I walk in puddle pools of blood, this spellbinding sound resounds with my ears.

« Hé Cendrillon, fais attention à ta pantoufle de vair ! » s’exclama-t-elle moqueuse. La belle dame ne daigna se retourner. Comme tous les autres, elle rentrait directement chez elle après la réunion. Ces vampires prenant part à la politique ressemblaient à des petits vieux. Ils râlaient lorsque la réunion durait trop longtemps, rouspétaient s’ils n’avaient pas leur bouteille de True Blood à 37° précisément, et prenait dix ans pour terminer une phrase. Lorsque Eden avait décidé de prendre part à l’aventure de Nathan Rainfield, premier vampire à se présenter officiellement en tant que représentant de sa race comme gouverneur, elle n’imaginait certainement pas tomber sur des militants qui faisaient vraiment leur âge. Naturellement, il était logique que les réunions soient laborieuses, lentes, mais elle aurait supposé qu’il y ai un peu plus d’entrain. Ils étaient en train d’écrire l’histoire et ils se comportaient comme s’ils étaient séniles. La vampire hallucinait plutôt qu’autre chose. Elle avait la sensation d’être une adolescente de 14ans au milieu de cette bande de vampire vieillissant. On ne dirait pas qu’ils voulaient révolutionner le monde. Vraiment pas. Boudeuse, la vampire n’avait pas moufté de toute la réunion, mais n’avait cessé de faire des petites vannes à chaque fois que l’envie lui prenait. Et en sortant sur le trottoir de la Nouvelle Orléans, elle se sentait encore plus adolescente. Plus moqueuse que jamais, elle avait réservé à chacun des participants une petite pique bien sentie. La seule épargnée, c’était Billie.

Vampire discrète derrière ses cheveux de jai et ses joues encore ronde de la jeunesse, Billie avait observé la réunion avec ses yeux qui ne dévoilait rien de ses pensées. Eden lui avait lancé quelques clins d’œil ce à quoi la brunette avait répondu par un long regard qui en disait long. De tous les militants et personnes travaillant pour Nathan, Billie était sans doute la seule vampire avec qui Eden s’entendait parfaitement. Mais Billie était bien différente d'Eden. Cette dernière n'hésitait pas à afficher son indifférence envers certains militants ou son mépris pour la femme de Nathan. Un chose que ce dernier supportait mal, même si du reste Eden était irremplaçable. Nathan n'était pas le seul à avoir parfois du mal avec Eden. Le fait qu'elle soit schyzophrène n'arrangeait pas ses relations. Surtout lorsqu'elle décidait de ne pas se prendre la peine de masquer ce qu'elle était, qui elle était. Dans l'assemblé, pas mal de monde savait pour sa chaîne. Certains n'était franchement pas d'accord pour que cet argent qu'ils considéraient comme sale soit investit dans le parti, d'autres se moquaient pas mal d'où il pouvait venir. Mais le fait est que ceux qui savaient n'avait pas été mis particulièrement dans la confidence, et c'est donc qu'ils étaient des clients réguliers de ce cabaret. Il y avait pire encore, l'un d'eux soupçonnait Eden de tuer des vampires. Mais le fait est qu'il n'y avait pas la moindre preuve. Ces crimes étaient tous demeurés des affaires non résolues. Pas d’indice, pas de preuve, pas de témoin, et un corps nettoyé tellement bien qu’on pourrait se passer des services d’un embaumeur. Billie connaissait sa réputation, savait qu’on la disait folle, psychopathe et trop riche pour être honnête, mais elle semblait néanmoins apprécier plus la compagnie d’Eden que celle de ses détracteurs. Pourquoi ? Eden pensait en savoir la raison. Car Billie n’était pas non plus vraiment à sa place parmi les membres de l’A.V.L.

« On va pas rentrer chez nous si tôt ! Que dirais-tu de fêter cette belle nuit autour d’un verre ? » Pour Eden il était évident que le verre était une gorge chaude d’un beau mâle humain. Les lieux pour mordre des humains en toute tranquillité se faisait rare de nos jours. Mieux valait éviter de faire ça en pleine rue. La nouvelle de leur existence avait provoqué un effet non voulu pour les vampires, certes ils avaient le droit de voter, mais en revanche ils ne pouvaient plus agir impunément sans réfléchir. Chaque meurtre devait être minutieusement masqué, effacer. On avait même vu des vampires payés pour nettoyer les crimes dans certaines grosses villes comme L.A. Heureusement, il y avait le Fangtasia. Bar concurrent du Bloody Night, il proposait seulement aux humains et vampires d’agir en toute liberté. Eden ne pouvait laisser des meurtres se produire chez elle, sa chaîne était internationale et avait une bonne réputation. Elle veillait au grain.