I Wanna Let Go of The Pain... | PV Megan

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I Wanna Let Go of The Pain... | PV Megan Waskd2

Megan Johnson & Anna McKellen

Il m'était impossible de ne pas y penser, malheureusement, j'avais fais l'erreur de la laisser partir, sans avoir au moins goûté à son sang, rien qu'une fois. Maintenant, son odeur qui m'avait tant attirée refusait de disparaître, et j'étais vouée à continuer ainsi, accablée par le regret de ne pas l'avoir mordue lorsque j'en avais l'occasion. Bien entendu, je n'avais pas dis mon dernier mot. J'avais l'intention de retrouver cette jeune humaine, sans pour autant savoir encore ce que je comptais faire d'elle. La tuer était sans doutes ma meilleure option, mais j'ignorais encore quelles sensations allait me provoquer son sang, une fois que j'y aurais goûté. Serait-ce bien plus fort que cette impression d'extase, chaque fois que je buvais le sang d'un humain ? Et si c'était le cas, et que je ne pouvais plus m'en passer par la suite ? Je ne pouvais pas rester ainsi, sans rien faire. En un siècle d'existence, je n'avais que très rarement connu une sensation aussi étrange, et elle était bien loin de me plaire, car en d'autres terme, cela voulait dire que j'apportais bien trop d'importance à une simple humaine, même si ce n'était que pour ce qu'elle portait dans ses veines. Je m'étais refusée de la mordre la dernière fois, pour la simple et bonne raison que je ne me sentais pas capable de m'arrêter lorsqu'elle serait sur le point de mourir, et je n'avais aucunement l'envie de la suivre dans la mort. Seulement, plus le temps passait, et plus je me rendais compte que cette envie insoutenable grandissait dangereusement, et le jour où je me retrouverais de nouveau face à cette jeune humaine, ma soif risquerait de prendre aussitôt le dessus sur ma conscience.

Tout ceci n'était qu'un cercle vicieux. Si je ne goûtais pas très vite à son sang, j'ignorais ce que je ferais, certainement une grave erreur. Et bien sûr, si j'étais à nouveau confrontée à sa présence, le résultat serait sans doutes le même. Il m'arrivait parfois, sans vraiment m'en rendre compte, de me mettre à la chercher du regard, alors que je me rendais dans les lieux que j'avais l'habitude de fréquenter, pour me trouver un repas. Evidemment, je ne la voyais pas. Mais quelque chose me disait que je n'aurais pas de mal à la retrouver, il me suffisait simplement de la sentir, je pouvais déjà reconnaître son odeur parmis une centaine d'autres. Son sang avait quelque chose de différent, j'ignorais quoi, mais ce 'quelque chose' commençait à devenir extrêmement agaçant.

J'étais déjà en chemin pour le Fangtasia, quand, lorsqu'en passant dans une ruelle peu éclairée, je m'arrêtai net. J'avais cru sentir une odeur particulière, familière, non loin d'ici. La tentation était trop grande, j'hésitai néanmoins à écouter ma conscience ou non. Puis finalement, prise d'une étrange envie, je revenais sur mes pas, pour la suivre, ou du moins la retrouver, car elle semblait s'éloigner rapidement. Mes pas me guidèrent alors à la station de métro la plus proche. Bien que les endroits peuplés d'humains ne m'étaient pas des plus agréables, je m'éfforçai à continuer à suivre cette odeur. Par je ne sais quel miracle, ce soir-là, la station était déserte, je croisais seulement de temps en temps un passant ou deux. Et en arrivant enfin sur le quai du métro, je ne vis qu'une seule personne. Elle. Cette jeune humaine, celle qui possédait ce sang qui m'obsédait tant. Je restais en arrière, près des marches, l'oservant de loin. Personne n'était là, j'en profitais alors pour m'approcher d'elle, innocemment, elle ne semblait ni m'avoir entendu, ni même remarqué. Je lui fis alors face, lui adressant un sourire des plus sarcastique et désagréable. Et sans même lui laisser le temps de dire ou faire quoi que ce soit, lorsque son regard croisa le mien, je posai rapidement ma main devant sa bouche, on ne savait jamais, si elle voulait crier pour alerter quelqu'un. Je la poussai en même temps contre le poteau derrière elle, et comme à mon habitude, mon regard transperça le sien.

― T'as la manie de t'attirer des ennuis toi, non ? Ce n'est pas en trainant dans des endroits pareils à cette heure, que tu vas rester en vie longtemps...

Sentir seulement les battements de son coeur suffisait emplement à me mettre dans un état second. En sachant que je n'étais pas encore partie chasser, pour calmer un minimum ma soif ce soir, il me serait encore plus difficile de me contrôler. Sans quitter une seule second son regard, je retirai finalement ma main de sa bouche, lentement, elle avait certainement compris que crier ne lui servirait à rien.

Le travail, le travail toujours le travail … Je n’ai même plus un peu de temps pour étudier, en plus je dois rédiger un article. Le problème c’est que si je ne travaille pas, je ne peux pas payer mon loyer, c’est un vrai cercle vicieux. En plus de ça, je suis incapable de travailler convenablement ces temps-ci, tout simplement parce que toute mes pensées sont dirigé vers la jeune femme de la dernière fois. M’aurait-elle vraiment tué ? Ou alors ce serait-elle contenter de gouter à mon sang et de me laisser repartir ? La réponse à cette question ne me parviendra sans doute jamais, mais je dois avouer que je suis intriguée par tout ça. Quelqu’un qui détesterait les vampires comme la plupart des gens ici, me prendrait pour une folle, c’est pour cette raison que je n’en parle pas. Mais son visage ne quitte pas mon esprit, en même temps comment oublier une femme d’une telle beauté. Retourné au Fangtasia était l’une de mes options, ne serait-ce que pour la revoir, le seul problème c’est que je ne me sentirais plus capable d’y aller toute seule. Si je n’y vais pas accompagner, il a de forte chance que je ne ressorte pas en vie de ce bar.

Le service est enfin terminée, dure journée … Surtout que les clients n’ont pas arrêté de se plaindre, soit disant je fais mal mon travail. Et bien tant pis, si ils savaient à quel point je me fous de ce qu’ils peuvent penser. J’ai tout de même remarqué que la présence de vampire dans le bar ou je travaille est de plus en plus fréquente. Certains aiment se mêler aux humains apparemment, être qu’ils étaient auparavant. Et je pense que certains ont une fâcheuse tendance à oublier ce détail. Ce soir je vais rentrer en métro, Jessie a proposé de me ramener, mais la solitude est une de mes grandes amies. A cette heure ci ce n’ai peut-être pas prudent de prendre le métro, mais tout ce que je risque de rencontrer ce sont quelques voyous sans importance, tant que les vampires se tiennent loin de moi, cela me va.
La station de métro est des plus désertes, je reste debout, attendant qu’un métro arrive, puis je finis par m’asseoir sur un banc. Ce n’est pas très rassurant de se retrouver dans un endroit comme celui, seule, à quasiment deux heures du matin. J’écoute le silence pesant, qui est bientôt remplacé par l’arrivée d’une des rames, bien évidement sur l’autre voie. J’observe avec attention les quelques personnes qui descendent, une bande de jeune qui compte sans doute continuer leur soirée en faisant la tournée des bars. Il y a bien longtemps que je n’ai pas fais ça …

Le silence se fait de plus en plus lourd, je me lève et m’avance sur la voie, dans l’espoir d’apercevoir un métro qui me ramènera enfin chez moi. Mais rien … Je regarde ma montre avec impatience, regardant les secondes défilées, et défilées … Ce n’est que lorsque je sens une présence face à moi que je relève enfin le regard, et à ma grande surprise Anna se trouve devant un moi. Toujours avec ce même sourire désagréable. Je n’ai même pas le temps de réagir, qu’elle pose sa main sur ma bouche me poussant en même temps. Et mon dos rencontre doucement le béton froid d’un poteau. Si elle croyait que j’allais crier elle se trompe, je ne suis tout de même pas stupide. Son regard me perturbe toujours autant, je n’arrive pas à la quitter des yeux, est ce que je suis contente de la voir ? Non je ne dirais pas ça, mais je suis tout aussi fascinée que la dernière fois. J’attends qu’elle enlève sa main, et un rire désagréable s’échappe d’entre mes lèvres. Elle m’énerve.

- Moi j’ai plutôt l’impression que c’est toi qui fait en sorte que j’en ai … A croire que tu me suis.

Je pose ma main sur son épaule, la poussant doucement pour pouvoir me décoller du poteau. Puis je m’avance à nouveau sur la voie. A quoi servent les métros, franchement, si il n’y en a aucuns ! Je me retourne, posant une nouvelle fois mon regard sur la jeune femme, la regardant de bas en haut, puis mon regard se repose plonge dans ses yeux. Finalement je ne pourrais pas m’empêcher de la regarder. C’est impossible … Les battements de mon cœur se sont accélérer une nouvelle fois, ce n’est pas du à la peur, c’est autre chose. Peut-être simplement le fait qu’elle soit là, dans un endroit où il n’y a personne

- Qu’est ce que tu me veux ? Me dire que t’as changé d’avis que tu veux me bouffer finalement ? J’ai eu une journée de merde, j’ai pas besoin qu’un vampire vienne me faire chier

Apparemment, mes mots la font rire, vue le regard qu’elle me jette. Elle semble plus amusée qu’autre chose, et ça a le don de m’énerver. Aujourd’hui mon humeur l’emporte sur la peur.

- Tu veux quoi ?

Le rire qu'elle laissa échaper une fois ma main retirée de sa bouche me resta en travers. J'avais horreur de ça, et venant d'une humaine, ce genre de rire avait le don de me mettre encore plus hors de moi. Mon sourire disparut aussitôt, et je me reculai de quelques centimètres de son corps. « Moi j’ai plutôt l’impression que c’est toi qui fait en sorte que j’en ai … A croire que tu me suis. » En plus de me rire au nez, elle osait me parler sur ce ton. A croire qu'elle avait prit une certaine assurance, simplement parce que j'avais eu la bêtise de la laisser partir sans rien lui faire. Grossière erreur de sa part. Elle était en train de jouer avec sa vie, et si elle continuait sur cette voie, elle risquait gros. Mon regard s'assombri, je me laissai néanmoins poussée par celle-ci pour qu'elle s'éloigne de moi, de plus en plus étonnée par son comportement. A quoi jouait-elle ? Si son intention était de me pousser rapidement à bout, elle était en bonne voie...

Je me tournai lentement, tout en continuant de la suivre du regard, sentant peu à peu la colère monter. Une humaine me parler de cette façon, on aura tout vu, c'était bien une chose que je ne supportais pas. « Qu’est ce que tu me veux ? Me dire que t’as changé d’avis que tu veux me bouffer finalement ? J’ai eu une journée de merde, j’ai pas besoin qu’un vampire vienne me faire chier … » Et en plus, elle continuait. Sans le vouloir, un large sourire se dessina sur mes lèvres, j'avais envie de rire jaune, un rire nerveux qui prouverait bien que cette jeune blonde était en train de jouer un peu trop avec mes nerfs. Pour le moment, je ne disais rien, je ne faisais rien non plus, j'attendais de voir simplement la suite. Encore une phrase de travers, et elle risquerait de le regretter. Elle avait peut-être eu une journée de merde, mais elle devrait apprendre à canaliser un peu sa colère, car je n'étais pas prête de faire un effort de mon côté. « Tu veux quoi ? » Ce fut la question à ne pas poser à cet instant. Elle s'était suffisament amusée avec moi. Sans même prendre de lui répondre, je m'approche rapidement d'elle pour l'attraper par le col de son haut et la pousse une nouvelle fois contre le poteau, plus violemment.

― Je crois que t'as déjà oublié à qui tu t'adressais ! Je te conseille de parler sur un autre ton avec moi, ou je risquerais de me montrer beaucoup moins patiente...

Me provoquer, même sans le vouloir, était bien une chose à ne pas faire avec moi. Ce n'était pourtant pas difficile à remarquer que je partais rapidement au quart de tour. J'étais impulsive et j'en avais totalement conscience. Alors pourquoi jouait-elle à ce point avec le feu.

― ... Et qui te dis que j'ai changé d'avis ?! Je n'avais pas l'intention de te tuer, mais vu comment tu agis il y a de fortes chances que je sois tentée de le faire dans les secondes qui suivent !

Les menaces, il n'y avait que ça qui marchait, enfin, le plus souvent. Il m'arrivais parfois de tomber sur de vraies têtes de mule. Mais je doutais que cette jeune humaine en soit réellement une, elle semblait comprendre asser rapidement. Je me fichais pourtant de savoir si elle avait eu une mauvaise journée ou même, si son chien était mort, quelle importance, je ne voulais rien savoir de sa vie, je ne connaissais même pas son prénom, et ça n'y changeait absolument rien. Tout ce que je voulais, c'était simplement son sang, rien d'autre. Ma main serrait encore son col, et l'étranglait légèrement. Je fini par la lâcher, sans pour autant me reculer d'elle, ni même la quitter du regard. Les battements de son coeur me déstabilisaient encore, et je n'arrivais pas à faire abstraction de cette odeur, ou ce sang que j'arrivais à sentir malgré moi et que me rendais folle de secondes en secondes.

― Si je suis venue te voir, c'est simplement parce que tu as une odeur... différente de celle des autres humains. Ne me demande pas pourquoi, je ne veux pas le savoir. Mais ton sang m'intéresse, beaucoup...

Je ne comprenais toujours pas pourquoi je perdais mon temps à parler avec elle. Il me suffisait simplement de la mordre. Surtout que d'autres personnes pouvaient arriver à un moment ou un autre, et je ne me voyais pas me donner en spectable devant eux. Les vampires étaient suffisament montrés du doigts et je ne voulais pas en rajouter une couche.

Ce n’est vraiment pas ma journée aujourd’hui, pas du tout … Comme si j’avais envie de tomber sur elle, c’est tout ce qu’il me manquait. Je ne sais même pas ce qu’elle attend de moi maintenant. La façon dont je lui ai parlé n’avait rien d’agréable, et je doute qu’elle ait apprécié. Vue le regard qu’elle me jette, non, elle n’a pas apprécié. J’ai tout simplement le temps de glisser ma main dans mes cheveux, que la jeune femme m’attrape par le col de mon t-shirt, et me pousse plus violemment contre le poteau. Un léger grognement de douleur s’échappe de ma bouche, et je me masse énergiquement le bas du crane avec ma main. Moi qui m’était habitué à des gestes doux de sa part, je vois que quand elle est sur les nerfs cela change du tout au tout. Oublier à qui je me ‘adressais ? Ce n’est pas parce que c’est un vampire que je vais m’écraser dés qu’elle prend la parole, moi aussi j’ai mes propres choix. Je veux ce que bon me semble, si je ne veux pas l’écouter, je ne le ferrais pas.
« ... Et qui te dis que j'ai changé d'avis ?! Je n'avais pas l'intention de te tuer, mais vu comment tu agis il y a de fortes chances que je sois tentée de le faire dans les secondes qui suivent ! »
Des menaces, des menaces, toujours des menaces … Mais le pire c’est que ça marche. Je referme la bouche alors que j’allais réplique. Je n’ai toujours pas envie de mourir, alors si je pouvais éviter ça se soir également, j’en serrais ravis. Mon regard doit sans aucuns doutes lui faire comprendre que j’ai compris, elle peut me lâcher. Ce qu’elle fait, c’est qu’elle commençait à me faire mal. Les vampires commencent à baisser dans mon estime, j’ai l’impression qu’ils n’attendent que ça, nous vider tous de notre sang … Le jour où ils nous auront tous tué, je me demande bien comment ils comptent survivre. On leur a accordé les même droits que nous, et c’est comme ça qu’ils nous remercient … En même temps c’est dans leur nature il parait, et ça je ne pourrais jamais le confirmer. Je continue de me masser le crane, mon regard planté dans le sien, si elle pouvait … juste reculer un tout petit peu , je lui en serait reconnaissante. Etre aussi prés d’elle me met dans un état assez inhabituel, jamais je n’ai ressentie ça pour quelqu’un, encore moins pour une femme.
« Si je suis venue te voir, c'est simplement parce que tu as une odeur... différente de celle des autres humains. Ne me demande pas pourquoi, je ne veux pas le savoir. Mais ton sang m'intéresse, beaucoup... »
Une odeur différente ? Qu’est ce qu’elle raconte encore. Sans même réfléchir, je lui réponds d’un ton sarcastique, un sourire moqueur au coin des lèvres.

- Ouais, mon parfum …

Mon sourire s’efface aussitôt lorsque je regarde son visage, si on ne peut même plus rigoler … Les vampires ont-ils le sens de l’humour ? J’ai la preuve concrète que non, juste en face de moi. Je reporte mon attention sur ce fichu métro qui n’arrive toujours pas, pourtant il me serrait d’un grand secours là. Ce qui m’étonne c’est qu’elle m’ai choisis moi comme cible potentiel, alors qu’elle est entourée d’humain. En parlant d’humain, pourquoi il n’y a personne dans cette station. Rester seule avec elle n’est pas une excellente idée …

- Mon … sang, t’intéresse ? Mais … enfin je veux dire, il y a plein d’humain, tu n’as qu’à te servir. Il y en a sans aucuns doute des mieux que moi, je ne vois pas pourquoi tu t’acharnes.

Comme la dernière fois, si elle veut mon sang elle l’aura, et je doute avoir autant que chance que la dernière fois aujourd’hui … Vu comment à commencé ma journée, elle ne peut que mal finir.

- Si tu pouvais arrêter de me regarder comme ça, s’il te plait … Tu serais capable de me tuer, comme ça ? Ici ? Sans rien savoir sur moi … ? Suis-je bête, c’est plus simple pour toi de cette façon.

Ce que je dis est loin d’être faux, du moins je pense. Ce doit être plus simple de tuer quelqu’un lorsqu’on ne le connaît pas. Je n’ose même pas bouger, si je bouge elle risque de me recoller à ce poteau pour la troisième fois. Je ne sais pas qu’elle est cette manie, peut-être se sent-elle plus forte de cette manière, je ne sais pas. Etre aussi prés d’elle ne me dérange pas tellement. Mais je peux dire que je suis proche de la mort en quelque sorte.

« Ouais, mon parfum … » Son humour était loin de me plaire, et encore moins lorsqu'il était accompagné par un sourire comme celui qu'elle m'adressait à cet instant. Inutile de répondre, elle semblait déjà avoir compris que je n'étais pas d'humeur à rire, du moins, pas avec elle. Autant l'autre soir, cette jeune humaine m'avait parrut extrêment timide et plutôt renfermée, autant aujourd'hui, je me rendais compte que son autre visage ne faisait que m'agacer toujours plus. Elle pouvait toujours continuer si cela l'amusait, je venais simplement de la mettre en garde, elle savait maintenant à quoi elle s'attendait en s'approchant un peu trop près du feu... Je n'avais nullement l'intention de me lier d'amitié avec cette jeune blonde, cette idée ne m'était d'ailleurs même pas passé par l'esprit une seule seconde. Mais je m'étonnais encore de l'avoir suivis jusqu'ici, même si ce n'était que pour son sang. Pourquoi je n'en finissais pas une bonne fois pour toutes avec elle, je devais profiter que l'endroit soit désert pour faire ce pour quoi j'étais venue. « Mon … sang, t’intéresse ? Mais … enfin je veux dire, il y a plein d’humain, tu n’as qu’à te servir. Il y en a sans aucuns doute des mieux que moi, je ne vois pas pourquoi tu t’acharnes. » Elle ne semblait toujours pas comprendre que son sang n'était pas comme celui des autres, du moins pour moi, en même temps, rien d'étonnant, cette histoire d'odeur et de sang ne devait certainement pas faire partie de ses sujets habituels. Je croyais qu'elle s'intéressait aux vampires ?

Des humains, certes, je pouvais en avoir autant que je le voulais, il me suffisait simplement de me promener dans la ville pour en pêcher quelques uns, mais ça ne m'intéressait guère, pas ce soir en tout cas. Ce soir, c'était elle que je voulais. Et je ne tiendrais certainement pas une nuit de plus sans avoir au moins goûté à son sang. Encore une fois, je ne répondis pas, me contentant simplement de la regarder dans les yeux. Même si j'avais beaucoup de mal à l'avouer, il y avait quelque chose chez cette jeune blonde qui m'intéressait aussi, hormis ce qu'elle avait dans les veines bien entendu. Et c'était justement ce qui m'inquiétais. « Si tu pouvais arrêter de me regarder comme ça, s’il te plait … Tu serais capable de me tuer, comme ça ? Ici ? Sans rien savoir sur moi … ? Suis-je bête, c’est plus simple pour toi de cette façon. » J'arcquai un sourcils, elle commençait à peine à comprendre mes intentions apparemment, je commençais à désespérer.

― Il n'y a qu'une seule chose qui m'intéresse chez toi, et tu sais ce que c'est. Que je te connaisse ou non n'y changerait rien, alors à quoi bon...

Le ton de m'a voix s'était radouci, bien que j'étais loin d'être calmée. Je comprenais maintenant qu'il n'y avait plus qu'une seule chose qui marchait encore parfaitement avec elle, pour que je sache au moins la manipuler un minimum, la garder dans mes filets : mon regard. Et je ne me privais pas pour m'en servir. Je ne la retenais plus maintenant, mais j'étais restée suffisament proche pour l'empêcher de bouger. Mon corps était quasiment collé au sien, et je plongeai alors mon regard dans le sien, rien que pour garder le plaisir de la déstabiliser. C'était tellement simple. Puis, je changeai rapidement de jeu. Le rythme des battements de son coeur s'étant légèrement accélérés me laissait penser que la jeune humaine était de nouveau sous mon emprise. Je n'arrivais toujours pas à faire abstraction de son sang que j'avais tant besoin de goûter, alors, profitant de son état, je rapprochai lentement mon visage du sien, jusqu'à frôler ses lèvres, prête à y déposer les miennes, seulement, au dernier moment, mon visage retrouva bien vite sa place au creu de son cou, et je fermai les yeux, prise par l'envie folle de la mordre. Mes canines une fois sorties, j'étais de nouveau sur le point de goûter enfin à son sang, seulement, au même instant, un métro arriva, m'obligeant alors à m'arrêter et à me reculer d'elle, tout aussi lentement. Mon regard croisa une dernière fois le sien, puis à contre coeur et avant que le quai soit peuplé, je m'éloignai pour retourner dehors. Je ne pouvais pas faire cela en présence d'autant de monde, mais cette histoire commençait sérieusement à m'énerver. Je perdais à chaque fois beaucoup trop de temps à bavarder avec elle, si j'avais l'occasion de la recroiser, je n'attendrais pas une minute de plus...

« Il n'y a qu'une seule chose qui m'intéresse chez toi, et tu sais ce que c'est. Que je te connaisse ou non n'y changerait rien, alors à quoi bon... » Ah ça, pour savoir ce que c’est, je le sais … Depuis la dernière fois que l’on c’est vu elle est moi, nous nous sommes quitté d’ailleurs dans de mauvaises circonstances. Mais je ne m’attendais pas du tout à la revoir, du moins pas à ce que ce soit elle qui me retrouve. Je pensais plutôt retourner faire un tour au Fangtasia, dans l’espoir de l’apercevoir une nouvelle fois, elle m’a devancé maintenant. Et il semble que je sois prise au piège comme la dernière fois. Il a fallut que je tombe sur elle, j’aurais mieux fait de ne jamais aller dans ce fichu bar, j’ai la nette impression qu’elle ne le laissera pas tranquille de si tôt. Du moins tans qu’elle n’aura pas gouté à mon sang si précieux à ses yeux, c’est bien une chose que je ne comprendrais jamais chez les vampires, comme le sang peut-il être différent d’une personne à l’autre, cela reste du sang que je sache.
Anna ne me retiens plus, je suis donc en quelque sorte libre de partir, pourtant j’en suis incapable. Il me suffirait pourtant de la pousser, ce n’est pas si compliqué, mais mon corps refuse de faire le moindre mouvement. Si ce n’est mon tic habituel de passer ma main dans mes cheveux lorsque je suis légèrement gênée, et là je le suis complètement. Son regard m’emprisonne, je n’arrive pas à la lâcher des yeux. Je hais les vampires ! Je les hais ! Eux et leurs charme sans limite, si je meurs un jour, ce serra sans aucuns doute à cause de ça. Ça m’est également arrivé avec d’autres vampires, mais jamais aussi longtemps.
Le visage de la jeune femme est déjà bien trop prés du mien, et pourtant il se rapproche toujours un peu plus. Jusqu’à ce que ses lèvres frôlent les miennes, à quoi elle joue là ? Si je m’écoutais je rattraperais ces vulgaires centimètres pour gouter à ses lèvres, mais ce serait sans aucun doute une grave erreur. Pourtant j’ai l’impression que c’est ce que je devrais faire, mais avant que je n’ai le temps de prendre une décision, le visage d’Anna s’enfouie dans mon cou. Les battements de mon cœurs sont plus que rapides, est ce que j’ai peur ? Je ne sais même pas, je suis figée, dans ma tête l’épisode où ses lèvres étaient à deux doigts de rencontrer les miennes n’est toujours pas passé. Ce n’est que lorsqu’un métro arrive enfin, que je me rends compte ce qu’elle était sur le point de faire, mon regard croise une nouvelle fois le sien, et j’ai à peine le temps de remarquer ses canines.

Si elle ne veut pas me connaître, ça ne veut pas dire que moi je n’en ai pas envie. Les choses ne marchent pas que dans un sens. Ma respiration se faisant de nouveau normale, je me décolle du poteau, essayant de rattraper la jeune femme parmi la foule. Quand on ne veut qu’il y ai personne, c’est la que les gens arrivent. J’ose attraper doucement le bras d’Anna, la tirant en arrière pour qu’elle me face de nouveau face. Qui aurait cru qu’un jour je rattraperais la personne qui a le plus envie de me tuer … Mais j’ai de plus en plus de mal à comprendre ce qu’il m’arrive. Elle me fascine tellement, malgré la peur que je peux ressentir à certains moments, je n’en reste pas moins fascinée devant cette femme.

- Attends …

Les gens ont du remarqué qu’il s’agissait d’un vampire, ils ne sont pas du genre à passer inaperçue. Encore moins elle, et ils doivent tous se demander pourquoi je l’ai rattrapé. Même moi je commence à me le demander. Je sens qu’elle m’interroge du regard, le problème c’est que je ne sais même pas quoi lui dire. Je ne voulais pas qu’elle parte voilà tout. Une main toujours crispé dans mes cheveux, j’attends en quelques sortes que tout les gens partent, et lorsque le silence règne de nouveau sur le quai, je fais tout pour éviter le regard de la jeune femme.

- Est-ce que tu me laisseras un jour … ? Ou alors est ce que je vais devoir vivre avec la peur que tu me surprennes à tout moment pour me tuer ?

Pour une fois, elle ne me regarde pas avec autant de férocité que les fois d’avant, ce qui m’étonne d’ailleurs un peu. Je n’ai même pas le temps de rester un peu seule avec elle, que deux vampires apparaissent de je ne sais où, juste à côté d’Anna.
« Ca fait un moment qu’on ta vue rentrer ici, et comme tu ne ressortais pas, on est venus voir ce que tu faisais. C’est à toi cette petite chose ? » C’est fou ce qu’ils sont sans gêne, je ne sais pas si c’est du à ma journée de merde, mais j’en ai marre d’être prise pour un stupide objet.

- Vous savez, j’ai un nom comme tout le monde. Megan, ce n’est pourtant pas dur à retenir.

« Eh bien, Megan ... Tu as du cran, ça me plait bien, je crois que je vais te garder pour moi ce soir, les autres n’y verront sans doute aucuns inconvénient n’est ce pas ? » Et ce que je pense moi ? Bien sur je n’ai aucune chance contre trois vampires, mais je préfère avoir un minimum de dignité, et cet homme ne m’inspire vraiment pas confiance. Tout comme Anna et l’autre homme de toutes manières, bien qu’il aurait pu être mon type physiquement, je ne compte pas partir avec lui.

- Elle l’a déjà dit à votre copain, je lui appartenait, ça ne sert à rien d’insister …

J’ai parlé calmement pour une fois, mais je ne suis pas sure que ce genre de phrase fonctionne, vue le regard qu’ils sont en train de lui jeter.

Je ne pouvais pas simplement me contenter de la mordre, non, il fallait qu'encore une fois j'engage la conversation avec cette humaine. Et voilà maintenant que j'avais encore été dérangée au moment où j'allais enfin avoir ce que j'attendais depuis l'autre fois. Je m'empressai de quitter rapidement la station, ne supportant déjà plus cette foule d'humains autour de moi, toutes ces voix qui résonnaient, ces odeurs différentes, ces battements de coeurs... Cette situation me rendais à chaque fois nerveuse, on comprenait alors plus facilement pourquoi j'évitais le plus souvent possible de traîner dans un endroit rempli d'humains, lorsque je n'y étais pas spécialement préparée mentalement... J'étais sur le point d'atteindre les escaliers pour quitter ce lieu, quand au même moment, une pression sur mon bras, m'obligeant à m'arrêter dans ma course, me fit par reflex, ressortir aussi rapidement les crocs, me retournant également pour faire face à celui ou à celle qui me retenait. Je ne fut pas suprise de me retrouver nez à nez avec la jeune humaine. Que voulait-elle ? Il y a quelques secondes à peine, j'allais la tuer, mais apparemment ce léger détail ne l'empêchait pas de me ratrapper. Je l'interrogeai du regard. Moi qui m'attendais plutôt à ce qu'elle évite le plus possible ma présence. Je la trouvai de plus en plus étrange comme humaine...

« Est-ce que tu me laisseras un jour … ? Ou alors est ce que je vais devoir vivre avec la peur que tu me surprennes à tout moment pour me tuer ? » Quelques regards curieux semblaient s'être tournés vers nous, et je trouvai la situation de plus en plus agaçante. Heureusement pour moi, la foule se dissipa peu à peu, laissant à nouveau le silence s'installer dans la station. Je comprenais tout à fait sa question, mais je ne pouvais pas lui répondre, tout simplement parce que je n'en avais aucune idée. Malgré moi, un fin sourire se dessina sur mes lèvres, mais alors que je m'apprêtais à lui répondre, deux silhouettes se postèrent à côté de moi et je n'eu aucun à deviner qui ils étaient et surtout, ce qu'il voulaient. J'en avais assez d'être à chaque fois coupée. J'écoutai néanmoins leur conversation, sans rien dire, totalement exaspérée, et le regard rivé vers le visage de la jeune blonde. A moins qu'elle agissait encore une fois sous l'effet de la pression de sa dure journée, je remarquais qu'elle avait prit bien trop d'assurance face aux non-morts. A sa place, je tiendrais ma langue. « Elle l’a déjà dit à votre copain, je lui appartenait, ça ne sert à rien d’insister … » Je devai rêver, elle faisait d'elle ma propriété, j'avais pourtant sorti ces mots pour avoir simplement la paix, je n'envisageais pas réellement le faire. Ou bien elle ne réfléchissait pas à ce qu'elle disait, ou bien elle parlait beaucoup trop vite, mais seulement avec l'intention de leur faire comprendre qu'il vaudrait mieux qu'ils aillent voir ailleurs. Dans les deux cas, cette situation était bien loin de me plaire, et je sentai déjà les regards de ces deux vampires se poser sur moi, regard que je soutenais. « Elle t'appartient... C'est vrai ça ? »

― Evidemment que c'est vrai, sinon pourquoi je resterais avec une humaine d'après toi. Je n'ai pas que ça à faire ! C'est chasse gardée, allez voir ailleurs...

A croire que je ne réfléchissais pas non plus à ce que je disais. Je ne cherchais même pas à comprendre, je voulais simplement être tranquille. Alors, les laissant sur leur faim, j'attrapai rapidement la main de la jeune humaine, pour l'entraîner dehors. Je n'étais pas spécialement réjouie qu'elle m'ait couru après, sauf si bien sûr j'arrivai à trouver un endroit beaucoup moins fréquenter, pour continuer là où je m'étais arrêtée. Voyons le bon côté des choses, au moins j'avais évité la question. Une fois hors de la station, je lachai enfin la main de la jeune blonde, sans pour autant m'arrêter de marcher, je savais qu'elle me suivrais. Je l'emmenai alors dans une ruelle que je connaissai bien, là où je trouvais plus facilement mes proies pour me nourir, seulement, pour le moment, je ne pensais pas à ma soif. Cette histoire me faisait de plus en plus réfléchir sur ce que je pouvais bien faire de cette fille, après tout, en faire ma propriété, ça ne pouvait pas être si déplaisant. Mais encore une fois, ce serait comme m'attacher à elle, et ça me restait en travers. Un long soupire m'échapa et je me retournai brusquement vers elle, m'arrêtant soudainement de marcher.

― La prochaine fois, j'aimerais que tu me laisse parler ! Si tu dis tenir à ta vie, tu ferais mieux de te calmer quand tu t'adresse à un vampire, tu ne sais même pas ce qu'ils pourraient te faire... T'es vraiment têtue quand tu t'y mets...

J’ai peut-être parlé un peu trop vite … Dire que je lui appartenais était un petit peu osé de ma part, mais c’est la seule chose qui m’est venue à l’esprit pour qu’ils ne s’attaquent pas à moi. Appartenir à un vampire, ce ne doit pas être une partie de plaisir, mais j’ai déjà entendu parler de ça, certains humains passent leur vie à faire ça. A croire qu’ils aiment être mordue par ces êtres, la sensation m’est inconnue pour l’instant, mais qui sait … Peut-être qu’elle n’est pas aussi désagréable que certains le prétendent. Je ne quitte pas une seule seconde l’homme du regard, il a l’air étonné, même plus que ça, ce n’est sans doute pas dans le style d’Anna. Tant pis, j’aurais au moins essayé … Mais la réponse d’Anna, ne le fais pas douté, au contraire, il semble accepté. Est-ce une loi au sein de la communauté vampire, ne pas toucher un humain qui appartient à un autre vampire ? Je lui poserais la question un peu plus tard, pour le moment elle a l’air en colère, même plus que ça. La jeune femme ne perd pas une seconde pour m’attraper la main et me trainer dehors … Moi qui voulais rentrer chez moi, je crois que ce sera dans un long moment. Qu’est ce qu’elle compte faire maintenant ? M’emmener dans un endroit calme, pour continuer ce qu’elle faisait auparavant. Elle n’a même pas besoin de me prendre par la main, puisqu’au moment où elle me lâche, je continus de la suivre, sans savoir exactement où nous allons.

Alors que nous nous enfonçons dans une ruelle des plus sordides, Anna se retourne vers moi. Et son regard n’a rien de rassurant, je m’arrête à peine à un mètre d’elle, l’écoutant parler.
« La prochaine fois, j'aimerais que tu me laisse parler ! Si tu dis tenir à ta vie, tu ferais mieux de te calmer quand tu t'adresse à un vampire, tu ne sais même pas ce qu'ils pourraient te faire... T'es vraiment têtue quand tu t'y mets... »
Que je la laisse parler ? Elle me fait rire, comme si j’allais lui demander la permission pour ouvrir la bouche … Même si elle a raison je dois l’avouer, il a des fois où je ferrais mieux de me taire, mais dans ce cas là, je pense que j’ai bien fait de parler. Au moins elle aura appris une chose : mon prénom. Elle a également raison sur le fait que je devrais me calmer lorsque je m’adresse à un vampire, il ne faut pas que j’oublis que ce sont des êtres imprévisibles, et si ils sont à peu prés tous comme elle, je risque gros.

- Si tu n’es pas contente, t’aurais du me partager avec eux … Mais apparemment ce n’est pas ce que tu souhaites. Et je ne vois pas pourquoi, je ne serrais pas la première proie que tu aurais partagée …

Je suis persuadée qu’elle va encore me dire que mon sang est différent de celui des autres, mais je n’y crois pas. Et je n’y croirais jamais. Comme si elle faisait une liste des humains qu’elle désirait … Nous sommes tous pareils. Je ne lui ai pas parlé méchamment, mon ton est resté calme, et j’espère qu’elle ferra de même. Cette histoire commence à m’énerver sérieusement, je ne peux même pas rentrer chez moi tranquillement, et en plus elle ne fait rien pour me mettre de bonne humeur. Sans même réfléchir, je m’approche d’Anna l’attrapant par le col de son haut pour rapprocher son visage du mien. Tout de suite mon cœur fait des siennes, et ma respiration se fait moins régulière. Elle n’est qu’à quelques centimètres de mon cou, qu’est ce qu’elle attend pour me priver de ma vie. Je ne la comprendrais jamais, elle préfère discuter avec moi plutôt que de faire ce qu’elle attend depuis longtemps maintenant.

- Vas y, fais ce pour quoi tu étais venus me voir. Je ne suis plus à ça prés maintenant, tu me tueras un jour ou l’autre, alors autant que ce soit aujourd’hui.

Apparemment ça ne lui a pas plus, puisque en moins d’une seconde me voilà déjà collée contre le mur, je commence à m’y habitué … Vu la façon qu’elle a de me regarder, et le grognement qu’elle laisse entendre ça ne lui a pas plus du tout … Ses canines n’ont rien de rassurant n’ont plus. Maintenant j’ai peur, elle me fait extrêmement peur, je suis stressée par ce qui risque d’arriver. Je réfléchirais d’avantage avant de parler la prochaine fois. Je l’ai provoqué, et ce n’était certainement pas la meilleure chose à faire. Un regard remplis de peur, mais à la fois triste se plonge dans le sien.

- Mais qu’est ce que tu veux … Je … je n’en peux plus. Je ne te comprends pas … Beaucoup d’autre se serré contenter de prendre ce qu’ils voulaient et serraient partis. Qu’est ce que tu attends de moi ?

Il est vrai que je ne connaissais pas cette fameuse Megan, et ses réactions à chaque fois plus irréfléchies et agaçantes, me laissaient comprendre qu'elle devait avoir un caractère un peu plus fort que certains autres humains que j'avais pu croiser jusqu'à maintenant. Amusant ou énervant ? Un peu des deux à vrai dire. Lorsqu'elle dépassait les limites je rigolais beaucoup moins. Et d'ailleurs, à ce moment là, je n'étais pas du tout d'humeur à rire. Cette fille n'avait pas la langue dans sa poche, et pourtant, certaines fois, elle devrait apprendre à se taire. J'aurais nettement préféré aussi, qu'elle ne dise pas un mot face à ces deux vampires. Je n'avais peut-être pas arrangé la situation en affirmant qu'elle était ma propriété, mais je ne pouvais pas vraiment faire autrement. Entre accepter de supporter Megan encore un moment, ou bien la laisser entre les griffes de ce vampire, en sachant que j'avais de grands risques de perdre son sang, ce pour quoi je restais encore là, à la "surveiller" et à lui tourner autour... Je me demandais encore ce que j'attendais réellement, mais plus je passais du temps avec cette fille, et plus je me rendais compte de ma stupidité.

« Si tu n’es pas contente, t’aurais du me partager avec eux … Mais apparemment ce n’est pas ce que tu souhaites. Et je ne vois pas pourquoi, je ne serrais pas la première proie que tu aurais partagée... » Elle allait finir par me rendre folle. Je restais impassible face à elle, ou du moins, j'essayais d'être calme. Je commençais de plus en plus à regretter de lui avoir rendu visite. Il ne me suffirait que d'une morsure pour être enfin tranquille, mais encore une fois, et toujours pour une raison qui m'échapait totalement, je bloquais. J'avais beau me répéter qu'il n'y avait que son sang qui m'intéressait, je savais que la tuer serait une erreur, au fond de moi, alors je m'efforçais de garder cette rage qu'elle continuait pourtant de nourir de plus en plus. Un long soupire m'achappa, et alors que j'étais sur le point de lui tourner le dos pour m'éloigner quelques secondes d'elle, le temps de réfléchir à ce que je comptais faire, Megan m'attrapa par le col et me rapprocha dangereusement d'elle jusqu'à ce que mes lèvres viennent presque frôler la peau de sa gorge. Sa respiration déjà irrégulière semblait suivre les battements de son coeur, qui, à ce geste, s'étaient accélérés. « Vas y, fais ce pour quoi tu étais venus me voir. Je ne suis plus à ça prés maintenant, tu me tueras un jour ou l’autre, alors autant que ce soit aujourd’hui. » Complètement folle. Mais puisqu'elle y tenait, et surtout irritée par ce qu'elle avait osé faire, je me redresserai d'un geste vif et la poussai violemment contre le mur, les canines déjà sorties. Son comportement me plaisait de moins en moins, et pour le coup, je devais bien avouer qu'elle avait mit la barre beaucoup trop haut. C'était bien la phrase de trop. « Mais qu’est ce que tu veux … Je … je n’en peux plus. Je ne te comprends pas … Beaucoup d’autre se serré contenter de prendre ce qu’ils voulaient et serraient partis. Qu’est ce que tu attends de moi ? » Je n'écoutais déjà plus ce qu'elle me disait. Ma colère avait finalement prit le dessus et mon regard était rivé sur son cou, où je pouvais voir une veine bouger au même rythme que son coeur.

Sans plus attendre, et sans même prendre le temps de répondre à sa question, d'un mouvement rapidement et brutal, j'enfonçai mes canines dans sa chaire, goûtant enfin à ce sang qui m'attirait tant. Et je comprenais aussitôt pourquoi. Son goût était loin d'être comme celui des autres, mais je ne saurais dire pourquoi. Quelques gouttes à peine et il avait déjà l'effet d'une drogue sur moi. Je me sentais incapable d'arrêter, et cette sentation que je n'avais encore jamais connue jusque là m'inquiétait plutôt qu'autre chose. Je fermais les yeux, essayant de retenir ce goût si unique, puis, je réussis enfin à trouver la force de m'arrêter, sans vraiment savoir si j'avais bu suffisamment pour la laisser mourante, ou s'il lui en restait assez pour tenir. Je me reculai rapidement d'elle, lui tournant le dos un instant pour tenter de me calmer. J'en voulais encore et encore, et je me rendais enfin compte pourquoi j'avais hésité aussi longtemps avant de la mordre. Après quelques secondes, je me retournai enfin vers Megan pour la regarder, gardant une certaine distance pour ne plus être tentée de la mordre encore une fois.

― Ne joues jamais à ça avec moi, si tu dis tenir autant à ta vie.

Vue ma façon d’agir on pourrait croire que je n’ai pas peur … Pourtant c’est tout le contraire, je suis incapable de faire un mouvement, je crois que la colère l’a emporté sur mon bon sens. Je commence à en avoir marre qu’elle me tourne autour de cette façon, elle n’est pas claire, je ne sais pas ce qu’elle cherche. Oui mon sang, ça j’en suis consciente, mais elle aurait pu me tuer à deux reprises déjà et elle ne l’a pas fait, cela veut dire qu’il y a autre chose … Forcément, un vampire que je qualifierais de normal n’agis pas comme elle le fait. Toujours bloquée contre le mur, je déglutis bruyamment la fixant du regard. Je la regarde, mais toute son intention est portée sur mon cou, je le vois bien, juste à ses yeux … Je vois qu’elle ne m’écoute même pas, c’est comme si je parlais à un mur. Ma respiration plus qu’irrégulière, j’essaye vainement de la pousser légèrement, mais c’est comme si mes mains posé sur ses épaules n’avaient aucunes forces. Maintenant, je sais très bien ce qu’il va se passe, et je ne peux m’en prendre qu’à moi-même …

Je n’ai même pas le temps de fermer les yeux que je sens une pression au niveau de mon cou, et bientôt deux crocs transpercent ma peau. Une vive douleur me prend, et un léger cri étouffé sort d’entre mes lèvres. Le mouvement était si brutal que tout sons ayant voulant sortir convenablement de ma bouche est resté bloqué, cette sensation est plus que désagréable, mais tellement étrange. Savoir qu’elle est en train de se nourrir de mon sang m’inquiète fortement, mais je reste là, les mains posées sur ses épaules, la bouche entrouverte, le regard vide attendant qu’elle termine. Ou qu’elle me tue … Je ne suis même pas capable de savoir ce que je préfèrerais en ce moment, qu’elle me tue et me vide de mon sang ensuite, ou qu’elle me tue en me vidant de mon sang. En tout cas je sens mes forces s’évanouir peu à peu, plus mon sang s’échappe de mes veine et plus je me sens faible. Est-ce que j’ai mal ? Bien sur que oui, j’ai même très mal, et je suis en train de prier pour qu’elle s’arrête. Va-t-elle y arriver, puisqu’elle dit que mon sang est différent de celui des autres … Peut-être qu’elle ne s’arrêtera pas finalement.
Ses canines se retirent vivement de ma chaire, et je la regarde un instant alors qu’elle me tourne le dos. Je porte sans attendre ma main à cette morsure, pressant celle-ci-dessus pour essayer de calmer la douleur qui ne semble pas prête de disparaitre.
« ― Ne joues jamais à ça avec moi, si tu dis tenir autant à ta vie. »
Je ne l’écoute pas, du moins pas entièrement. Des larmes coulent doucement le long de mes joues, mais ça aussi je ne le remarque pas. Je suis tétanisée par la peur, peur qu’elle recommence ? Je ne sais pas, plutôt peur de mon comportement, je ne sais pas ce qui me prends. Pourquoi est ce que je n’arrive pas à m’écraser face à elle, c’est un vampire n’est ce pas ? Alors pourquoi je la provoque comme ça.

- Pour … pourquoi tu ne m’as pas tué … ?

Le regard fixé sur le sol, j’essaye de me décoller du mur pour faire quelques pas en sa direction, mais cela s’avère finalement impossible. Mes jambes ne me permettent plus de tenir debout, et je m’effondre sans plus attendre sur le sol, me laissant glisser contre le mur. Ma main n’a toujours pas quitté la morsure, et je n’ose même plus la regarder. De toute façon il me faudrait lever la tête, et je n’en ai même pas la force. Je crois que je ne ferrais plus jamais ça, cela m’a même donné envie de partir loin de cette ville. Pourtant cette femme m’intrigue énormément, mais l’intérêt que je lui porte n’est pas comparable à celui qu’elle a pour moi. Elle me considère comme un vulgaire objet, il n’y a rien de très flatteur

- C’est bon laisse moi … je crois que j’ai compris la leçon. T’es pas obligé de rester là à me surveiller.

C’est vraiment l’impression que j’ai, qu’elle me surveille. Elle a peur de quoi, qu’on me vole ? C’est stupide..

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