sol, dans un bruit sourd et morbide. Le coup résonna dans son crane comme ci celui-ci avait été vide, se mêlant et amplifiant la douleur. Putain . Mais c'était quoi ce bordel ?! Un trou noir vint remplacer toute pensées, ses yeux pourtant grand ouvert fixait le plafond encrassé. Plus aucune sensation ne l'animait, bien qu'elle fusse été encore bien vivante .

Invité

- Mais c'est quoi ton problème bon dieu ! Tu aurais pu le tuer ! Si ils l'apprennent .. oh mon dieu si ils l'apprennent . Tu veux nous mener à notre perte ? c'est ça ton but fixé ?!

- Et tu n'a pas pensé que lui aussi aurait pu te tuer? C'est ce que tu veux, te faire vider de ton sang par l'une de ces créatures? Que j'agisse ou non, si tu continue à t'offrir à eux, tu y arrivera bien vite à ta perte!

- Hey, Elixir!

- Mon petit... Tu sais ce que je dis aux fillettes qui me servent de bouffe? Qu'elle est ma tarte à la cerise. J'aime la cerise, pas toi?

- Elle est ma tarte à la cerise... Tu sais quoi? Je vais te flamber, comme la crème. Tu dois comprendre, toi qui semble être si adepte de nourriture.

- les poils gris m'ont toujours donné la gerbe !

« J'en ai marre là !

D'ailleurs je m'en vais . Mais sachez une chose ! Je ferais assassiner, le premier qui osera tuer l'autre et qui aura le culot de s'en sortir vivant . Compris ?!

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- les poils gris m'ont toujours donné la gerbe !

- Ça va?

- Inutile de me faire tuer, il est encore en vie... Puis-je récupérer ma chaîne? Elle compte vraiment pour moi.

- Tu sais, si je fais ça, ce n'est pour t'embarrasser ou quoi que ce soit d'autre...

- Je... pense que ce serait une bonne idée que je te raccompagne chez toi, ou jusqu'à ta voiture...

La fraîcheur de la nuit l'avait obligée a revêtir ce long manteau, qu'on lui avait offert une nuit passée. A cette époque, Elixir n'était pas juste une prostituée. Elle était encore une jeune femme innocente et pure. Malheureusement, le choix ne s'était pas posé, pas comme aujourd'hui. On l'y avait obligé. Ils avaient tenté de l'amadouer, mais elle n'était qu'une gamine de dix-huit ans apeurée et révoltée. Mais comment rivaliser avec leur force, à leur charme ? De plus elle avait cru aux belles paroles de celui qui l'avait emmené ici, Liam. Il disait l'aimer, tout ces mensonges si flagrants inventés pour la manipuler évidemment elle les avait tous gobé, stupidement. A l'instant où la voix de Sean revenait bourdonner à ses oreilles, elle mis fin à une conversation téléphonique. Refermant le clapait férocement, elle lui lança un regard agacé.

- Inutile de me faire tuer, il est encore en vie... Puis-je récupérer ma chaîne? Elle compte vraiment pour moi.

Elle l'observa soupçonneusement, espérant ou redoutant découvrir le détail qui démentirait son affirmation. Ils étaient trop différent, et ne voyaient pas les vampires de la même manière. Pour lui, ils ne semblaient être que des créatures sanguinaires. Il y avait un peu de cela, oui. Mais elle les voyait à l'égal des humains, bien qu'ils leur soient supérieur en tout point. En tuer un pour sa part ne semblait pas grave, un acte héroïque même. Dans son monde c'était un crime, pure et simple. Comme agresser une petite vieille au coin de la rue, bien que la comparaison soit assez mauvaise. C'était ainsi qu'elle voyait Sean, l'homme qui s'était auto-proclamé son protecteur. Silencieuse, elle ôta la chaîne d'argent entortillée autours de sa gorge mutilée et lui tendit avant de détourner ses pupilles sombres de son imposante silhouette. Feintant d'être plus passionnée par la rue sans intérêt, terne et triste.

- Tu sais, si je fais ça, ce n'est pour t'embarrasser ou quoi que ce soit d'autre ...

Fixant toujours le néant, un sourire sarcastique se dessina sur des lèvres qui avaient retrouvés leur pâleur habituel. Elle eut un petit mouvement de la tête nerveux, tentant de retenir une réplique cinglante.

- Tu ne comprend pas ! Si tu veux m'enlever ce travail alors tue moi, se sera plus simple, car il est la seule chose que j'aie. D'ailleurs si je suis dans ce milieu c'est peut être parce que j'en ai envie. Que la mort ne m'effraie pas, que mourir m'est égal ...

Elle avait prononcé ces mots sur un ton suppliant. Lui priant de comprendre, de la laisser filer et de l'oublier. Tout au tours, les gens envahissent le trottoir. Les perdant dans une foule noir et agitée. Soudain il se penche, l'embrasse et s'éloigne aussitôt. Elle reste immobile, submergée par l'incompréhension. Mais parfois un baiser n'est qu'un baiser . « Tes lèvres sont chaudes ... » Marmonna t-elle en le fuyant du regard, encore troublée par son geste.

- Je... pense que ce serait une bonne idée que je te raccompagne chez toi, ou jusqu'à ta voiture ...

- Non . Répliqua t-elle simplement. Un amis va venir me chercher. Elle paraissait reprendre ses esprits, ré-observant la route grisâtre, Muette. Les minutes passèrent lentement. Pour qu'une mercedes noir aux vitres teintées déboule enfin dans la grand rue, s'arrêtant avec précision devant les deux jeunes gens. Elle adressa une légère moue d'adieu à Sean, et entrouvrit la portière. Subitement, un corps appuyé contre celle-ci glissa du siège et faillit s'étaler dans la rigole. S'accrochant de justesse à Elixir, surprise par cette soudaine apparition. C'était une femme blonde platine, ses iris émeraude brillait sous des paupières lourdes. A peine avait-elle aperçu les deux entailles sur sa gorge, qu'elle refaisait déjà preuve d'un calme étonnant. Elle lança un regard réprobateur à l'homme au volant qui haussa les épaules d'un air malicieux et faussement innocent, si il n'avait eut la bouche emplie de sang. Il aurait sans doute répliqué d'un " C'est pas ma faute, elle s'est jetée sous mes crocs. " En tout cas c'était l'impression qu'il donnerait à chacun. Elle remit la blonde sur pied, celle-ci lui souriant vaseuse. Fouillant dans la poche de sa veste, elle déposa un billet de cinquante dollar dans la mains qu'elle tenait toujours fermement. Puis prit la parole, en s'adressant à Sean.

- Je pense qu'elle, à mon contraire, à besoin qu'on la raccompagne . Dit-elle sur un ton grave. Et si tu pouvais la faire manger. Enchaina t-elle plus légèrement, un sourire illuminant ses traits angéliques. Presque successivement, elle ferma la portière à la volée et la voiture démarra en trombe. Elle aurait sans doute du le remercier, mais elle était emplie d'une fièrté qui l'en empêchait et la rendait agressive à son égard. Elle ne souhaitait plus dépendre de personne. « Au Revoir Sean »

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