Eric Gordon Ainsworth || UC

Avant de conter mon histoire, laissez-moi me présenter à vous. Je me nomme Eric Gordon Ainsworth, bien que ce patronyme ne soit pas celui qui me fut confié lorsque je vis le jour. Lorsque l’on me voit, l’on se dit sûrement que je ne dois guère dépasser la trentaine. Et pourtant, je suis plus âgé que cela, bien plus âgé. Vous pouvez effectivement me situer dans les 2505 ans. Pour être plus précis, je vis le jour le 12 d’Aban de l’année -1117, ce qui correspondrait au 4 Novembre de l’an -495 du calendrier grégorien. Je suis né à Persepolis, la Capitale de l’Empire Achéménide. A la vue de mon âge, vous comprendrez que je ne suis pas un Humain, mais bel et bien ce que l’on appelle communément un Lycanthrope, ou Loup-Garou. Rassurez-vous, toutefois, depuis le temps, j'ai appris à contrôler la part animale qui vit en moi, et le risque que je perde le contrôle est bien faible.

Mais ce statut de boule de poils ne m’empêche aucunement de gagner ma vie comme n’importe quelle personne. Depuis peu, je suis devenu restaurateur de toiles pour les musées, en plus d’être un membre actif de Fellowship of the Sun.

C h a p i t r e . I ; . « Nous ne nous tenons jamais au temps présent. Nous rappelons le passé ; nous anticipons l'avenir comme trop lent à venir, comme pour hâter son cours. »

Persepolis, Royaume de Perse. Année -478

Un soleil de plomb sur ma peau, une douce odeur me titillant les narines.. J’étais installé sur l’un des bancs des jardins de Persepolis, contemplant le ciel azur dégagé de tout nuage.Enfant de la haute société persane, j’étais destiné à mener une vie paisible, loin des combats que notre armée engageait pour l’Empire. Une vie qui ne serait pas si paisible, à en croire mon père, tant les rivalités sont plus venimeuses quand elles sont loin des combats que se mène deux guerriers face à face. Mais pour tout avouer, je ne m’y intéressais guère pour le moment, malgré l’approche fatidique de la date à laquelle j’allais devoir m’y frotter pour la première fois, seul ce soleil me frottant la peau parvenait à capter mon attention.

« Adel, tu es là. Dépêche-toi de rentrer, tu a du travail, ne l’oublie pas. »

Je me relevais, lentement, pour apercevoir ma mère, les mains sur les hanches, me fixer d’un regard que même le plus courageux des conquérants ne saurait défier. Et je n’étais pas le plus courageux des conquérants. Obéissant malgré un discret soupir, je me posais sur mes deux jambes et suivais ma mère, en direction de l’auberge familial, qui servait à accueillir les visiteurs de marque. Une auberge qui aurait eu bien à gagner à être fermée ce jour-là…

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─ « Bonjour, puis-je faire quelque chose pour vous ? Une chambre simple, bien. Voici la clé, et je vous souhaite un bon séjour à Persépolis. »

Après plusieurs heures d’attente, et après avoir admiré le couché du soleil, je venais enfin de voir un client entrer dans l’auberge. Il s’agissait alors d'une femme, venue tout droit d’Egypte, à en croire ses vêtements. L’Egypte, autrefois conquise par les Perses, et qui a gagné son indépendance sur le champ de bataille. Mais ces histoires-là ne devaient pas gêner l’accueil fait aux invités, car c’était cela qui, selon ma mère, faisait l’image de l’Empire, et je me pliais à sa décision. Après lui avoir donné les clés, je l'accompagnais jusqu’à sa chambre, ses bagages au bout de mes bras, et je la laissais seule une fois le travail terminé, après avoir reçu quelques pièces en guise de pourboire. Peut-être pensait-elle que nous n’étions qu’une petite auberge sans prétention, pour me donner quelques pièces qui ne valaient pas grand-chose face à la fortune de mon paternel, mais je ne le rechignais pas et le rangeais dans ma poche. C’est alors que cette femme, qui me semblait bien étrange, venait me voir, pour me demander s’il était possible d’avoir une carafe d’eau, ce à quoi j’avais répondu par la positive, avant de lui dire que je la lui emmènerai dans sa chambre. Ce fut là la plus fatale erreur que je pouvais commettre…

C h a p i t r e . I I ; . « Si l'amour n'était pas ce mélange insoluble de crime prémédité et d'infinie délicatesse, comme il serait aisé de le réduire à une parole ! Mais les souffrances de l'amour dépassent les tragédies de Job... L'érotisme est une lèpre éthérée... »

Persepolis, Royaume de Perse. Année -465

Il pleuvait, cette journée-là. Une bien sombre journée pour le peuple de Perse. Les grandes sphères étaient dangereuses, mon père me l’avait dit, et c’est pour cela que j’avais décidé de reprendre l’auberge de ma mère, plutôt que de suivre les traces du paternel. Et maintenant, je comprenais ma décision. Nous venions de perdre notre Roi, assassiné par ses propres amis, poignardé dans le dos par ceux en qui il avait confiance. Comme tout mon peuple, j’étais vide, présent, mais absent. Et, pour moi, rien ne pouvait changer cette situation, tant notre Roi avait fait pour son peuple. Nous étions en deuil, et il n’était guère l’heure de recevoir des invités. Et pourtant, ils semblaient s’être décidés à venir tous aujourd’hui.

─ « Bonjour, et bienvenue en ... »

Elle était là, devant moi. Je ne l’avais pas revue depuis des années, et pourtant, il semblait qu’elle n’avait pas changé, qu’elle n’avait pas vieilli d’une seule année. Elle paraissait toujours aussi jeune, toujours aussi belle, malgré l’âge qu’elle devait avoir ; environ quarante ans. Son secret pour rester comme ça ? A l’époque, je l’ignorais, et je ne m’y intéressais guère. J’étais alors dans un tout autre monde, incapable de bouger la mâchoire, ou toute autre partie de mon corps, et, malgré les ordres que mon cerveau lançait, mes muscles refusaient d’obéir, d’agir…

« Et bien, Adel, que fais-tu ? Ne reste pas là comme un idiot et accueille la demoiselle ! »

Ma mère se tenait derrière moi, sa voix toujours imprégnée de la même autorité. C’était finalement elle qui me sortait de ma torpeur, mon regard se fixant sur elle. Du regard, je la suppliais de s’occuper elle-même de la cliente. Hélas, soit ma mère n’avait comprit, soit elle n’en n’avait guère envie. Ce qui était sûr, c’est qu’elle était partie, et que je devais moi-même m’occuper de cette cliente, qui fût, il y a déjà quelques années, bien plus qu’une simple cliente. Cette même cliente qui restait, ce soir-là, éternellement silencieuse. Et, étrangement, je n’eus pas besoin d’attendre sa demande, alors que j’attrapais déjà une clé pour une chambre simple. Lui donnant la clé, je prenais le seul sac qui lui servait de bagage, et l’accompagnait jusqu’à la chambre. Tandis que je posais le sac à côté du lit, je l’apercevais, à l’entrée de la pièce, fermer la porte.

« Vous avez bien changé, depuis que je suis venue. »

Et c’était vrai. En vingt ans, j’avais changé, radicalement. J’avais laissé mes cheveux pousser, ainsi que la barbe. Si l’on ne me connaissait pas, l’on me prenait souvent pour un soldat, chose que j’étais loin d’être, fort heureusement. Je la fixais, un moment, silencieux. Je pensais toujours rêver, jusqu’à ce qu’elle commence à me parler. A partir de ce moment-là, j’en étais sûr, il s’agissait bien d’Elle…

─ « Et vous n’avez guère changer… S’agit-il toujours d’une visite touristique ? Les temps sont bien sombres pour visiter le pays. »

Je tentais, vainement, de rester aussi distant que possible. Je tentais de me convaincre qu’aujourd’hui, tout était différent. Je n’étais plus le jeune garçon d’avant, celui qui avait soif de découverte, et qui en avait connu une grâce à la femme ici présente. Non, aujourd’hui, j’étais devenu un adulte, respectable, et respecté, et cette aventure n’était que du passé. Du moins, c’était ce que je pensais…

C h a p i t r e . I I I ; . « La sincérité, c'est le projecteur sous lequel on prend des poses. La franchise, c'est l'éclair de flash qui fixe la vérité d'un instant sans prétention d'en faire un tableau. »

Bastogne, Belgique. Année 1944

Chère Emilie,

Avant que je ne quitte le pays, je m’étais rendu à l’église, où je vous avais parlé de la possibilité de vous écrire durant mon périple. Aujourd’hui, alors que la mort m’encercle de ses bras, je me suis décidé à honorer la promesse que je m’étais faite à moi-même.

Pendant de longues années, j’ai menti à chacune des personne qui m’entouraient, et qui comptaient pour moi. Je mentais à tel point que ma vie entière n’était qu’un épais tissu de mensonges, de tromperies. A vous aussi. Je vous avais déclaré être né à New York, il y a trente ans, ce n’est pas exact. Je vous ai dis être arrivé quelques mois avant mon départ, ce n’est toujours pas exact. Mais comprenez-moi, je n’avais guère le choix, et la vérité m’aurait assurément envoyé à l’asile, ou pire, dans un autre monde, aux côtés du Diable. Mais, maintenant que le Diable étend ses bras jusqu’à moi, je me dois de dire, enfin, la vérité à quelqu’un. Et il s’agit de vous…

Je suis né il y a de nombreuses années, bien plus nombreuses que ce vous pouvez imaginer. Je fus le fils d’un haut dignitaire de l’ancien Empire Achéménide, dans un pays éloigné qui s’appelait Perse. J’aurai du déjà être mort depuis des siècles, et ceci n’est pas une façon de dire les choses. J’étais âgé de seize ans, la première fois que j’ai rencontré une femme qui allait à jamais changer ma vie, et nous étions alors en l’an -478. Ce fût grâce à elle que je connus ma première expérience charnelle. Et je la croisais une nouvelle fois, quinze ans plus tard, dans la même auberge. Bien plus que le plaisir charnel, elle m’offrit le rêve de tout homme ; la chance de vivre éternellement, de ne plus connaître le vieillissement, de ne jamais connaître la douleur d’une mort naturelle. J’étais devenu un animal, mais la sensation que j’avais, je l’aimais.

Sûrement ne me croirez-vous pas, si vous lisez cette lettre. Mais je tenais à vous le dire, à l’aide de cette lettre. Croyez bien que j’aurais préféré vous le dire de vive-voix, mais je ne suis parvenu à le faire. Adieu, chère Emilie.

C h a p i t r e . I V ; . « L'hérésie est la vie de la religion. C'est la foi qui fait les hérétiques. Dans une religion morte, il n'y a plus d'hérésies. »

Montpellier, France. Année 1235

Mon nom est ris, Aeyris...
Après cet espèce d'humour assez mauvais, me voilà, me présentant pour la... troisième, ou quatrième fois. J'ai 17 ans (et toutes mes dents). Je vis à Celleneuve, Montpellier, Hérault, Languedoc-Roussillon, France, Europe, Monde, Voie Lactée... Bon, j'arrête.
Concernant la célébrité, j'utilise le génial Jake Gyllenhaal (le perso qui l'utilise ne s'est pas recensé), et mon personnage n'est pas un PV. Je compte bien passer dans une ordre de 7/7

Bienvenue à toi très chère ;) Bonne continuation pour ta fiche. Préviens nous quand tu auras finis. Impatiente de lire tout ça dans tous les cas =D

Oups ! Honte à moi ! -->[] J'ai jamais fait attention à comment on l'écrivait au masculin je l'avoue XD
Désolé (a)