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 le père noël est un salaud.

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Meallán P. Drysdale
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Meallán P. Drysdale


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MessageSujet: le père noël est un salaud.   le père noël est un salaud. I_icon_minitimeLun 4 Jan - 18:52

ophélia & meallán

Ah, Noël. Cette période où tout le monde oublie ses soucis, ses rancœurs et ses regrets pour se consacrer à un moment de partage dénué de tout intérêt. Ah, dit comme ça que c'est beau. Mais ce n'est pas vraiment la réalité. Au bout d'un moment je l'ai bien compris. Quand j'étais petit je croyais que c'était réellement l'anniversaire de la naissance du Christ, et que c'était en son honneur que ma famille se retrouvait devant un poulet cuisiné, pas forcément très bon ni très luxueux, car les moyens des petits paysans irlandais ne permettaient pas les frasques et fantaisies des nobles. C'était un moment magique, car l'on se voilait de toutes ces illusions religieuses, et du magnifique et séduisant voile du bonheur. Il est vrai que l'on oubliait tout de la dure vie dans ce coin perdu et oublié tout en haut de l'Europe, le labeur éreintant au champs, l'argent qui manquait, les querelles de famille, les incessantes disputes entre mes parents, et tant d'autres choses que le temps ont effacé. C'était un beau moment, toujours. Nous faisions l'effort d'oublier ces choses, de les cacher dans un coin de notre tête pour nous empresser de les ressortir le lendemain de Noël. Tout le monde fait ça, et depuis des siècles ça n'a pas changé. On prend un petit moment pour oublier ce qui nous tombe dessus en croyant y échapper pour toujours, mais les soucis reviennent toujours. C'est triste. C'est triste de voir toujours revenir le malheur sur notre route quand on tente à tout prix de l'éviter. C'est triste de voir toujours quelque chose nous empêcher d'être heureux et de savoir profiter de ce qu'on a. On veut toujours plus que ce qu'on a, et je crois qu'on n'y peut rien. J'aimerais savoir me contenter des si petites choses de la vie, d'un paysage enneigé, de la mer se déchainant sur les falaises, du sourire d'une jeune fille dans la rue, du doux parfum d'oubli et de bonheur qui se répand dans l'air à Noël.
Mais je n'arrive même pas à apprécier le goût d'un clope. Violemment je la jette sur le trottoir. J'en reprends une autre et l'allume, mais elle n'est pas meilleure. Je suis vraiment impossible. Pourquoi suis-je obligé de regarder cette rue et ces filles de joies qui me sourient de l'autre coté de la rue sans hausser les sourcils et les épaules avec dédain et reporter mon attention sur le goût dégueulasse de cette fumée qui s'engouffre dans mes poumons sans même avoir le panache de me détruire à petit feu, et de m'arracher un jour à cette vie d'insatisfait. Quel imbécile, vraiment. Je relève la tête et souris aux filles, mais elles ne me regardent déjà plus. Elles sont partis dans un grand fou-rire. Et soudain j'en comprend la cause. Ce satané costume rouge, blanc et noir de père noël. Quoiqu'encore, ça aurait pu avoir une certaine classe, si je n'avais pas mis une demi-douzaine de coussins sur mon ventre pour paraître un vieil homme ayant trop abusé des plaisirs de la table. Quelle sottise de s'être habillé ainsi. Quel enfant oserait me demander des cadeaux et monter sur mes genoux s'il savait ce que dans son sommeil, je peux lui faire? Et cela même si pourtant je n'ai aucune envie de dévorer des enfants. Non vraiment, qu'est-ce qui m'a pris de m'habiller comme ça? Encore une stupide soirée. Je devrais arrêter de passer ma vie dans ces lieux de débauche et de décadence. Au Fangtasia surtout, le bar à vampire le plus rasant du monde, avec le patron le plus rasant du monde. Enfin, comme d'habitude, je fais semblant. Semblant d'adorer à mort le Fangtasia, et d'adorer Eric Northman. Mais depuis le premier regard qu'il a posé sur moi, il y a des siècles de cela, et surtout tout ceux qu'il ne m'a pas posé, je ne peut pas l'encadrer. C'est physique, même si je fais semblant de bien m'entendre avec lui. Si ça se trouve lui non plus ne peux pas m'encadrer non plus, et c'est mieux comme ça. N'empêche je me suis demandé pourquoi il m'avait appelé pour faire le Père Noël à sa soirée de Noël. Une tentative de recoller les pots cassés? Une grosse blague pour me tourner en ridicule? J'en sais rien et je ne veux pas savoir.
En fait, ça me plait d'être en Père Noël. Les rares enfants qui sont passés dans la nuit devant le club m'ont sourit, bercé par les illusions qu'on leur a mis dans la tête, et croyant voir tomber du ciel cette image de leurs rêves. Et je ne peux toujours pas résister à un sourire d'enfant. Ils sont insouciants, ils ne savent pas toutes ces choses horribles qui se passent. Ils ne savent pas qu'ils ne pourront jamais être totalement heureux. Ou si ils le savent très bien, mais font semblant de ne pas savoir. Après tout c'est peut-être ça le secret du bonheur. Faire semblant. Et je connais bien ça, depuis neuf siècles. Pourquoi faut-il que je l'oublie? Il suffit de croire qu'on ne doit pas s'en faire et qu'on peut tout oublier pour finir par se prendre au jeu et croire qu'on est insouciant et heureux. Je n'ai qu'à lâcher cette clope, retourner au Fangtasia, et jouer mon rôle de Père Noël heureux de distribuer des cadeaux aux enfants. C'est si simple que ça, et pas la peine de se compliquer la vie. Je prend une dernière bouffée de spleen et de questions inutiles, et me prépare à me jeter dans toute la vanité du monde derrière la porte du Fangtasia. Je jette la clope et passe la porte pour aller m'asseoir sur le trône sous le sapin, à coté des cadeaux, dont je n'ai aucune idée de ce qu'on a pu cacher dedans. Car une fête de Noël chez les vampires, ça ne doit surement pas être si innocent que pour les enfants, mais paraît que ça nous rend heureux.
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Ophelia L. Wilcott
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MessageSujet: Re: le père noël est un salaud.   le père noël est un salaud. I_icon_minitimeVen 8 Jan - 10:51


À la mode, à la mort.
Here comes the beat that will make you sin.
Il existe une période synonyme de festivités, de joie, de bonheur, de rassemblement familial. Une période unique dans chaque an durant laquelle chacun a le cœur en fête. Chacun, y compris son frère aîné et elle, - et ce bien qu’ils n’aient pas besoin de ce laps de temps pour se retrouver, ni même pour être heureux. Disons que la période des fêtes hivernales se contentait de souligner la place qu’ils tenaient l’un pour l’autre, au plus profond de leurs cœurs. À vrai dire on ne pourrait affirmer que Noël était tous les soirs aux yeux des deux vampires. La nuit de Noël comptait surtout pour Ophelia. C’était pour elle l’occasion d’oublier de Mal, de retrouver en quelque sorte son âme de mortelle. Il s’agissait depuis sa naissance d’un intense soir de prière, et ni l’immortalité, ni la damnation, n’avaient su y mettre un terme. Même si avec le temps elle ne priait plus quotidiennement, elle tenait à célébrer la naissance de Jésus son Seigneur en bonne et due forme. Peut-être se disait-elle qu’en cette nuit spéciale il pourrait véritablement pardonner les péchés de l’ange déchu qu’elle était devenue. Ophelia tenait avec ferveur à remercier le Seigneur de lui avoir donné la vie, puis le Malin et surtout son frère mortel et père immortel pour lui avoir redonné la vie alors que le Tout Puissant la rappelait. Avait-elle raison, avait-elle tort ? Jusqu’ici nul buveur de sang n’avait été capable de revenir de la Mort définitive, aussi aucune preuve n’avait été rapportée, ni de l’existence d’un Dieu, ni de celle d’un Diable. Aussi continuait-elle ses rites qui en effrayaient plus d’un. Ce 25 Décembre-ci avait par conséquent toujours pour but ce qu’elle visait depuis la nuit de son décès. Mais un vampire, une créature censée avoir été reniée par toute divinité peut-il véritablement retrouver paix, rédemption, même durant un instant, aussi court serait-il ? Après tout, contrairement à autrefois, ce n’était plus du lait qu’elle buvait avant de rejoindre sa couche, mais bien du sang, du sang humain… Ce délicat nectar dont elle se nourrissait, au cours d’un cœur à cœur poignant, n’était pas que le malheureux résultat d’une dépression qui l’aurait conduite au cannibalisme. Elle avait besoin du sang pour poursuivre son existence. Elle voulait du sang pour continuer à vivre. Des fontaines, des rivières même, débordant de la coupe des grandes villes pour se déverser jusqu’à sa bouche assoiffée. Une tueuse, qui prenait les vies auxquelles Dieu tenait, voilà ce qu’elle était. Voilà la raison pour laquelle ses prières resteraient toujours sans réponse. Cette déclaration trouva une preuve évidente en cet énième réveillon, fêté en famille, bien entendu… Cependant dans un cadre plus élargit qu’à l’accoutumée. Ce soir il ne s’agissait pas que de Jared et d’Ophelia, ou d’Ophelia et de Jared. Non. Ce soir Noël se ferait en Famille, avec un Grand V. Cette même famille toute puissante. Cette même famille toute immortelle à laquelle son frère et elle appartenaient. La communauté des vampires était une famille dont on pouvait être fier. Mais pas seulement. Aux bergers les moutons. Aux vampires les mortels. Cela va de soi, qui plus est au Fangtasia, lieu de la région bien connu pour être le point culminent des rencontres entre vivants et non-morts. Là les humains allaient et venaient, passaient de crocs en crocs, de griffes en griffes. Jouant à la fois leur rôle de gibier et de sex-toy au détriment des Vampires. Car les humains n’étaient pas amusants lorsqu’ils faisaient semblant, ou lorsqu’ils s’offraient derechef. Lorsqu’ils se déguisaient, se peinturluraient le visage, c’était probablement le pire. Cette envie de ressembler à un immortel alors qu’on est toujours qu’un misérable tas frêle en énervait plus d’un. Cette mode macabre qui durait plus que la plupart des autres tendances agaçait. Cela n’empêchait pas pour autant les plus joueurs de se rendre au rendez-vous, histoire de faire comprendre aux moutons que le berger dirige toujours. Quelques regards charmeurs, quelques mots habilement prononcés, et, une fois la confiance acquise… La Terreur, la vraie, celle qui ne ramène pas les moutons au bercail, mais qui les conduit plutôt à l’abattoir.
Malheureusement pour les buveurs de sang les dernières lois interdisaient ces meurtres… Ils prenaient d’énormes risques en exécutant quiconque, qui plus est au sein d’un lieu public tel que ce bar très en vogue. Elle en était consciente, ils en étaient conscients. D’ailleurs ils s’étaient mis d’accord; pas de sottise ce soir. Mais ce soir l’appât était si tentant. Cette femme, joueuse, fragile… Elle ne demandait que cela, qu’on s’en prenne à elle. Elle caressait les longs cheveux de blé de la plus jeune tout en lançant un regard de biche au plus âgé, faisant oublier à Ophelia cette distribution de cadeaux qui l’avait tant intéressée. Le Père-Noël attendrait, après tout il ne faisait parti d’aucun rite, et n’était, lui, que pure invention de l’esprit humain, tout faible. Trop faible. Il ne tarda pas pour que l’excitation se fasse ressentir, pour que le jeu débute.
"Laisse-moi voir sous ta jupe!" s'écria Jared en riant, un sourire taquin aux lèvres.
"Ah ah, non alors !" répondit la mortelle, inconsciente du véritable danger encouru.
Brusquement, Jared se mis à courir derrière elle, suivi de près par sa soeur tout aussi heureuse, jusqu'à arriver aux toilettes des dames et s’y enfermer.
"Laisse-moi boire à ton entre-jambe... s'il te plaît ! C’est tellement meilleur par-là…"
"Non !"
"Mais... !"
Ophelia, trop prise au jeu n'écouta pas & se contenta de la plaquer au sol, tandis que Jared monta joyeusement sur elle. "Un baiser, un baiser ! Sous le gui, allez ! Du sang, du sang ! Je veux voir du sang ! Ensuite on lui retire sa jupe, et on laisse le tout couler ! " Renchérit-elle.
Au même instant, un homme pénétra dans la pièce jusqu'ici déserte. Il se contenta de sortir son insigne. Police. Mince alors.
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Meallán P. Drysdale
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MessageSujet: Re: le père noël est un salaud.   le père noël est un salaud. I_icon_minitimeVen 8 Jan - 15:42

A la Nouvelle Orléans, il ne neige jamais. C'est dommage. Ça rend heureux les enfants à Noël. Pas que les enfants d'ailleurs. Je me souviens d'un Noël autour de mes deux ou trois siècles a faire une bataille de boule de neige avec des jeunes humains. Bon d'accord, je les ai tous vidés de leur sang après, mais c'était un bon moment, et un bon cadeau de Noël. Le sang frais dans la neige, il n'y a que ça de vrai. Enfin, on ne peut pas se battre contre les éléments et forcer les nuages à lâcher des flocons en Louisiane, j'en demanderais beaucoup trop, déjà que je défie le temps et que je fais couler beaucoup de sang, je dois déjà avoir un sacré dossier tout là-haut. C'est surement pour ça que je n'ai pas envie de m'en aller tout de suite, ou qu'à chaque fois que j'y pense, j'imagine ce qui pourrait m'arriver dans l'au-delà et oublie cette idée. Quoique, j'en ai strictement rien à foutre de ce qui peut m'arriver après, de toute façon, je ne crois pas en un quelconque dieu qui nous regarderait de haut avec sa longue barbe blanche comme neige. Et d'ailleurs ce soir, la barbe, c'est moi qui l'ait. Finalement le Père Noël ressemble un peu à Dieu, c'est un homme sage et bon, sauf qu'au moins lui est généreux et ne juge pas les enfants. Tous les enfants ont droit à un présent, qu'ils soient gentils ou méchants, sauf qu'eux auront aussi droit à la visite du Père Fouettard. Oh et puis, soyons gentils. Les enfants sont si innocents. Tellement innocents qu'il n'y en a aucun qui ose se pointer à la fête de Noël pour vampires du Fangtasia, et j'avoue que je le comprend bien, même s'il doit forcément y avoir quelques enfants qui rêveraient de voir les canines d'un vampire de près, c'est qu'ils sont curieux. Mais maintenant que tout le monde sait que nous ne sommes pas que de sordides histoires inventées pour que les enfants aillent se coucher à l'heure au lit, les parents n'osent plus vraiment les leur raconter et attiser leur intérêt et leur curiosité. Je ne devrais donc pas m'étonner qu'aucun enfant ne vienne me demander de cadeaux, puisqu'il n'y a pas d'enfants à cette soirée, sauf si l'on considère que tous les fans des vampires ne sont encore que des enfants, ce que d'ailleurs, par rapport à nous, ils sont.
Quand je m'emmerde, j'allume une clope, c'est physique, c'est une habitude, un tic. J'ai besoin de me sentir me remplir de cette âpre fumée, de sentir quelque chose vibrer à l'intérieur. J'ai besoin de m'entourer de ce voile de fumée, qu'on ne me voit plus qu'un peu, ou plus du tout. Je suis mieux tout seul dans ces moments là, et mieux vaut ne pas me déranger. Mais quelqu'un se le permet. « Oh bonjour Père Noël! » C'est une voix insupportable de fausse petite fille, qui depuis déjà longtemps à grandi. J'ai envie de la fusiller du regard, et même de la dévorer tout cru pour qu'elle ferme son caquet. Mais, sans trop savoir pourquoi, la candeur et l'innocence de l'enfant qui aime Noël me revient, et je lui souris. « Bonjour, mon enfant. As tu été sage cette année? » Je n'en ai strictement rien à cirer de ce qu'elle va dire ou vouloir me faire. Mais je le vois déjà dans ses yeux. Cette lueur lubrique et sale, du petit enfant tenté par le démon. Oh tu ne sais pas à qui tu te frottes, petite fille. « Oh j'ai été méchante, très méchante... alors je me suis dit qu'au lieu de recevoir un cadeau du Père Noël, je pourrais lui en donner un, pour me faire pardonner... » Elle se rapproche, essayant naïvement de capter mon regard dans le sien, comme le font les vampires. Et puis elle tend le cou et me présente son épaule. Pitoyable. Ces filles veulent vraiment se faire détruire, mais ça a l'air de les rendre heureuses. Mais moi, ça m'ennuie au plus haut point, qu'il était plus palpitant le temps où nous devions chasser, amadouer, puis faire disparaître sans laisser de trace. Je baisse un peu la tête et renifle la marchandise. D'elle s'échappe une forte odeur de mauvaises fleurs des parfums de vieilles dames. « Je ne suis pas le Père Fouettard. Alors va plutôt me chercher une bouteille de Tru:Blood. » Elle relève la tête choquée et déçue, alors que je lui lance le regard à la fois le plus gentil du monde et le plus mesquin. Je n'en ai rien à foutre de ce vomi de chat qu'on ose faire passer pour du sang, et je n'ai ai rien à foutre d'elle, je veux juste qu'elle dégage.
Alors qu'elle s'en va, je me lève de mon trône de cadeaux de Noël, et m'éclipse suffisamment vite avant qu'elle ne le remarque. Dans le couloir qui mène au toilettes, j'entends des bruits de lutte, des cris, des déchirements de peaux. La routine des vampires. La routine du Fangtasia, heureusement qu'on sent arriver de loin les policiers pour cacher ça à temps. Ça ne leur plairait pas beaucoup. Et ça ne plairait pas beaucoup non plus à l'AVL, ce tas de vieux bouffons frustrés qui voudraient faire croire que nous sommes des anges comme les humains. Foutaises. Nous les vampires, on saigne, on baise, on tue et c'est fini. Et ça ne me ressemble pas de dire ça, mais après tout c'est ce que je suis, et c'est ce que je fais, et c'est finalement la seule vrais choses qui me rende heureux. Oh et puis de toute façon, il faut que les humains arrêtent de faire croire qu'ils sont des anges. Il n'y a qu'à voir combien se pressent pour venir se faire saigner ici, et que ça commence de plus en plus jeune. Les voilà les enfants qui viennent voir le Père Noël, sauf qu'ils ne savent pas vraiment que le Père Noël va tous les saigner.
Et alors que dans les toilette des hommes je commence à enlever quelques-uns des coussins qui me servent de ventre, j'entends dans les toilettes des femmes la voix d'un enfant, qui vient frapper mes oreilles comme une alarme silencieuse qui sonnerait juste dans ma tête. « Un baiser, un baiser ! Sous le gui, allez ! Du sang, du sang ! Je veux voir du sang ! Ensuite on lui retire sa jupe, et on laisse le tout couler ! » Ah les enfants, j'ai toujours un faible pour eux. Et celle-là à l'air d'un sacré monstre. Les enfants sont tous des monstres après tout. Et nous vampires, sommes tous des monstres, et sommes encore enfants quelque part. Attiré par cette voix d'ange dont de la bouche dégouline surement déjà le sang, je me dirige vers la porte d'à coté, pour voir le spectacle. Deux vampires, dont l'une a encore tout de l'enfance, en train de prendre du bon temps avec une jeune fille qui ne sait pas dans quoi elle s'est engagée. Les vampires sont des monstres, même s'ils paraissent -maintenant qu'on les voit partout- de vrais agneaux. Comme les enfants. Et un pauvre humain innocent entre à cet instant, pour essayer de faire son malin, déguisé en policier. Il n'a pas l'air de voir ce qui va lui tomber dessus, car je peux sentir dans l'œil de cette petite fille qui n'en est plus tout à fait une, le même éclair de barbarie que celui qui se reflète dans les yeux de ceux que je m'apprête à sauvagement découper en morceaux. Ou peut-être qu'il sait très bien, ce qui va se passer et n'attend que ça. Et puis de toute façon, c'est son problème. Il a signé. Et je vais bien m'attacher à ce qu'il respecte ce pacte. Je le surprend en passant ma main sur son épaule. « Je crois que j'ai trouvé un cadeau de Noël parfait pour toi, mon enfant. » L'écho que me renvoie les murs me trouble un instant. Comment avais-je pu oublié? Comment ai-je pu ne pas reconnaître? Ces deux-là, je les connais. Et elle je la connais. Je connais tout d'elle sans en savoir rien. Ce n'est pas n'importe quel enfant, c'est un monstre, et je connais très bien ce monstre puisque c'est le mien.
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Ophelia L. Wilcott
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MessageSujet: Re: le père noël est un salaud.   le père noël est un salaud. I_icon_minitimeSam 9 Jan - 13:17

Une sensation étrange envahit le corps de la fillette. Incroyablement intense. Intensément puissante. Tous ses sens de vampires se mirent en éveil sous le coup de fouet provoqué par une vague à la fois intérieure et extérieure à elle-même. Ce fut comme si un hameçon invisible la tenait par le cœur tandis qu’un pêcheur tirait vigoureusement dessus. Une impression incompréhensible, qui lui faisait comprendre que son corps tout entier ne lui appartenait pas. Il ne s’agissait pas d’une hypnose, d‘une illusion. Elle ne pouvait mettre un nom sur le sentiment qui l’habitait et pourtant elle savait qu’il n’était pas que pur produit de son imaginaire d’enfant. C’était trop complexe pour être compréhensible par un mortel, mais ses prédispositions d‘immortelle lui permettaient de saisir ces étranges signaux. Sa chair ne lui appartenait pas. Ses os. Son sang. Les moindres recoins de son esprit. Tout était en elle et à la fois ne l‘était pas. Comme si elle avait tout dérobé à quelque chose, comme si elle devait tout à quelqu’un. Ophelia jeta un regard furtif à son frère et se détacha de son repas. Ces réactions nouvelles n’étaient pas dues à Jared. Elle en avait la certitude. Il s’agissait d’un sentiment jumeau au sien sans l’être vraiment. Car il ne s’agissait pas d’amour, mais bien d’appartenance. Mais alors de quoi s’agissait-il ? Voyant son frère toujours occupé par l’aguicheuse créature dont-ils s’étaient encombrés, elle décida de ne pas l’alarmer et de le laisser poursuivre son activité seul. Elle avait un propriétaire et il se trouvait près d’elle. Cette impression l’écœura et l’intrigua en même temps.
Elle quitta avec une lenteur mesurée les toilettes et s’aventura à ses risques et périls dans les autres espaces du bar. De tous côtés on l’observait, on l’épiait. Elle entendait chaque parole sortir de la bouche de ces mortels ignorants. « Qu’elle est mignonne. Quelle adorable enfant ! » Mais pas le temps de jouer avec eux, hélas. Elle devait faire abstractions de ces adorateurs modernes pour parvenir à ses fins. C’est donc à contrecœur qu’elle s’exécuta, espérant simplement que cette chose lui offrirait du Tru:blood d’assez bonne qualité ou du moins un cou bien préparé. Une espérance sans matière, puisqu’à penser à ce vers quoi elle se dirigeait, elle en avait la soif coupée. Seule la soif de vérité la tenait en haleine. Comme si elle s’apprêtait à connaître la réponse à une question qu’elle s’était toujours posé. Une réponse dont elle ne connaissait pourtant pas la nature. Oh, tout était trop ambiguë, tout l’exaspérait. L’excitation était telle qu’elle ne put empêcher un grognement chargé d’impatience, et une marche digne d’un petit lutin inconstant. Les regards s’intensifièrent autour d’elle, même les vampires s’y mettaient. Certains souriaient, d’autres pas. On la toisait comme une bête curieuse. Cette toute petite chose était des leurs ? Quelle insulte au Seigneur, un démon dans un corps symbole de l’essence même de l’innocence. Une créature à en indigner plus d’un. Pourtant elle allait, le cœur palpitant, la curiosité à fleur de peau. Mais elle ne trouva rien. Rien d’autre qu’un trône vide. Quelques cendres, un mégot de cigarette. Elle s’approcha à l’instar d’un petit chien et renifla sans gêne, affrontant rires et regards médisant derechef. Cette chose était passée par là. Cette odeur si forte. Elle s’en enivrait. Comme un nouveau-né se délecte de l’odeur émanée de la poitrine d’une mère sur laquelle il est déposé. Sensation si réconfortante. Elle se serait blottie dans ce trône de paquets cartonnés si elle n’avait pas été certaine que cette chose était toujours près d’elle, à l’affût. Mais elle ne savait pas où. Son cas était bien trop désespéré. Un long soupir empli d’inquiétude et elle se décida à aller se confier à son frère. Le regard noir face aux ivres-morts qui la dévisageaient toujours, le pas lourd, elle retourna jusqu’à la cour de récréation de Jared. Mais il n’écoutait pas ses prières, comme toujours. Il n’écouterait jamais, trop occupé par la donzelle qui les avait supplié puis les reniait. Qu’importe, elle verrait cela à un autre moment, malgré la tempête intérieure dont elle était victime. Après tout, un bon repas saurait toujours la distraire. C’est du moins ce qu’elle s’efforçait de croire. Et elle eût tort. La tension était toujours présente. Son cœur arrêté se resserrait de plus belle. Il était là ! Tout près ! Juste à côté… Elle le savait. Elle le sentait. Elle le voulait. De toutes ces petites forces de petite immortelle. Dans son dos. Juste au-dessus d’elle. Aw !
« Je crois que j'ai trouvé un cadeau de Noël parfait pour toi, mon enfant. » Elle se retourna brusquement, les yeux écarquillés de terreur. Comme un enfant qui aurait surprit son père en train de déposer les cadeaux au pied du sapin. Par ailleurs, sans qu’elle ne sache pourquoi, une envie folle d’hurler « Papa » la prit. Mais elle n’y parvint pas. Sa gorge resta serrée, ses membres se figèrent. Elle ne faisait plus semblant, ne jouait plus à la mortelle. Elle était immobile, dans l’absolu de l’immobilité. Une statue de chair, en extase devant son sculpteur. Seul ses lobes oculaires se mirent en action. Elle passa bien un quart d’heure sans bouger le moindre muscle, observant, réfléchissant, mais ne comprenant toujours rien. Quand soudain. « M... » Hésita-t-elle un instant, jusqu'à ce qu'elle finisse par s'écrier; « Maman ! »
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Meallán P. Drysdale
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MessageSujet: Re: le père noël est un salaud.   le père noël est un salaud. I_icon_minitimeDim 10 Jan - 23:39

Une sensation étrange m'enivre le corps, comme si mon cœur battait à nouveau et répandait dans toutes mes veines un nouveau sang et avec lui une vague de chaleur presque caniculaire qui pourrait dégivrer tout mon corps mort et laissé enterré dans un cercueil depuis bien longtemps. C'est ses yeux d'ange, c'est ses veines qui apparaissent sous sa peau fine blanche comme neige, c'est son sourire figé dans la surprise, c'est tout ce qui a passé dans ses mains, dans sa tête, tout ce que je n'ai pas vu, tout ce que j'ai oublié. C'est elle, et chaque cellule en elle par leur présence réchauffe mon corps. C'est une sensation brute, presque animale, bestiale, sur laquelle je ne parviens à mettre de mots. C'est comme si ce sentiment avait été toujours là, mais éteint, refroidi, et s'était finalement endormi car désespérant de ne pouvoir jamais être ravivé. Ce sentiment, cette chose qui veut m'arracher le cœur et le lui donner à elle, je le ressens depuis toujours, mais ce tiraillement permanent est en phase enfin de se comprendre, comme si j'avais toujours eu un bourdonnement dans les oreilles et que celui-ci s'explique enfin. Et cette chose vibre et bourdonne en moi quand je la regarde. Quelque chose passe dans les yeux. Quelque chose qui n'a pas de nom. C'est un fil qui se tend d'une pupille à l'autre, qui nous attache. Il nous a toujours attaché en réalité, mais nous l'avions oublié. Mais ce fil est bien trop résistant pour résister à l'oubli. Et son retour en gloire, brillant dans une autre lumière que celle des halogènes, me fait oublier tout ce qui a bien pu exister quand il n'était pas là. Quand elle n'était pas là. Je n'entends plus rien, ne voit plus rien qu'elle. Et je me demande, comment ai-je pu l'oublier? Comment une seconde ai-je pu oublier l'existence de mon sang dans son sang? Comment ai-je pu la laisser vivre si loin de moi sans en sentir le mal? Et pourtant j'ai l'impression de n'avoir rien été jusqu'à cet instant, de ne rien être sans elle à mes cotés, comme n'étant qu'une ombre de moi-même. Ce sentiment si puissant, je l'ai déjà connu, plusieurs fois, mais jamais aussi puissant qu'avec elle, que j'ai eu la sottise de laisser tomber puis d'oublier.
Quel père illégitime je suis. J'ai envie de fermer les yeux, de partir en courant de disparaître de sa vie. Car je n'y suis rien, foutrement rien. Rien que quelques gouttes de sang que j'ai laissé tomber sur elle sur le pont de se bateau alors qu'elle s'était noyée, et de plus par ma faute. Je suis à l'origine de tous ses maux, de tous ses malheurs, de cette horreur que d'avoir damné et souillé une enfant à l'innocence non encore flétrie. Et je l'ai laissée seule, toute seule dans ce monde cruel, sans prendre soin, d'elle, sans lui montrer la voie. J'ai été lâche et l'ai laissée à un autre, son frère certes, mais à mes yeux, un étranger qui n'a pas été capable d'empêcher qu'elle ne se jette à l'eau. Mais pourrait-on rattraper le temps perdu quand celui si s'est noyé dans un océan infini de sang? Au fond, nous n'avons même plus de temps, mais seulement le sang, seulement du sang à prendre au cou de quelqu'un pour noyer le temps. On ne peut pas perdre le temps qu'on a, puisqu'on l'a tout entier. Et pourtant, j'ai terriblement mal d'avoir vécu loin d'elle si longtemps. J'ai bien sûr déjà engendré des enfants, mais jamais comme elle je ne les ai laissé comme morts dans ma mémoire. Je les ai tous aimés, autant et différemment, et puis ils sont partis, ils ont volé de leurs propres ailes et m'ont laissé trouver un nouvel enfant. Mais elle c'est différent. Il faut tout reprendre là où nous étions arrêtés. Dans l'eau où la vie l'a quittée. Dans le sang que je lui ai pris, dans celui que je lui ai donné.
Je me rends soudain compte que nous n'avons surement pas bougé depuis bien un quart d'heure, trop fasciné par ce lien qui nous unit et nous attache l'un à l'autre, sans que nous ne puissions le briser jamais. Son frère est toujours aussi passionné par l'entrejambe de cette fille qui ne savait pas qu'elle allait se faire saigner si sauvagement ce soir. Et le jeune homme, qui lui a tout à fait envie de se faire saigner, pour d'obscures raisons qui m'échapperont toujours, avait figé son visage dans une expression d'incompréhension la plus totale, mais mon étreinte trop forte, même inconsciente l'empêchait de partir en courant. De toute façon maintenant que je suis revenu à moi, je ne vais surement pas le laisser partir.
Je me retourne vers cette petite fille dont j'ai oublié le nom dans mes souvenirs, mais que mes lèvres hurlent en silence depuis toujours sans que j'en n'entende le son. « Ophélia. » C'est un nom magnifique, shakespearien, fragile, qui contient suffisamment de folie pour la tuer, et de beauté pour la faire danser. Elle aussi semble sentir revenir à ses lèvres mon nom, qu'elle n'a jamais connu, mais qu'elle pourrait crier en silence, dans un murmure. « M... » Cette lettre que je lui ai signé et qui danse maintenant sur ses lèvres. « MAMAN! » Deux secondes. L'écho repasse dans mes oreilles. Et j'éclate de rire. Cette fille est excellente, vraiment. Et totalement imprévisible. Et je n'arrive plus à m'arrêter de rire. « Je m'appelle Meallán aussi, mais si ça te fait plaisir, tu peux m'appeler Maman. » Je la regarde encore et pouffe de rire, mais pas d'un rire qui se moque, de celui qui brille des plus beaux sentiments au coin des lèvres.
L'humain qui s'est perdu entre mes mains de Père Noël tente de s'échapper, prenant surement peur devant cette famille de fou qu'il vient de croiser. C'est la famille des vampires, que veux-tu. Et tu vas lui rendre visite ce soir. Je me retourne vers Ophélia, cette lueur carnassière que nous partageons dans le regard. « Tu ne voudrais pas aller profiter de ton cadeau dans un endroit plus confortable? Et Papa... Maman Noël aura peut-être d'autres cadeaux pour toi. » Sans plus attendre, je l'attrape par le bras, et l'entraine avec son cadeau au cœur battant la chamade dans l'autre, pour aller m'assoir sur mon trône de boites de cadeaux et la poser sur mes genoux. « Tu me feras gouter, hein? » Je redeviens comme un enfant avec elle, avec la candeur et les étoiles qu'il y a dans ses yeux, que je croyais ne jamais voir briller.
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