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 de tous ces vents un seul m'emporte lorsque ton ombre passe ma porte. pv.

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Eurydice O. Kirsikkanen
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MessageSujet: de tous ces vents un seul m'emporte lorsque ton ombre passe ma porte. pv.   de tous ces vents un seul m'emporte lorsque ton ombre passe ma porte. pv. I_icon_minitimeMer 15 Juil - 23:54

pv : Gabriel & Eurydice



Eurydice regardait passer le train le long des champs de Louisiane. Devant ses yeux défilaient les longs paysages du fleuves des marécages des champs et des forêts. Et loin quelque part l'odeur de la mer. Elle avait ouvert la fenêtre pour la sentir, la ressentir comme quelque chose qui l'appelait qui criait en elle et en dehors d'elle de la revoir. Quand elle était loin dans le Maine elle avait senti l'appel de la mer et des paysages de la Louisiane secouer et retourner son cœur comme à bord d'un bateau pris dans la houle où le seul souhait qu'on a est de retrouver la terre ferme. Sa terre à elle son pays, là où avait poussés ses racines c'était la Louisiane, cet état du Sud vaguement français, vaguement paysan, vaguement américain, comme le pensaient ceux du Maine. Mais c'était son pays, juste son pays et sa vie. Jusqu'à ce qu'on arrache l'arbre de ses racines.

Partir avait été dur bien sûr, il avait fallu commencer à imaginer une vie sans eux et la Louisiane, il avait fallu se préparer à l'idée de les oublier. Mais c'était préparer un voyage à la dernière minute où qu'on avait pas voulu voir venir, Eurydice n'avait pas pu prévoir l'avenir, et ses sentiments même et sa douleur avaient été enveloppés d'un manteau de sel et de coton sur le moment du départ. Et revenir lui semblait maintenant bien plus dur que d'être partie. Elle avait peur, peur que tout est changé, dans les arbres et dans les cœurs. Elle avait peur d'avoir changé aussi. Mais surtout, elle ne savait pas du tout ce qu'elle devait et allait faire et se rongeait les sangs à l'idée d'entrer de nouveau dans la maison. Vivre dans le Maine avait au fond créé une routine, une mélodie habituelle de la douleur des souvenirs qui reviennent à la surface et de la solitude. Peut-être même n'était elle plus capable d'entendre la musique du bonheur, celle si simple qui avait résonné sur ses dix dernières années. Aujourd'hui elle était juste un peu cassée, ou alors elle avait seulement pris conscience de toutes ces blessures qu'elle avait crues s'être refermées où n'avaient pas vues.

La vie d'Eurydice avait en quelques moments pris une tournure brusque et terrible, alors qu'elle s'était habituée à la douceur des instants légers et merveilleux de son enfance. Elle n'avait jamais su s'adapter aux situations qu'au bout d'une longue et progressive marche. Ainsi sa vie dans le pensionnat du Maine avait commencé d'une façon brusque, s'était étalée de façon assez lente et monotone pour qu'elle s'y habitue, puis s'était achevée de façon brusque. Renvoyée, jetée dans le premier train. Deux jours de train. Pas même un avion. Pas même un effort. Normal pour une fille d'un état de paysan. Pour une fille qui dès le début n'avait pas sa place parmi les enfants de la haute société du Nord Est des États-Unis. Alors c'était deux jours de vide, de l'horreur du voyage qui semblait de plus en plus interminable vers la maison. C'était deux jours laissés à ses regrets remords blessures et tortures. Elle avait envisagé tout ce qu'elle allait faire mais n'arrivait à poser son choix sur rien du tout. Elle ne voulait aller nulle part ou ne savait pas où aller. C'était comme revenir dans un endroit qu'on ne veut pas altérer, qu'on veut garder parfait comme un souvenir mais qui ne l'est plus. C'était souffrir encore. Souffrir que le monde n'est pas comme on le veut.

Le train arriva dans la gare de la Nouvelle Orléans, alors qu'Eurydice continuait de se ronger des ongles depuis un moment inexistants, en fixant les quais par la fenêtre. On la fit quand même sortir. Elle aurait voulu rester dans ce train, dans cet éternel voyage qui ne s'arrêterait pas, hors des mains du temps, car entre deux endroits le temps ne compte plus, mais seulement ce qu'on va y faire. Mais comme beaucoup d'autres fois, la réalité frappait sur Eurydice de ses coups saccadés qui avaient détruits beaucoup de rêves et d'avenirs. Alors elle posa sa grande valise sur le quai et s'assit dessus, fixant le vague de l'autre bout du quai des trains et des passagers qui passaient. Ils ont tous un but eux, ils savent d'où ils viennent, ils savent où ils vont, se disait-elle. Elle, restait juste là pensant que si son corps restait parfaitement immobile, ni le temps ni la vie n'aurait plus raison de passer. C'était ça l'éternité, l'éternité d'un instant où le temps était tout à la fois absent et omniprésent. Mais il continuait de passer, cet assassin, et de détruire son visage par ses assauts et ceux de son amie la réalité.

Il y avait dans ses yeux un vide de larmes invisibles. Il y avait les images les souvenirs de la maison, de l'enfance et les malheurs. Et il y avait le visage de Gabriel parmi tous les autres. C'était le visage que toute son âme voulait voir autant qu'elle avait peur d'affronter. Eurydice voyait déjà ses doux yeux d'enfant la regarder de toute innocence alors que les siens propre les fuyaient, parce qu'elle était partie trop vite et qu'elle se détestait déjà monstrueusement d'appréhender de les revoir.

Eurydice était parfaitement bloquée et parfaitement incapable de se prendre en main, comme elle pouvaient passer des heures à simplement regarder défiler sa pensée sur le vague comme une plume sur le vent. Les heures devinrent les nuits et ne devinrent plus rien. Il n'y avait alors plus qu'Eurydice et le mal dans son âme qui rongeait tout.

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Gabriel J. Nielsen
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MessageSujet: Re: de tous ces vents un seul m'emporte lorsque ton ombre passe ma porte. pv.   de tous ces vents un seul m'emporte lorsque ton ombre passe ma porte. pv. I_icon_minitimeJeu 16 Juil - 13:18

Un soupir. Tout était différent. Tellement différent depuis quelques temps. Quelques mois s‘étaient écoulés. Peut-être quelques années, déjà. Tout ce qui faisait son bonheur semblait s’évanouir au fil de la tombée des grains du sablier. Tout allait trop vite pour lui. Tout dépassait celui qui résiste à l’horloge. Tout s’accélérait avant qu’il n’ait le temps de s’en rendre compte. Avant qu’il ne trouve la façon de réagir, ou même juste d’agir. L‘engrenage du cycle de l’humanité s‘affolait. Il ne savait plus, il ne savait pas. Quoi penser. Quoi répondre. Quoi faire. Les corps se décomposaient sous ses yeux éternellement figés sans qu‘il ne puisse y faire quoi que ce soit. Les âmes le laissaient pour rejoindre leur créateur sans se soucier de son sort. Sans se soucier de ce qui l’occuperait pour le restant de ses nuits… Si longues, si lassantes. L’ennui le guettait comme un vautour en chasse. Il avait si peur qu’il se rue sur lui et le foudroie aussi vite que ses proches autour de lui tombaient. Il ne voulait pas voir s’effacer leurs sourires. Leurs sourires, qui étaient les Soleils de ses soirées. Leurs sourires qui étaient l’eau de ses périodes de sécheresse affective. Son être si tendre, si doux, enfermé dans l’indestructible cage que formaient ses seize ans, en avait tant besoin pour s’épanouir convenablement. Pour ne pas se laisser ensevelir dans la sensiblerie propre à l’âge dans lequel il était condamné à vivre, tant bien que mal, son existence de non-mort.

Un murmure lointain. Difficile à discerner du silence de ses nuits. Presqu’égal à une vague d‘ondes sonores sourdes. Celui de son père, peut-être. Car il n’y avait rien d’agressant. Rien de maladif dans les sons du noir. Un souffle chaud. Simple. Enveloppant comme une couverture. Rassurant comme les bras berçants d’un homme avant de vous plonger dans un sommeil tranquille. Papa. Papa, chuchotait-il. Mais Papa n’était plus là. Il avait quitté l’embarcation de la vie pour d’autres horizons. Des horizons qu’il ne connaîtrait jamais. Emplies d’amour. Emplies de lumière. Et emplies de tout ce qui lui manquait encore. Gabriel continuait d’implorer, mais ses supplications restaient vaines. Et, malgré tout, dans le brouillard de l’espoir perdu il ne cessait d’avancer. De chercher des réponses. Où était son père ? Le voyait-il de là où il était ? Était-il toujours aussi fier de lui ? S’accordait-il toujours à l’appeler Fils ? Ou avait-il décidé de le renier une fois aux côtés de l’Eternel ? Il hurlait silencieusement. Papa, Papa…

D’autres voix. Plus audibles, cette fois. Elles l’appelaient lentement. Elles étaient si près… Si près de lui. De ses oreilles attentives. Il les touchait du bout des doigts pour les sentir. Gabriel, Gabriel… Plus aigues, féminines. Elle lui effleuraient le cœur comme une plume légère. Peu à peu la crainte et l’incertitude s’estompaient. Rien ne s’était effacé mais, ne serait-ce qu’un instant, ce fut comme si. Les paupières du jeune homme de quatre décennies s’ouvrirent et se refermèrent en une demi-seconde. Ses yeux perçurent une silhouette à son chevet.

« Gabriel, mon ange… Ce n'est qu’un cauchemar. Tout va bien. Je suis là. »

Un sursaut. Inexplicablement, ses poumons arrêtés se contractèrent. Son cœur en prit un coup. Il sentait qu’il allait étouffer et rejoindre son père. Il compatissait avec l’affreuse douleur qu’il avait ressenti, seul sur son lit froid de mort. Mais une chose légèrement humide sur son front le ramèna à la raison… Deux lèvres qui le réveillèrent brusquement.

Les crocs étaient sortis, mais Maman n’en eut que faire. Elle le serra contre sa poitrine tout en passant une main délicate dans ses cheveux. Il ne put s’empêcher de pleurer. Et pleurer encore. Elle essuya ses larmes rouges sans gêne et lui sourit. Elle était hésitante, mais il sentit sa volonté de l’apaiser. Aussi, lorsqu’il se retrouva à peu près conscient, il tenta de se remettre de ses émotions pour se laisser calmement materner. Il n’osa rien dire. Il se sentait si bien dans les bras réconfortants de sa Maman. La seule femme qui ne l’ait jamais abandonné. La seule femme qu’il ne quitterait jamais. Il n’avait pu se résoudre à partir lorsqu’Eve lui avait proposé de déménager avec elle, pour le Warehouse district. S’il se sentait seul, il savait qu’elle aussi se sentirait seule sans lui. Il ne voulait pas la laisser se faire à l‘idée qu‘elle n‘était qu‘une veuve qui se préparait à voir ses enfants quitter le nid pour prendre leur propre envol. S’il était condamné à n’être qu’un adolescent, il le resterait à ses côtés. Son ange gardien, jusqu‘à ce que sonne son heure. Il le lui avait promis et elle savait qu’il tiendrait toujours ses promesses.

« J’ai une bonne nouvelle, mon chéri... » Gabriel leva les yeux vers elle, se demandant quelle pouvait être cette nouvelle. Était-ce Eve ? Était-elle déjà enceinte de l’homme qui occupait sa couche ? Il savait que cela arriverait un jour, mais pas si tôt… « Eurydice revient. » Oh! Son visage, terne il y a quelques minutes à peine, s’illumina subitement. « C’est vrai, Maman ? Elle revient quand ? Dis-moi, s’il te plaît. Je t’en prie. » Elle ne put empêcher un rire en le voyant si joyeux et lui indiqua qu’il devait attendre que le Soleil se couche pour la chercher. Peu importe. La force de la nouvelle venait de le tirer de son état mélancolique. Attente follement excitante jusqu‘à ce qu’enfin il puisse courir et arriver à sa maison. Toujours aussi vide qu’après son départ. Elle n’y était pas. Peut-être l’attendait-elle encore à la gare ? Tout ce temps lui avait paru infini… Mais il la connaissait et savait qu’elle en était capable. Toujours plein d’entrain, il s’y rendit.

Elle se tenait là. Son amie si chère. Assise sur sa valise, l‘air pensive. Son pas se fit nettement plus lent. Il l’avait attendue depuis tellement longtemps, et elle lui apparaissait si simplement. Si simplement qu’il lui sembla un instant que jamais elle ne l’avait quittée. Elle était restée enfouie avec lui, à la place qui lui était réservée, tout au fond de son cœur.

« Eurydice. »


Dernière édition par Gabriel J. Nielsen le Jeu 16 Juil - 16:55, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: de tous ces vents un seul m'emporte lorsque ton ombre passe ma porte. pv.   de tous ces vents un seul m'emporte lorsque ton ombre passe ma porte. pv. I_icon_minitimeJeu 16 Juil - 16:37

Si dans les yeux d'Eurydice le temps et toute la vie s'étaient arrêtés, c'était aussi tout son corps qui avait décidé de s'oublier ne laissant qu'un esprit à demi-mort pour l'habiter. Un esprit habité de pensées insaisissables sur le vent de l'âme, qui comme un oiseau survolait la mer des songes et la terre des souvenirs et le ciel des rêves. C'était comme un monde juste créé pour elle et en elle, un monde qui se suffisait à lui-même et n'avait pas besoin d'un univers pour l'englober. Il y avait juste assez d'eau de larmes, de nourriture pour les rêves mais rien pour éliminer les regrets. Eurydice était alors comme éteinte de l'extérieure, pareille à une maison dons toutes les lumières sont allumées mais tous les volets fermés. Ses sens étaient aussi tous éteints parce qu'ils ne servaient là à rien. Nul son ne pouvait agresser son oreille, nulle image rebondir à ses yeux, nul odeur rebuter son nez et nulle sensation faire tressaillir. Il n'y avait que l'esprit fermé d'Eurydice et un monde tout autour qui n'arrivait plus à y entrer. Oh bien sûr il y était entré, mais tout lui était maintenant verrouillé, et n'y subsistait que des vestiges de ces années. Cela faisait en fait déjà des moments qu'Eurydice se fermait pour ne plus vivre que dans son intérieur. Elle avait repoussé catégoriquement le Maine pour ne rester que sur les souvenirs de la Louisiane, et les visages qu'elle avait vus vivants toujours avant n'étaient alors plus que des photographies qui vieillissent et se ternissent à mesure que le temps les déchire. Elle s'était fermée peu à peu, progressivement jusqu'à cet instant étrange et même mystique où toute sa vie se résumait enfermée dans ce corps et dans cet esprit aux volets fermés.
Ce à quoi elle pensait, elle n'en avait pas la moindre idée, c'était comme si découvrant un nouveau continent vierge de toute exploration, elle avait des milles et des milles à parcourir et découvrir. Ces milles c'étaient de nouvelles pensées, de nouvelles approches, un nouveau regard sur le monde les choses et sa vie. Elle voyait ainsi que sa vie se résumait à attendre, encore et encore qu'on vienne la faire grandir, qu'on lui donne le bonheur, qu'on prenne sa vie en main. Elle n'avait finalement pas fait grand chose de sa propre intention, et avait le sentiment qu'on lui avait toujours imposé sa vie, au début par l'absence de ses parents qui l'avait fait se réfugier chez les Nielsen, puis par la nature de Gabriel qui l'avait fait sacrifier son jour pour ses nuits, et enfin par ses parents la terrible annonce du départ vers l'endroit détesté. Elle avait toujours du subir les conséquences des choix des autres, comme les autres avaient dû subir les conséquences des choix d'autres personnes et ainsi de suite jusqu'à la fin du monde. C'était idiot même cette réflexion, car toute sa vie n'est que conséquence et c'est bien naturel, c'est comme pour tout le monde. N'importe quoi dépend de ce qui l'a précédé et influera sur ce qui suivra. Eurydice n'était qu'une conséquence comme tout, mais elle voyait au fond d'elle qu'elle l'avait trop été, comme elle n'était pas capable de prendre sa vie et son existence en main. Comme en cet instant où elle était totalement fermée sur elle-même.
Enfin elle pleura, oui enfin quelque chose partit d'elle pour aller vers l'extérieur, et c'était le premier pas vers un retour au monde, un retour aux autres et à la vie. Enfin elle se rendait compte oui elle était là où elle voulait être chez elle en Louisiane et tous les remords et regrets n'avaient plus raison d'être vu qu'elle n'était plus dans le Maine mais dans sa maison, son pays, sa vie et ses racines. Ce n'était que quelques larmes retenues de la mer de ses pensées qui coulaient en petit ruisseau sur ses joues et elle aurait voulu se rouler par terre sur le sol de se pays d'où poussait son arbre, ses racines du passé et ses feuilles vers le ciel de l'avenir. Chez elle oui. Mais elle pleurait, et pas seulement de joie. D'une cassure d'une douleur inexplicable et primaire au fond d'elle qui ne s'effaçait pas quand elle ouvrait les yeux vers son bonheur.
Il y avait parmi les images des souvenirs, des paysages, les visages qui la faisaient sourire. Les visages qui s'étaient un peu effacés mais peu importe, Eurydice le savait, ils souriaient comme elle. Avec ses yeux fermés qu'elle croyaient ouverts, Eurydice voyait au milieux d'eux le visage de l'un, de Gabriel, celui qui avait illuminé ses nuits de son éclat irréel et plus beau que le soleil. Elle se souvenait d'un jour où il s'inquiétait qu'à cause de lui elle profitait moins des beautés du jour qui lui étaient à lui interdites et où elle lui avait répondu « Je n'ai pas besoin du soleil parce que tu es plus rayonnant et lumineux que lui. » Alors immédiatement ses yeux avaient étaient plus brillants et magnifiques, comme si au delà de la lune ils avaient reflétés tout l'intérieur magnifique de l'Ange Gabriel et peut-être avec lui celui de la petite et fragile Eurydice. A ses yeux revenaient parfaitement cette image, son image, tous deux assis l'un à coté de l'autre dans un champ pour regarder la ville et juste penser, et qui s'étaient tournés l'un vers l'autre en cet instant d'innocence insaisissable.
Et si doucement qu'elle avait plongé ses yeux revinrent à la surface du monde de l'océan des souvenirs où ils s'étaient jetés. Il y avait toujours la même image qui flottaient devant eux, légèrement tremblante mais aussi parfaite que l'originale. C'était les traits fins et légers, jamais durcis par la vie ni le temps, qui dissimulait admirablement ses années et ses maux. C'était l'air toujours doux, toujours plein de beauté et de beaux sentiments. C'était les yeux de noisette, de chocolat à tartiner plus doux même qu'une plume et aux reflets bleus d'océan, par l'éclat de la lune et du ciel. Ils étaient plus parfaits que dans un souvenir, plus nets que sur une photo, parce qu'ils étaient réels, parce qu'ils étaient bien là devant Eurydice, devant ses yeux. Gabriel se tenait là. Immobile devant Eurydice assise sur sa valise, dont le sourire s'était figé tout à la fois triste comme avant et heureux comme après. « Eurydice. » « Gabriel. » Et ce simple échange de mots remplaça toutes les effusions de larmes des adieux qui n'avaient pas exister et celles des retrouvailles qui ne pourraient exister entre eux. Et enfin le sourire d'Eurydice s'apaisa, parce qu'elle était enfin heureuse, vraiment heureuse de le revoir, mais ne pouvaient comme jamais le dire avec des mots. Car entre Eurydice et Gabriel ce n'était toujours que les silences, les silences des paroles qui en disaient suffisamment que les paroles elles-même ressemblaient à des silences.
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Gabriel J. Nielsen
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MessageSujet: Re: de tous ces vents un seul m'emporte lorsque ton ombre passe ma porte. pv.   de tous ces vents un seul m'emporte lorsque ton ombre passe ma porte. pv. I_icon_minitimeJeu 16 Juil - 22:00


Un ange peut-il véritablement tomber de l’état de grâce ? La vie était faite d’une multitude de choses fugitives que du haut de son nuage, Gabriel n’avait jamais su saisir. Jamais il n’avait compris ce qu’était cette chose qui faisait de l’homme un être si spécial. Un être qui puisse à ce point le fasciner. Etait-ce le fait que son corps tout entier n’était qu’une machine défaillante ? Un pantin fébrilement articulé par des nerfs… De la chair chaude facilement déchirée et quelques litres de sang irrigués par un cœur fragile et des veines… Cela le différencierait donc l’enveloppe charnelle simplement malmenée par les sentiments, et les émotions ressenties par Gabriel. Car, si lui possédait également une bouche, deux yeux, deux mains, et tout le reste, ne lui manquait-il pas ce qui anime tout humain sur Terre; la force vitale, et plus encore, l‘imperfection ? En réalité, à ses yeux, être humain, c’était avant tout avoir le don de tomber malade puis de mourir. Le reste, ce qu’il connaissait personnellement, n’était que du superflu servant dans une conversation d’hommes à prononcé ces quelques mots qui auraient pu aussi bien sortir de sa propre bouche, « j’ai vécu, car j’ai aimé, touché, vu, et fait des erreurs qui m‘ont conduit à l‘expérience, au savoir, et même parfois à la sagesse. » Était-ce donc cela, la condamnation du Vampire, exister grâce au superflu ? Du point de vue du jeune Gabriel, c’était une possibilité tout à fait envisageable, mais jusqu’à quand allait-il ressentir tout cela… Jusqu’à quand allait-il ressentir la vie des autres en lui, ou plutôt, vivre à leurs côtés leur propre vie ? Allait-il arriver un soir où, tout comme il est imperméable au temps, il serait impassible aux sensations, cessant de jouir de tous les plaisirs qui rendent des sourires aux hommes ? Impassible à ses proches, à supposé qu’ils soient toujours en vie pour être encore pendus à ses bras. Il était terrorisé par à cette seule pensée. Perdre son humanité, si précieuse, si rare parmi ses semblables, était une chose qui lui était insupportable d’imaginer. Perdre tout l’amour éprouvé pour les femmes de sa famille et aussi ses amis, ou plutôt son amie. Dans les doux yeux d’Eurydice il serait comme tous les autres, un monstre assoiffé d’horribles meurtres sanglants que même ses cauchemars les plus sombres n‘oseraient révéler.

Il chassa tout cela de ses pensées en se rendant à pieds à la gare Sidney Bechet. Dans sa course effrénée jusqu’à son amie, le vent frais fouetta son visage, l’aidant à purger son esprit. Il voulait apparaître comme toujours il était apparu à Eurydice, l’air insouciant et le cœur léger. Cette candeur naturelle avait toujours été son meilleur atout pour la mettre en confiance, il le savait. Il possédait au visage l’honnêteté inexpérimentée des adolescents, et ne souhaitait pas l’utiliser de façon à arborer malgré lui ses craintes et incertitudes, qui plus est le jour même de son retour tant attendu. S’il avait été dominé par l’impatience et l’anticipation, il savait qu’elle devait l’avoir été doublement plus. Le quai était désert, ce qui en soi ne l’étonna pas, au vu de l‘heure tardive. Près d’elle, Gabriel put presque sentir les frissons qui parcouraient chacun de ses membres, les muscles qui tressautaient dans leur enveloppe. Il lui faudrait se montrer calme et doux pour faire cesser tout cela. Pour revenir à ce qui était avant que du paysage ne s‘estompe la présence de la jolie Eurydice.

Si elle ne pleurait pas, quelques larmes perlaient ses joues. Du bout des doigts il les essuya comme une caresse faite à ses joues tièdes -la chaleur humaine sur sa peau lui fut agréable-. Puis, suite à leurs quelques mots échangés, à leurs prénoms prononcés, comme pour que chacun se certifie de la présence de l’autre, il prit une pause pour la regarder. Ses yeux tout d’abord. Ils diffusaient une lueur étrange qu’il avait du mal à percevoir. C’était comme si la flamme qui les avait si souvent animés s’était éteinte pour à présent se battre contre de rudes vents marins pour réapparaître. Lentement, très lentement, Gabriel se rapprocha d’elle et souffla délicatement dessus dans l’espoir de les aider à s’enflammer de nouveau plus rapidement. « Bienvenue à la maison, Eurydice. » Une poignée de paroles suivies d’un sourire timide qu’elle ne tarda pas à lui rendre. Une légère brume, peut-être, noyait les contours de ses lèvres, comme si, dans le clair étang de la mémoire de Gabriel, quelques gouttes sombres eussent voilé ce qu’il se refusait de voir; le sourire d’Eurydice n’était plus le même. Il était partagé entre la nostalgie que tous deux ils ressentaient et cette partie d’elle-même qui, à l’instar de son corps, était allée de l’avant.

Pointant du doigt la valise sur laquelle la demoiselle était assise, il se permit d’ajouter encore des mots, dans l’espoir de briser un silence qui n’avait été que trop long. « Tu permets que je porte ta valise ? Une pause. Tu dois être affamée après un si long voyage. Lorsque je suis parti de la maison pour venir te chercher, Maman venait de finir de faire ton lit et préparait ton dîner. J’ai cru sentir un odeur de gâteau au chocolat provenir du four. Que dirais-tu si nous rentrions vérifier mon hypothèse ? » Un clin d’œil sympathique, et il passa un bras amical et réconfortant autour de son épaule, tandis que l’autre la libérait de son siège peu confortable pour le prendre en charge de façon naturelle -on eût dit que la valise était vide-. Toujours avec une lenteur mesurée, il fit quelques pas avec elle jusqu’à ce qu’ils atteignent le portail de Bechet et qu’il ne la laisse courtoisement passer devant lui. Une fois sortis de l’enceinte de la gare, presque gêné, il n’osa pas ouvrir une dernière fois la bouche, mais lui avouer son bonheur de la retrouver lui brûlait vivement les lèvres. Il se contenta de poser une fois de plus son regard attentif sur elle et de laisser échapper entre ses dents serrées contre ses lèvres rouges un petit éclat de rire, à l‘allure toute innocente.
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MessageSujet: Re: de tous ces vents un seul m'emporte lorsque ton ombre passe ma porte. pv.   de tous ces vents un seul m'emporte lorsque ton ombre passe ma porte. pv. I_icon_minitimeJeu 16 Juil - 23:04

Le monde entier avait semblé à Eurydice l'espace d'un étrange état de méditation fermée, si grand, compliqué et incompréhensible, le monde extérieur comme son monde intérieur, et en quelques secondes tout était devenu simple comme bonjour, simple comme un arbre qui grandit grâce au soleil et à l'eau. C'était juste son visage qui avait simplifié les choses, alors que quelques secondes plus tôt son souvenir avait retourné son âme de regrets et de douleurs. C'était là le don de Gabriel peut-être, celui d'apaiser et de rendre heureux. Car Eurydice n'avait aussi loin qu'elle s'en souvenait aucun mauvais souvenir en sa compagnie, et des milliers de maux loin de lui. Gabriel c'était son porte-bonheur, son bonheur même, ce visage qui pouvait tout effacer dès lors qu'il croisait son regard. Eurydice redevenait la petite Eurydice, l'enfant qui n'arrivait pas à dormir le soir toute seule dans la maison et venait se réfugier sous les yeux de son prince charmant, l'enfant qu'on berçait de belles histoires et de beaux rêves, l'enfant qui ne connaissait que le mot bonheur et ne savait pas ce qu'était le malheur même s'il était là. Eurydice dans les yeux de Gabriel perdait peut-être dix ans, en redevenant cette fille naïve pour qui le mal n'existait plus et n'avait plus de raison d'être. Parce que l'Ange guérit toutes les peines, tous les mots, par un simple toucher de sa main sur son visage et un souffle d'air sur ses yeux.
« Bienvenue à la maison, Eurydice. » Et par cette douce voix il annonçait solennellement le retour de la petite fille dans son pays qu'elle avait quitté par la folie de quelques uns. Tout rentrait dans l'ordre en somme. Et Eurydice en avait même oublié l'année qu'elle avait passée dans le Nord du pays, dans la haute société qui n'avait eu de cesse que de la rejeter pour enfin y parvenir, dans le plus grand de son bonheur. Il y avait d'ailleurs dans son sourire, un soupçon de cette victoire, le sentiment d'avoir un peu trompé son ennemi et d'avoir obtenu ce qu'elle voulait. C'était ça ce qui avait changé chez Eurydice, alors qu'elle était là petite fille dont on s'occupait, qu'on chouchoutait, elle était devenue la jeune femme qui agit, qui prend son destin en main. Et ça, même Gabriel ne pouvait l'effacer. Qu'elle le veuille ou non, Eurydice avait, avec cette expérience, grandi. Il lui sembla effleurer cette idée, et quelque chose se cassa dans la pureté et l'innocence de l'enfance qui s'étalait sur ses traits, un mouvement de l'âme imperceptible qui ternit un peu ses jours.
Mais l'Ange Gabriel avait plus d'un tour dans son sac, et c'est peut-être parce qu'elle ne l'avait pas assez regardé encore qu'il n'avait pas réussi à effacer tous les doutes de son âme. Il lui proposa de porter son imposante valise dont la taille n'était que du toc, un masque pour dissimuler le vide des affaires et de la vie d'Eurydice, et elle eut alors conscience qu'il était juste là pour elle et que comme toujours et pour tout le monde il se dévouait. Elle n'avait donc pas le droit de ternir se moment et devait garder enfermés à clés au fond d'elle les inquiétudes de l'instant passé. Et alors sa présence redevint rassurante, comme un baume qui apaisait une fois de plus les blessures sur son âme.
« Tu dois être affamée après un si long voyage. Lorsque je suis parti de la maison pour venir te chercher, Maman venait de finir de faire ton lit et préparait ton dîner. J’ai cru sentir un odeur de gâteau au chocolat provenir du four. Que dirais-tu si nous rentrions vérifier mon hypothèse ? » Cette perspective réjouissait grandement Eurydice, mais rien de plus qu'un nouveau sourire et qu'un léger « Oui » plus soufflé que dit parvinrent à franchir les portes de son âme. En fait c'était comme si elle perdait à nouveau la capacité à parler, ou plutôt qu'elle retrouvait son incapacité à parler, qu'elle avait un peu perdue dans le Maine. C'était bien redevenir comme elle l'était avant, ce petit être silencieux qu'on guide, juste cette enfant émerveillée. Et sous le bras de Gabriel qui la faisait marcher sans qu'elle s'en rende compte, elle ne fit plus semblant d'avoir oublié ses doutes, elle les oublia, comme si les ailes de l'Ange avaient vraiment touché son cœur. Elle avait seize, dix-sept ou six ans, et le monde entier se confondait dans son esprit comme dans un dessin d'enfant. Il y avait juste la nuit et ses étoiles, et le grand Gabriel qui la serrait contre lui.
Ils s'avancèrent dans la nuit entre les immeubles de la Nouvelle Orléans, éclairés par les étoiles plus que par les lampadaires, comme on suit l'étoile du berger. Eurydice n'avait plus notion du temps ni des distances, et elle aurait pu marcher des milles sans s'essouffler un instant. Et enfin, quand les buildings se firent plus rares et que les boulevards se transformèrent en routes vides et interminables, Eurydice parvint à faire sortir des mots de sa bouche. « Et si nous coupions à travers la campagne? » C'était une des plus belles choses pour Eurydice, la campagne la nuit. C'était la beauté, le calme, la nature, c'était la liberté. C'était leur espace rien qu'à eux deux, leur liberté.
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MessageSujet: Re: de tous ces vents un seul m'emporte lorsque ton ombre passe ma porte. pv.   de tous ces vents un seul m'emporte lorsque ton ombre passe ma porte. pv. I_icon_minitimeVen 17 Juil - 16:44

Était-il vraiment nécessaire de s’encombrer de regrets ? Comment parvenir à dormir lorsque l'on a le cœur plus serré qu'une corde autour du cou d'un homme prêt à être pendu ? Le jour restait toujours le moment plus difficile à passer, lorsque tout lui semblait fade et monotone. Il connaissait d'affreuses insomnies depuis plusieurs mois déjà, mais n'avait plus personne pour l'aider à les passer. Bien sûr, il arrivait que Maman vienne à son chevet le réconforter, mais elle n’était pas constamment là et il devait la plupart du temps se débrouiller. Si par miracle il parvenait à fermer l'œil, le soir il se réveillait avec des sueurs froides. Chaque heure, chaque minute, et même chaque seconde était comme un grain de sable qui venait s'ajouter au désert du sablier de son esprit las. Il semblait compter les instants de solitude, et, à force, il finissait par se dire qu'il n'en connaissait qu'un, tristement condamné à durer pour l'éternité. Pour son éternité.

Le ciel gris annonçait sans cesse la couleur de ses soirées. Sombres, maussades... Il était tombé bas, bien bas. Rien ne pouvait empirer, puisque rien ne lui restait. Au fond de son lit il frissonnait toujours. De quoi précisément ? Il était difficile de le dire. De froid ? Non, l'été était comme chaque année une saison chaude et agréable. Peut-être... De peur ? Oui. Gabriel était terrorisé. Le temps qui passait, celui qu'il leur restait. Il ne s'arrêterait jamais, ce tunnel noir dans lequel il s'était engouffré. C'était bien le pire des châtiments pour s'être comporté bêtement. À vouloir parler pour tout dire, il aurait mieux fait de se taire et d‘attendre le bon moment pour l‘ouvrir. Il ne les aurait pas laissé le quitter… Il espérait qu’il aurait trouvé des alternatives. Ses remords ne lui étaient d’aucun secours lorsqu'il repensait à ceux qui lui manquaient. Il ne pouvait s'empêcher d'avoir encore des fragments de ressentis de cette même nausée incontrôlable qui l'avait prise en les voyant s’éloigner de lui. S’éloigner avec le vent… Jusqu’à ce qu’il tourne.

Oh, quelle joie d’entendre pareille nouvelle. L’idée du retour de son Eurydice sembla brutalement chasser ses soucis, ou du moins une partie. La force des mots de Maman dépassa de loin toutes les tentatives de réconfort qu’elle eut déjà tenté. Aussitôt il n’y avait plus de frisson mais une excitation provoquée par les retrouvailles. Le vent frais qui passait entre ses cheveux épars lui glaçait peu à peu la nuque, mais il s’en moquait. Au Diable frayeurs et questionnements. Tout ce qui le turlupinait perdait de sa consistance, il ne voyait qu’elle au bout de la route qu’il empruntait. C'est bien connu, c'est au moment où on pense perdre tout espoir que la première lueur apparaît. Encore plus au fond, après la route, sur le quai de la gare, se profilait une ombre pas vraiment grande, aux formes maladroites. Il n'alla pas d'un pas rapide vers Eurydice, la course était bien plus efficace. Cependant, il ralentit une fois près d’elle.

Peut-on décemment ouvrir une âme comme on ouvre une boîte ? Regarder, observer, lire à l’intérieur comme s’il s’agissait d’un livre ouvert à la page qui résume son intrigue... C’est sous l’épaisse couche produite par nos actes que notre âme d'enfant demeure inchangée ; l'âme échappe au temps. Et lorsque Gabriel étudiait celle d’Eurydice, marchant à pas lent à ses côtés, il ne pouvait s’empêcher de se souvenir… À quel point elle avait eu besoin de lui, autrefois. Il se rappelait de ces sanglots qu'il avait toujours vaincu alors qu'elle n'était encore qu'une enfant. Ce soir une fois de plus il prendrait sa baguette magique et délivrerait la toute petite princesse de ses chagrins par une étreinte magique, capable de contrer tous les sorts possibles et imaginables qu'une vilaine sorcière nommée Solitude délivrait tard dans la pénombre, cachée derrière l' affreux Monstre du placard. Quoi qu’il savait que le Monstre du placard n’était plus, ou du moins, s’il existait encore, c’était sous une autre forme, une forme qu'il ne connaissait pas.

« Et si nous coupions à travers la campagne? » Enfin une phrase complète. Une petite victoire pour celui qui ne désirait que la mettre autant à l’aise qu’auparavant.

C’est donc à la demande d’Eurydice qu’ils quittèrent les rues étroites de la ville pour s’aventurer sur les grands chemins de la campagne. L’obscurité était plus profonde qu’au cœur de la cité, rares étaient les lampadaires à éclairer les étendues champêtres et leurs alentours. Ils devraient se contenter du bleu du ciel tapissé de scintillantes étoiles et de la clarté de la Lune pour s’éclairer. Cela ne posait guère de problème à l’Ange qui avait le don de voir dans la nuit, aussi il guiderait sa protégée, comme toujours il l’avait fait avant sa disparition. Il se sentait rassuré par la chaleur qu’elle lui procurait, en la tenant tout contre lui. Il aurait voulu la garder à jamais entre ses bras, la protéger comme lorsqu’elle n’était qu’une fillette de tout ce qui l’effrayait et tellement plus encore. La placer précieusement dans une boîte aux couleurs bariolées, comme les enfants le font lorsqu’ils désirent que le Temps n’emporte pas leur jouet le plus précieux. Eurydice et Gabriel, Gabriel et Eurydice, de nouveau réunis. Cela sonnait si bien. Trop bien, peut-être. Il la serra un peu plus sous son bras, mais toujours très doucement, pour s’assurer qu’elle n’était pas à nouveau un de ces mirages que durant plus d'un an il avait connu quotidiennement.
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MessageSujet: Re: de tous ces vents un seul m'emporte lorsque ton ombre passe ma porte. pv.   de tous ces vents un seul m'emporte lorsque ton ombre passe ma porte. pv. I_icon_minitimeVen 17 Juil - 21:25

Il y avait dans la nuit quelque chose d'étrange, pas seulement dans celle-là mais dans la nuit même, dans l'obscurité mystérieuse du noir et la lumière irréelle de la lune et des étoiles. La nuit a quelque chose de mystérieux, comme un passé et un souffle magique, que l'on peut ressentir dès qu'on hume cet air frais et léger au milieu d'un champ de blé vide. Le calme et la sérénité, tout simplement l'absence de soucis, l'absence de toutes les choses, parce qu'il n'y a pas de lumière pour les éclairer. C'est bien ça, la nuit on voit les choses d'un autre angle que le jour, comme si tout était entouré d'un halo de cette lumière irréelle de la lune, et devenait ainsi plus beau, plus étrange et plus attirant. Ainsi, dans la nuit tout semble possible, parce que l'on ne voit qu'une partie des choses et qu'on en voit le fond, comme il n'y a personne pour en troubler la perception. La nuit semblait à Eurydice ce moment magique où elle oubliait le jour, le monde, pour ne plus être qu'avec la nature, et face aux étoiles qui la regardait enfin sans le masque de la lumière du soleil. Mais la nuit c'était aussi le danger, à cause de l'obscurité, parce qu'on ne voyait que ce qu'on voulait bien voir, seulement ce que la lune voulait bien nous montrer, et qu'ainsi le mal qu'on croyait avoir oublié pouvait se cacher dans chaque coin d'ombre. La nuit était aussi peuplée d'êtres obscurs, les voyous, les vampires et des êtres plus étranges encore. Mais Eurydice n'en avait pas conscience, ou n'en avait pas peur, car pour elle, la nuit était encore plus grande que ça, c'était celle, la seule, qui lui permettait de voir Gabriel, et elle aurait pu supporter toutes les peines du monde, pour simplement voir scintiller ses yeux.
Ils marchaient maintenant à travers les petits chemins de terre de la campagne de la Louisiane, jusqu'à la maison. Mais Eurydice était déjà chez elle, la Louisiane et sa campagne, c'était chez elle. Elle voulait respirer le parfum des champs et des fleurs jusqu'à avalé tout l'air de l'état, pour que plus jamais il ne quitte ses poumons. Il y avait l'odeur de l'herbe légèrement mouillée, du blé qui grandit, des fleurs qui s'épanouissent, et des premiers fruits de l'été. Ces doux parfums avaient toujours été là au fond d'elle, endormis et se réveillaient maintenant dans son nez, comme son âme se réveillait chez elle après un long sommeil. Le Prince Charmant venait de réveiller la Belle au bois dormant, et celle-ci n'arrivait plus à décrocher son regard de lui. Elle admirait ses yeux si doux résolument tournés vers devant, ses traits qui se fondaient dans l'obscurité, sa beauté plus belle que la beauté même, et son regard fini par s'arrêter sur ses lèvres et elle se souvint de ce souvenir qu'elle avait enfoui au fond d'elle, celui du départ. Elle se souvint aussi du goût de ces lèvres, non à y réfléchir elle ne s'en souvenait plus, elle l'avait oublié, et la brusque envie de le retrouver lui brûla les lèvres.
Eurydice restait figée dans cet air tout à fait tourné et offert à lui, il aurait pu s'il s'était tourné vers elle, l'embrassa et faire n'importe quoi d'elle, car en cet instant, elle avait oublié même le parfum de la Louisiane pour ne plus penser qu'au sien. Mais le destin en décida autrement, comme s'il voulait donner une leçon à ces deux pauvres enfants à qui les étoiles avait donné l'innocence. Le destin ne fit pas grand bruit, comme pour contredire les superstitions populaires, car le destin en fait n'existe pas, ni la chance, ni le hasard. Le mal était juste là derrière eux, pauvres enfants égarés sur le sentier de la vie. Le mal brusquement frappa le dos d'Eurydice qui tomba vers l'avant sans pouvoir faire plus que se retenir sur Gabriel et serrer ses doigts sur son épaule. Le mal qui avait pris la forme d'un simple voyou les sépara l'un de l'autre, parce que la surprise pouvait donner la force d'Hercule sur ceux qui ne sont pas préparés.
Eurydice pouvait seulement regarder devant elle, avec la force qui l'emmenait vers l'arrière, loin de lui, loin de celui qu'elle adorait comme son frère. Dans la pénombre elle ne voyait rien que lui, l'éclat de ses yeux qui s'en allait, et oublia tout ce qui avait existé avant, le Maine, le départ, le retour, et même cette marche dans la nuit où elle avait presque voulu l'embrasser. Il n'y avait plus que cette image de Gabriel qui s'éloignait, de plus en plus troublée par des larmes qui n'osaient pas sortir de ses yeux, et cette image se mêlait irrémédiablement à celle qu'elle avait vu dans ses rêves et qu'elle crut voir devenir réalité devant ses yeux. Aucun son ne sortait non plus de sa bouche, alors qu'elle voyait des bras s'agiter autour d'elle et de lui, puis des reflets d'argent tournoyer autour de sa tête. Elle avait peur, cette peur primitive qui retournait son estomac qu'elle avait toujours quand le destin la frappait. Cette peur et ce mal qui lui faisait perdre tous ses moyens.
La petite fille aurait préféré que tout ne soit qu'un horrible cauchemar, mais la terrible douleur en elle assurait le contraire. Si seulement elle était juste restée cette enfant dans les bras d'un autre enfant ou du Prince Charmant. Cette enfant qui ne pensait qu'aux choses des enfants, et aux beautés des enfants. Cette enfant qui n'aurait pas dû sortir la nuit mais qui pourtant ne se sentait bien que la nuit, parce qu'il n'y avait dans la nuit, qu'elle est lui, et là-haut les étoiles.
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MessageSujet: Re: de tous ces vents un seul m'emporte lorsque ton ombre passe ma porte. pv.   de tous ces vents un seul m'emporte lorsque ton ombre passe ma porte. pv. I_icon_minitimeSam 18 Juil - 21:09


Nous connaissons tous ces temps étranges où rien ne va. Ces temps où tout semble maussade. Le goût de tout est fade, chaque son est désagréable, n'importe quelle image se fait laide, les odeurs écœurent et on ne supporte pas d'avoir à toucher qui que ce soit. En bref, ces temps où tout est noir, indéfiniment noir. Ce sont ces jours qui se suivaient, ceux qui se ressemblaient tristement. Monotonie de cet été trop chaud qui le faisait suffoquer. Le doux printemps avait tourné les talons : il ne reviendrait que dans un an. Comme cela semblait long, une année. Cela représentait trois cent soixante-cinq jours, huit mille sept cent soixante heures, cinq cent vingt-cinq mille six cent minutes, trente-et-un million cinq cent trente-six mille secondes. Tous ces chiffres lui paraissaient à la hauteur d'une éternité. De sa propre éternité. Sans eux il ne parvenait pas à se réveiller de ses mauvais songes. Il ne pouvait se résigner à ouvrir les yeux et voir l‘absence, la perte, l’horreur qu‘ils avaient semé derrière leurs pas qui ne s‘effaçaient pas sous le vent qui soufflait sur les dunes perdues de son cœur désert. Il voulait juste resté allongé, seul. Les soirées au bord de l'océan à faire des châteaux de sable étaient révolues, de même que celles à manger tranquillement des glaces dans les jardins des alentours... « Que veux-tu, l'été est une saison capricieuse », tels étaient les propos de son père il y a quelques temps encore. Gabriel maudissait la saison, autant qu’il maudissait les années d‘ores et déjà noyées dans les eaux profondes et glaciales du passé. Rêves brisés, cœurs brisés, existences brisées. Que de déception et que de hargne ces temps-ci. Le retour d’Eurydice tombait à point nommé. Qui sait ce qu’aurait fait l’ange aux ailes brisées s’il avait dû supporter encore une de ces nuit sans fin à se morfondre dans la solitude inhumaine dans laquelle il avait été jeté.

Autrefois, la Louisiane était une région au climat si doux et si enchanteur que des fleurs et des plantes de toutes sortes y poussaient à foison, bercées par des brises légères, réchauffées le jour par un Soleil généreux et arrosées tendrement la nuit par des pluies délicates. Face aux couleurs de la nature qui s’offraient à lui dans l‘obscurité du soir, Gabriel rêvait de posséder un pot de peinture, ainsi qu’une boîte de crayons, de feutres, et de pastels… Un assortiment de tous ces instruments capables de recréer ces teintes pures qui lui eussent permis de revoir les champs tels qu’ils l’étaient lorsque la lumière faisait encore partie intégrante de sa vie. Il se souvenait si bien du blé, quand il paraissait avoir volé ses reflets dorés à la chevelure si soyeuse d’Eurydice, puis de l‘herbe bien verte, qui parfois prenait des tons surnaturels sous les rayons les plus foudroyants de l‘Astre. Cependant, il était une chose que l’obscurité n’enlevait en rien à l’aube; le parfum des choses. Ces effluves subtiles émanant des fleurs sauvages qui s’épanouissaient dans la nuit. Les senteurs sucrées et poudrées que Gabriel aimait respirer sur la peau, dans les vêtements et dans les cheveux des demoiselles de sa famille que parfois il rassurait en les tenant contre son coeur. Il n’y avait que dans la noirceur qu’il avait ressenti ce bonheur odorant produit par quelques pétales à peine, de violettes, de roses, ou encore de marguerites.

Et toujours, il guidait ses pas dans cette même noirceur, s’imprégnant en chemin des cadeaux que lui offraient les ténèbres. S’imprégnant présentement de l’arôme tendre d’Eurydice, de l’exhalaison, du fumet dégagé par les pores de sa peau douce, si douce, et de ses couleurs presque éteintes par les ombres qui rodaient autour de son esprit candide. Il savait que, n’y voyant rien, elle comptait sur lui pour lui montrer la voie, lui tenir la main jusqu’à ce qu’ils aient atteint la porte du logis des Nielsens. Calmement, mais fermement, il descendit sa main de son épaule pour arriver jusqu’au creux de ses reins et lui baiser gentiment le front. Sans même qu’ils ne s’en aperçoivent, ils ne bougeaient plus. Elle s’était blottie contre lui tandis qu’il fixait les Cieux au-dessus de lui, avant que des bruits de pas décidés et d’éclats de rire ne lui parviennent, lointains et tellement proches à la fois. Trop proches, même. Il sentait que c’en devenait dangereux. Avant qu’il n’ait le temps de réaliser qu’ils se faisaient observer de bien plus près qu’il ne l’imaginait, Eurydice lui glissa des doigts. Comme un enfant qui tente de rattraper le ballon qui s’est échappé de son emprise maladroite, il s’agrippa à la manche de son amie, mais aussitôt quelque chose l’empêcha de tenir bon; de rapides petits coups sur ses mains pâles dont résultèrent les cris innocents d‘un jeune homme que le temps n‘avait pas encore touché.

« Alors les gamins, qu’est-ce qu’on fait dehors si tard? Dit une voix masculine, rauque, de celles qu’ont souvent les meurtriers dans les films policiers.
Vous devriez roupiller dans un lit la tétine à la bouche, à une heure pareille. Renchérit une autre voix, plus aigue cette fois.
C’est pas un coin sûr ici, vous savez…
Hey, les gars, vous avez vu la tête qu‘il a, le p‘tit ? Ses pensées s’embrouillaient au fil de leurs paroles. Cela ne présageait rien de bon.
Oh, shit! C’est quand même pas un… »

Avant même qu’il n’entende la suite de leur conversation, l’un des hommes qu’il ne parvenait pas à voir le propulsa au sol avec une telle force qu’il se retrouva la tête la première dans un nuage de terre battue, toussotant, tandis qu‘un autre lui frappait le crâne et le dos pour qu‘il reste au sol. « T’espérais qu’on vous laisserait filer, ta copine et toi ?
T'es même pas humain, Démon de mes deux!
Qu’est-ce que tu comptais faire d’elle, hein ? C’était ton encas du soir ?
On va t'apprendre à prendre les filles pour des steaks! » Encore des coups, toujours des coups. Gabriel ne savait comment réagir. Jusqu’ici jamais il n’avait levé la main sur qui que ce soit, mais les mots de ces voyous faisaient mal, tellement mal, bien plus mal que les coups qu‘ils lui infligeaient… Du moins jusqu’à ce qu’il n’en reçoive un autre, bien plus violent et plus douloureux, d’un objet qui le brûla vivement en transperçant sa chair. Eurydice, où était son Eurydice. Il ne voyait rien à cause de toute la terre qui se mêlait aux larmes rougeoyantes dans ses yeux. Un énième coup brûlant, suivit d’un bruit métallique qui claqua au contact du sol. Tant de souffrance physique et morale n'était pas supportable. Ses crocs sortirent.
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MessageSujet: Re: de tous ces vents un seul m'emporte lorsque ton ombre passe ma porte. pv.   de tous ces vents un seul m'emporte lorsque ton ombre passe ma porte. pv. I_icon_minitimeDim 19 Juil - 22:18

Il y avait dans cette nuit, dans l'obscurité de cette nuit, quelque chose de mauvais. Eurydice avait beau se dire que la nuit tout était plus beau car simplement exposé aux lumières de l'âme, la nuit n'était pas l'espace parfait où l'on pouvait courir tout seule dans les champs sans penser au lendemain qui arracherait la candeur de l'insouciance dès le lever du soleil. Dans le noir pouvaient se cacher les plus obscurs êtres, les plus obscures choses et les plus obscures pensées. Comme on avait récemment révélé l'existence des êtres de la nuit, les vampires, la plupart des gens prenaient de plus en plus conscience que la nuit n'était pas sûre. Mais voilà, Eurydice n'était pas les gens. Et en plus d'être parfaitement insouciante du danger qui pouvait rôder, elle s'était plu dans son amour de la nuit, du parfum de la nuit, des bruits et du calme de la nuit, parce qu'elle ne pouvait être plus sûre qu'avec Gabriel. Il avait depuis toujours protégé son sommeil, quand il n'y avait plus le soleil pour l'avertir du danger, puis ses nuits éveillées, simplement par sa douceur et cette impression de sécurité totale juste à coté de lui. Mais la réalité avait décidé de rattraper Eurydice et Gabriel, les deux éternels enfants, comme un cheval furieux au galop, furieux parce qu'ils avaient oublié qu'elle existait.
La bande de jeunes voyous et surement tueurs en puissance avait tout juste séparé le deux jeunes gens tous aussi jeunes qu'eux, du moins en l'apparence pour seulement l'un des deux. La nuit avait beau être aussi noire que l'ébène, Eurydice pouvait voir se dessiner sous l'éclat de la lune et des étoiles, les visages de certains des agresseurs. Ils avaient des sourires gigantesques comme si un immense éclat de rire s'était à jamais fixé sur le visage un beau jour de leur enfance ou de leur adolescence, le jour où ils avaient trouvé l'essence de leur vie et où le mal avait frappé à la porte de leur sourire. Leurs rires n'arrêtaient plus de retentir sur leurs paroles, inquiétants, effrayants, glaçants pour la pauvre petite Eurydice, qui se sentaient condamnée pour l'éternité de sa mort à les entendre résonner sur son corps sans vie. Elle ne voyait aucune issue et laissait couler ses larmes. Si seulement... Si seulement elle n'avait pas dit à Gabriel de couper par la campagne pour rentrer à la maison, afin de satisfaire son petit plaisir... la route des deux enfants n'aurait jamais croisé celle des fous de verre brisé. Si seulement même elle avait pu dire à Gabriel tout ce que son cœur tenait dans ses doigts repliés depuis toujours et qu'elle même elle ne savait pas... elle n'aurait pas eu l'impression de mourir sur le cours de sa route pour simplement avoir été au mauvais endroit au mauvais moment.
Mais ce qui était arrivé était arrivé, et Eurydice n'y pouvait plus rien faire que pleurer et essayer de se débattre avec toute la force d'étoile de mer qu'elle avait. Les bras qui l'enserraient était bien trop forts et trop gravés dans le marbre que ses fins muscles se brisaient comme un verre sur le sol ou dans un éclat de rire, leur éclat de rire. Eurydice ne pouvait que regarder devant elle la où elle croyait un peu voir les reflets bleutés de Gabriel, le seul qu'elle voulait voir avant de mourir. Elle ne retenait plus ses larmes ni ses gémissements. Ceux-ci lui valurent alors une violente tape sur le visage, et même dans le noir, elle pouvait voir l'éclat de son sang projeté dans l'air.
Quand elle redressa son visage vers celui qu'elle voulait voir, elle cru percevoir dans un reflet des étoiles dans sa bouche les crocs. Instantanément, son estomac se serra plus fort encore qu'elle le croyait possible. Elle avait cru dans l'obscurité de la nuit se débarrasser du superflu mais ceci venait de le rattraper en faisant surgir de son grand chapeau de magicien des ténèbres ceux qui allaient les y envoyer. Elle avait cru dans la nuit oublier par son incroyable douceur la véritable nature de Gabriel. Elle n'arrivait même pas à penser ce mot, et encore moins à la formuler, et les voyous non plus comme si nommer le mal brisait un ancien sortilège qui le gardait endormi. Oh non, il n'avait pas besoin de ça. Mais Eurydice ne pouvait imaginer une seconde cette noire force qui était en lui, celui qu'elle aimait appeler Ange, celui dont la douceur et la beauté d'âme pouvait effacer tout le mal. Il n'avait jamais eu d'idées malsaines à son égard comme venaient de le dire l'un des destructeurs, et même s'il en avait eu, cela n'aurait jamais effleuré l'esprit d'Eurydice. C'était juste un enfant, enfant des nuits oui, mais enfant innocent de la nuit. Et la petite fille qui avait grandi et avait appris, avait su, senti, redouté et surtout craint ce moment qu'elle ne voulait pas voir venir, celui où les instincts en lui reprendraient le dessus sur sa douceur.
La peur qui avait touché Eurydice était plus forte même que celle de mourir ce soir sous les coups des égarés. La peur lui donna où des ailes où la folie, si bien que dans un cri terrible, tout son corps s'étira d'une force titanesque et la libéra de l'étreinte. Alors elle courut, de toutes ses jambes de toute son âme tout droit devant, peu importe le froid, peu importe le noir. Elle ne suivait pas de chemin, elle ne voulait pas de route, elle courait sans laisser de petits cailloux derrière elle. Elle courait, courait pour se perdre dans la nuit, dans la nature, loin de toutes ces choses qui lui faisaient peur.
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Gabriel J. Nielsen
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MessageSujet: Re: de tous ces vents un seul m'emporte lorsque ton ombre passe ma porte. pv.   de tous ces vents un seul m'emporte lorsque ton ombre passe ma porte. pv. I_icon_minitimeDim 26 Juil - 23:24

C'est minable. Je m'excuse.


Les ennuis les chagrins s’effacent, heureux heureux à en mourir.


Tristesse causée par des jours lointains, ou plutôt des soirs... Solitude, solitude… C’était elle, le bonheur. C’était avec elle, l’instant, l’éternel, l’immortel. Et il l’a laissée s’échapper, prendre la fuite, glisser entre ses doigts comme des grains de sable blanc. Si facilement, trop facilement… Des soirées, des nuitées, sans Soleil, sans jamais, jamais d‘Astre. Car il peut lui être fatal, &car il n’en a pas besoin; il pensait avoir déjà son Étoile, brillante et scintillante au-dessus de lui, au-dessus de cette cave, au-dessus de cette palissade. Des centaines, des milliers, même certainement plus, constamment plus… S’il ne les avait pas vécu c’est qu’il les avait inventées, et alors c’était comme s’il les avait vécues. Car chaque moment passé à ses côtés était un rêve, une chimère enivrante dont il se délectait au plus profond de lui-même, au plus profond de son cœur, arrêté comme les ailerons d’un navire s’arrête lorsqu’il coule, arrêté comme les roues d’un vélo lorsque l’enfant maladroit tombe, arrêté comme un cœur d’éternel peut l’être. Perdues dans l’ombre de son esprit vague, sourd ou fracas de ses écumes… Perdues, éperdues, toujours, encore, toujours plus fort. Sa Louisiane si chaude s’était faite si froide, si glaciale, si crispante, sans sa présence, si réconfortante, si rassurante, si prenante. Elle. C’était sentir la douceur de sa peau contre la sienne au réveil, c’était la beauté de son sourire lumineux dans le noir, c’était la sincérité d’une âme pour celui qui n’en a plus. Eurydice, Eurydice. Son nom semble s’entendre dans un soupir. Eurydice, Eurydice. Mais où est passée Eurydice ?

Ses yeux à demi-fermés cherchent, mais ils ne la voient plus. Eurydice a disparu, derrière les éclats de rire, derrière les hommes sans visage, derrière le sang. Ne reste plus que l’inquiétude. « Non! Eurydice! » Crie-t-il. Mais Eurydice ne l’écoute pas, et on l’empêche de poursuivre son appel. La cadence des coups sur son crâne s’accélèrent, il sent des cracs quelquefois, il les entend raisonner dans sa tête, comme des coups de marteau, comme des poignards sur le portrait d’Eurydice. Car lorsqu’il ferme les yeux c’est elle qu’il voit. Celle qui a dérobé son bon cens, qui l’a convaincu d’aller se jeter dans la gueule du loup. Ses crocs étaient-ils acérés, plus acérés que les siens ? La douleur qu’ils lui procuraient étaient en tous cas plus horripilante que n’importe quelle douleur jamais ressentie jusqu’à présent. Comment comprendre une telle violence, une telle barbarie lorsqu’on a été élevé, ou peut-être même domestiqué, selon des principes pacifistes, où discussion est mère de toute résolution de conflit. Il ne voulait pas. Il ne devait pas. Il le savait. Encaisser était tout ce qu’il avait de mieux à faire. S’il levait la main sur eux, chose déjà difficile à concevoir pour l’ange Gabriel, il avait conscience du fait que les ennuis allaient lui tomber dessus comme une pluie sinistre et sans fin, un déluge de réprimandes, d’insultes et de viles regards à l’égard de la famille si bonne qui l’avait accueilli en son sein, nourrit en son sein, protégé en son sein. De l’Astre dévastateur mais surtout du Mal. Ce Mal qui détruisait des espoirs, ce Mal qui dévastait et anéantissait des existences, des vies, comme condamnées d’avance à être brisées par le Sort du Mal. Inacceptable. Méprisable. Il se devait de lutter. Mais il repensait à Eurydice. Et aussi plus rien n’avait d’importance. Ni le dégoût du Mal, ni la douleur supportée malgré lui. Il compara ses crocs aux leurs, et pour la toute, toute première fois, fût entièrement lui-même. Cette Chose indescriptible, ce Monstre révoltant, ce mi-homme-mi-Mal. Au Diable l’argent. Oh seigneur, pour Eurydice… Un par un. Gisant au sol, sur la terre séchée par l’Astre. Entre les rideaux Infernaux que représentaient les blés. Pas le temps de réfléchir, ni aux actes, ni aux conséquences. Il lui fallait courir. User toujours du Mal, pour espérer la retrouver, et la serrer à nouveau dans ses bras, remonter son cœur givré par son absence.

Près d’elle il était en vie, près d’elle il existait… Mais allait-il toujours en être ainsi, après ce qu’il venait de faire, de commettre ? Des pas rapides, puis des sauts dans les champs. Des appels, lointains, puis de plus en plus proches. Eurydice, Eurydice. Reviens-moi, Eurydice... Eurydice! Ce sont ses cheveux qu’il aperçoit, puis son souffle haletant qu’il entend. Il peut sentir sa peau frémir au contact des cultures, les pulsations de son cœur accélérer au rythme de sa course effrénée, au rythme de sa peur, de la leur, battant à l‘unisson comme un seul homme, ou un seul Mal. Il a connu bien trop de pertes, elles cesseront avec Eurydice. Il en est sûr et certain. L’Étoile continuera de l’illuminer dans son ciel de briques et de poussière.

Enfin! Arrivé face à elle. Il ne peut attendre. Un mot. Un geste. Une réaction. Il se précipite et la prend dans ses bras. L’étreint de ses bras si rouges… Il en tâche ses ailes soyeuses, sa jolie robe blanche, celle qui à la lumière artificielle la faisait jadis ressembler à un ange, innocent et craintif... Eurydice.

Il me l'a dit l'a juré, pour la vie...
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MessageSujet: Re: de tous ces vents un seul m'emporte lorsque ton ombre passe ma porte. pv.   de tous ces vents un seul m'emporte lorsque ton ombre passe ma porte. pv. I_icon_minitimeLun 27 Juil - 22:15

Dans la nuit des douleurs, Eurydice courait toujours, jusqu'à ne plus savoir même qu'elle courait. Au milieu des champs, au milieu des herbes, des arbres, dans les bras de la nature, entre les rêves et les rêves, entre les nuits et les nuits, entre le jour et entre toutes les forces de la Terre qui s'effaçaient sous les tourments de son âme. Comme elle courait, Eurydice, la petite Eurydice, croyait pouvoir échapper à toutes les blessures qu'on lui avait infligée quand elle était immobile. Elle ne voulait plus que sentir le sol filer sous ses pas et le vent fouetter son visage, glacer son visage pour peut-être glacer son âme et ne plus jamais avoir mal. Elle fuyait oui, elle fuyait tout. Sa vie, ses vies, les autres, le monde, les douleurs et les peurs. Mais elle n'arrivait qu'à se fuir elle-même, et c'est dans le vacarme assourdissant de la course qu'elle n'était qu'au fond d'elle même, comme toujours, juste au fond d'elle même quand elle fuyait. Quand elle fuyait Gabriel. Quand elle fuyait celui qu'elle adorait comme personne d'autre, son frère, son ami et tellement plus que ça. Quand elle fuyait ce qui lui faisait peur. Quand il lui faisait peur. C'est la noirceur qui s'était caché dans un repli de son âme qui avait fait sursauter ses instincts et ne lui avaient donné comme réponse que de fuir, sans réfléchir une seule seconde.
C'était un réflexe, une bêtise, un caprice d'enfant. Eurydice avait encore fuit. Fuit au lieu de regarder le monde en face. De regarder les autres et le mal en face. Et de se regarder elle-même en face. Juste ici, au milieu des jours, au milieu des nuits, au milieu des arbres, elle s'entrevoyait enfin elle-même, et son visage se reflétait dans l'immensité des étoiles, sur les troncs des arbres, sur les feuilles des arbres et la tranche des herbes, parce que jamais elle ne pouvait échapper à elle-même. Ce visage son visage entre mille était celui qui ne quittait plus ses yeux, comme forcé de rester là jusqu'à ce qu'elle ait réussi a l'affronter, à l'accepter. Elle voulut déchirer son visage en des milliers de morceaux, des fils de cotons qu'on irait éparpiller dans la campagne, le brûler pour qu'il n'en reste plus que des cendres à jeter dans la mer. Elle détestait tout, et par là c'était elle-même qu'elle détestait. Pour avoir toujours fuit, toujours n'avoir été qu'un petit être fragile dont on s'occupe et qui ne sait pas affronter les remous de la vie tout seul. Pour avoir eu trop souvent peur d'avancer, peur de regarder, peur de savoir. Pour avoir eu peur de Gabriel, du mal qu'elle avait cru voir en lui, alors que ce n'était que l'expression souillée de toute la bonté qu'il y avait en lui, il n'avait trouvé que ça pour essayer de la protéger, pour faire taire les affreux. Eurydice l'avait abandonné, pour un sentiment si bas que la peur.
Eurydice au milieu des étoiles regardait l'immensité de leurs lumière sur l'obscurité de la nuit refléter son visage, son visage qui souriait, et peu à peu qui se fondait dans l'autre visage. Le visage de Gabriel. Les larmes enflammèrent ses yeux comme elles les glaçaient, et alors qu'elle ne s'était même pas rendu compte qu'elle s'était immobilisée depuis un long moment déjà, elle se laissa tomber, elle ne pouvait plus retenir son corps, son esprit, sa rage contre elle-même et cette tristesse infinie qui s'emparait d'elle. Une douce main, une douce étreinte la rattrapa à l'instant même où ses muscles cessèrent de la tenir.
Eurydice n'avait pas vu de ses yeux que le visage qu'elle voyait dans les cieux était aussi dans ses yeux. Il n'y avait qu'à le sentir. Il n'y avait qu'à se laisser porter par sa douceur. Il n'y avait qu'à laisser les ailes de l'Ange l'embrasser. Les larmes se sécher. La tristesse s'envoler. Les peines se cacher. Parce que l'Ange était plus beau et plus brillants que tous les maux du monde, que toutes les lumières du monde, que toutes les étoiles et le soleil même. Parce que l'Ange était là pour la petite fille qui n'arrivait pas à trouver l'essence des choses, et que les tourments de l'âme empéchaient de dormir. Les douces plumes dans ses yeux effaçait tout. Elle n'avait même plus besoin d'ouvrir les yeux, elle n'avait même plus besoin de tenir par elle-même, puisqu'il était là, et comblait tout les vides en elle. Eurydice était blottie contre Gabriel, comme un enfant apeurée vient se réfugier dans les jupes de sa mère. Comme quand le petit enfant des contes retrouve son foyer. Le foyer, le feu d'Eurydice était là, entre la Louisiane et Gabriel, et rien d'autre n'avait d'importance. Le reste n'est que poussière.
Mais en cet instant même, il y avait une douleur en Eurydice. Il y avait ce souhait, cette souffrance indicible de ne vivre que par les autres, cette impression de n'être qu'un parasite inutile. Elle aurait voulu se relever, marcher loin, loin de Gabriel, pour se trouver elle-même, dans les étoiles. Mais elle ne pouvait plus bouger, plus même s'imaginer être loin de lui, pas même quitter la chaleur de ses bras et la chaleur de son cœur. Eurydice ne pouvait plus vivre sans Gabriel. Elle avait eu trop mal si loin de sa douceur, et de ses ailes protectrices. Il pleuvait au dehors de leur foyer, mais Eurydice ne le sentait même plus sous les ailes de l'ange. Elle releva la tête et plongea son regard dans le sien, et de ses yeux elle voulait exprimer ce que les paroles ne pouvaient pas. Elle ne pouvait plus vivre sans lui, et il pouvait faire tout ce qu'il voulait d'elle, même souiller sa robe blanche du sang des morts. Et puis sa tête tomba, la pluie était entrée dans ses yeux pour en faire des larmes, et peut-être en revenant se blottir contre son cœur, elle effleura ses lèvres, sous les yeux des étoiles, de l'or dans la nuit des temps.
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