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 Seule l'histoire n'a pas de fin. #Isobel Z. Callaghan

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Willam M. Jayson
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Willam M. Jayson


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Isobel Z. Callaghan || Dante M. Anderson


« Seule l'histoire n'a pas de fin. » - Charles Baudelaire



    « Bonne soirée, monsieur Irvine. Et puisse la chance être de votre côté.»


Monsieur Irvine était l'un des mes meilleurs clients, un homme capable de dépenser plusieurs centaines de dollars en à peine quelques heures. Il était donc l'une des personnes les plus rentables pour mon établissement, et j'étais aux petits oignons pour lui; suite luxueuse, réductions sur les boissons et la salle de jeux... Comme on dit si bien dans le métier, un client heureux est un client docile, et je n'ai guère de honte à dire que tout ce que j'ai pu faire avec lui est dans cet unique but, faire de lui un fidèle client du Templier. Tandis qu'il se dirigeait, une fois encore, vers cette salle de jeu, je me contentais de rester planté dans le hall, souhaitant la bienvenue à tous ceux qui venaient ici pour la première fois, ou qui revenaient après plusieurs semaines. Des vampires, des humains en quête de frisson -car ce service est aussi disponible-, je voyais passer diverses personnes, de tous genres et de toutes origines. Certains venaient passer une ou plusieurs nuits ici, d'autres seulement pour profiter des divertissements de la salle de jeux, d'autres encore qui venaient pour assister aux spectacles, payants pour ceux qui ne sont pas hébergés dans l'hôtel. Je restais là, immobile, tandis que le flux ne diminuait toujours pas. La nuit s'annonçait assez chargé, et j'étais content de ne pas être seul pour gérer cette situation... Après plusieurs minutes passées là, immobile, je décidais de rejoindre la salle de spectacle, pour voir si le monde attendu était là, et je dessinais un large sourire en voyant qu'aucun fauteuil n'était disponible, me remémorant les instants passés avec mon créateur, tandis que nous vivions de spectacles en spectacles, à Florence...

Mais tout cela n'étais que du passé, et je me devais de me ressaisir, de ne penser qu'au présent, qu'à cette salle comble qui me permettra sûrement, si tout se passe bien, de gagner la fidélité des clients encore hésitants quant à l'existence d'un hôtel pour vampires. Souriant, je regagnais le hall et annonçait à l'accueil que je me retirais dans ma chambre. Quatre à quatre, je montais alors les escaliers et rejoignais ma chambre, où je sortais un tas de papiers. Des contrats de publicité, des fiches de CV de personnes voulant travailler ici, j'avais tout ici, dans un coin de ma chambre personnelle, loin des autres chambres de l'hôtel. Finalement, alors que rien ne traversait la baie filtrant les rayons du soleil, je décidais de ne m'intéresser qu'à tout cela dès le lendemain, et je me couchais, prêt à passer ma matinée à dormir, paisiblement...

    « Esmeralda, vous avez obtenu gain de cause pour la publicité sur la NBC? »


Le soir tombe, alors que les négociations avec la chaîne se font depuis une semaine déjà. Je suis installé sur mon fauteuil, derrière mon bureau, tandis que mon assistante semble lire des notes, avant de répondre à ma question par l'affirmative. Tel un enfant voyant un nouveau jouet, je ne peux m'empêcher de sourire, et je me lève. Dans le silence le plus total, je déclare soudainement que je ne suis pas là de la soirée, et que j'ai prévu de prendre l'air, pour me changer les idées ou les remettre dans le bon ordre. Elle me sourit, et je quitte la pièce, avant de rejoindre le parking de l'établissement, où mon véhicule m'attends. Tandis que je monte à l'intérieur, j'allume le contact et m'élance, à vitesse modérée, dans les rues de la Nouvelles-Orléans. Où puis-je aller? A vrai dire, je ne me suis pas vraiment posé la question jusque là, et, presque inconsciemment, je prends à gauche à la troisième intersection, m'approchant alors d'un lieu que je connais relativement bien; le fleuve, lieu tranquille où les personnes sont rares, surtout la nuit. Je me gare, quitte le véhicule, et m'installe au bord de l'eau. Le silence est apaisant, j'ai l'impression d'entrer dans un monde nouveau, où tout le brouhaha de mon métier n'existe plus, où je suis seul, serein, loin de mes problèmes. Je finis par m'installer un peu plus confortablement, m'allongeant sur l'herbe humide, et je fermes les yeux, comme pour mieux profiter de cet instant magique, jusqu'à ce qu'un léger bruit d'herbe écrasée ne vienne me titiller les tympans...
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