An ageless heart that can never mend. { Eric, Pam.

Ce soir là, il faisait un temps sombre et froid. C’était pour ainsi dire le calme plat, où que ce soit. Véritablement. Seuls quelques braves lampadaires éclairaient la voirie. On eût dit qu’une dame avait tiré un rideau immense sur le monde, afin de le plonger dans la pénombre. Rien n’aurait pu gâcher le silence à l’allure imperturbable qui régnait dans la nuit noire, qui baignait les Etats-Unis d’Amérique par toute la force que son obscurité, qui installait directement une ambiance intensément difficile à supporter... Pas même le bruit d’un moteur, ou même celui de deux. Sans prévenir, aussi soudainement que possible, survint de l’eau. Une goutte. Deux gouttes. Trois gouttes. D‘innombrables gouttes… Qui toutes ensemble formèrent la pluie. Cette pluie qui, battant de son bruit continuel et monotone les vitres fumées d’une Lamborghini de couleur noir, restait plutôt silencieuse sur le bitume glissant. En tendant bien l’oreille, on entendait parfois, -en complément du très léger fracas des éclaboussures sur le bord de la route, sous les roues flambant neuves de l‘engin, craqueler les premières feuilles, tombées des arbres ,à la robe légèrement teintée de jaune et de brun. En réalité, au fur et à mesure que le véhicule, chemin faisant, combattait l’eau qui provenait des cieux, -jouant à lui échapper en vain-, le son, jusqu’ici inexistant, s’intensifiait... Si bien que bientôt une musique berçante se jouait autour de l’attractive automobile. « New-Orleans, 3 miles. », telles furent les indications données par un des rares panneau qui bordaient la route dont les passagers du véhicule ne voyaient plus la fin.

Imperturbable, il se tenait assis sur la banquette arrière de la voiture, le corps aussi droit, et raide que la justice. Les heures s’étaient succédées avec lenteur depuis son départ de Dallas, entre l’avion à prendre, et à présent la voiture, Godric avait eu le loisir palpitant d’observer les mouches voler. C’est dire s’il y avait pris du plaisir. Quelques fois, il avait échangé une poignée de paroles avec ses trois subordonnés et accompagnateurs, mais rien de véritablement enrichissant en soi. Constamment les mêmes questions, les mêmes phrases qui revenaient, alourdissant son humeur excitée. « Godric, es-tu fatigué ? Godric, as-tu faim ? Godric, souhaites-tu quelque chose en particulier ? Godric, Godric, Godric ? » Et chaque fois, il répondait la même chose, se contentant de quatre mots. « Je vais bien, merci. »

Ces gens tous plus faux les uns des autres avaient le fâcheux don de l’exaspérer. Il fallait croire qu'il finissait chaque nuit avec un mal de crâne certain en raison de leur présence. Pourtant, il les chérissait... Ses compagnons ne manquaient pas à la règle visant ces vampires plus jeunes, qui avaient tendance à trop en faire auprès de leurs supérieurs. En voulant se montrer serviables ils se faisaient étouffants et surprotégeaient leur aîné qui n‘en avait guère besoin. Comment faisaient-ils pour porter constamment ces masques ? Question rhétorique, car après tout Godric avait été le premier à en porter une fois face à la société. Il n'avait d'ailleurs jamais vraiment quitté ses masques avant deux mille huit; lorsqu'il s’était battu il n'avait plus été lui-même, lorsque entouré de gens du peuple il avait dévoré, il n'avait plus été lui-même non plus. Maintes fois il s’était remis en question, se demandant si par hasard il n'avait pas été sur le point de faire d'un de ses masques son véritable visage, peu importait lequel... Avait-il déjà été aussi faux que ces personnes, ces frères, ces enfants qui l’encombraient ? Toujours, ce questionnement le tourmentait, et toujours, il espérait trouver une réponse par on ne sait trop quel moyen. Après tout, l'espoir ne faisait-il pas vivre les plus malheureux ? Se disait-il… Mais que valait un espoir épuisé par plus de deux millénaires d’existence ? Soit...

Quittant enfin la route, les vampires traversèrent un long couloir avant d'arriver jusqu'au parking presque complet d‘une boîte de nuit... Le Fangtasia. Son propriétaire n’avait aucunement été prévenu de l’arrivée de cette visite pour le moins impromptue, mais avait déjà probablement conscience de la présence de Godric sur son territoire. Dylan, un immortel fort de douze siècles d’existence, ouvrit calmement la portière, se décalant pour le laisser sortir. Il referma derrière lui la porte et soudain le bruit perturbant produit par les discussions intempestives mortelles coupa définitivement court au silence.

H.j. : C'est minable, pardonne-moi.

Comme chaque début de soirée, Pam était postée a l'extérieur du club, engoncée dans ses vêtements de succubes qui plaisaient tant aux mortels et flanquée de deux immenses videurs, humains, qui se chargeait des petits malins qui transportaient de l'argent. Une main posé sur la hanche, elle contrôlait chaque personne qui franchissait la porte. Faisant fuir sans pitié toute personne possédant de l'argent, ou assez imbécile pour venir chercher ici une réserve de V. Scanait parfois ceux qu'elle soupçonnait. Il était toujours amusant de voir ses jeunes humains grimer de maquillage blanc et noir, poussant le vice jusqu'à avoir de faux crocs, songeait-il ne serait ce qu'une seconde faire illusion ? Pathétique génération, mais leur business en était d'autant plus lucratif.
En ce début de week end, il semblait que tous les fangbangers de Louisiane s'était donné rendez-vous au Fangtasia, la marée humaine qui se pressait aux portes, faisant la queue en espérant approcher d'assez près un vampire. La plupart repartirait sans qu'aucun de leur accorde le moindre regard, mais reviendrait inlassablement avec le même espoir. Tous ne verraient qu'Eric, le plus ancien dans ce club, il attirait les mortels comme des mouches sur du miel.

Lorsqu'Éric avait proposé la création de ce club, Pam s'était montrée dubitative, mais il s'était avérée que cela était amusant. Eric lui autorisait quelques humains, et elle devait reconnaître que lorsqu'ils n'étaient pas tout bonnement pathétique, les humains avaient leurs charmes. Elle renvoya chez ses parents un adolescent qui songeait la berner avec une fausse carte d'identité, mais les vampires ont une meilleure vue, et chaque imperfection saute aux yeux.

C'était une soirée comme toutes les autres, tout du moins jusqu'à qu'elle sente quelqu'un. Quelqu'un de puissant,de plus puissant qu'Eric. Elle tourna le regard vers la direction que lui dictait son instinct. Bien que caché par la marée humaine, elle savait qui il était. Elle avait vécut les premières années de vampires à ses côtés. Godric. Les rumeurs étaient donc vrais, Eric serait enchanté. Elle ordonna au troupeau devant elle de s'écarter, il n'allait tout de même pas faire la queue, se serait un comble. L'ensemble de la foule s'indigna, criant a l'injustice, Pam haussa un sourcil, plaça sa seconde main sur sa hanche, d'une voix calme et enjôleuse, comme a son habitude, elle sut à nouveau capter l'attention de ses révolutionnaires en herbe.

« Les réclamations passent par moi.. »

Elle sortie ses crocs et ajouta, un sourire moqueur aux lèvres

« A vous de décider »

Dans son regard azurée brillait l'amusement, qu'un seul sorte du rang et cela serait un assez bon prétexte pour le terrifier. Pam était douée à ce petit jeu, d'apparence inoffensive il ne fallait guère la chercher longtemps pour la trouver, les plus intelligents savaient se méfier d'elle, ceux qui la sous-estimaient s'en rappelait longuement. Et elle veillait à ce qu'ils n'oublient jamais. Les dernières rumeurs s'éteignirent, et la foule s'écarta pour laisser passer ce qui pouvait sembler être un jeune homme, tout juste sorti de l'adolescence. Malgré son apparence, sa présence imposait, et bien vite chaque regarde de la foule de mortel était braquée sur lui. Concupiscence, jalousie et tout un tas d'autres sentiments contradictoire. S'il espérait une arrivée discrète... c'était complétement raté.

« God kväll, hur mår du ?»*

Elle passa naturellement au Suédois, un léger accent teintait toujours ses mots, mais elle avait pris l'habitude de jongler d'une langue à l'autre, peu de personne le parlait, et cela permettait de parler d'une chose devant les intéressés sans qu'ils n'en comprennent un traitre mot. Plutôt agaçant certes, mais diablement pratique. Cela faisait un siècle qu'elle ne l'avait revu, mais n'ayant pas pour habitude de laisser éclater ses sentiments, Pam se contenta d'un sourire, un de ses rares sourires dénuées de sarcasme. D'un signe de tête elle fit comprendre à Chow qu'il devait la remplacer, et guida Godric à travers le club. La soirée venait de retrouver un quelconque intérêt, Pam avait une sainte horreur de la routine, et grâce au shérif du Texas, celle de ce soir était rompue.

*Bonsoir, comment vas tu ?

[Désolé pour le grooooos retard, je suis débordé en ce moment, je m'en occupe dès maintenant...enfin à partir de maintenant. J'essaye de finir au plus vite.

A éditer !]

» the pains of being pure at heart and having no heart {uc}
» ERIC N. | UC
» Eric Gordon Ainsworth || UC
» Eric Northman...pour être servis || Terminé
» "Stroll around the grounds until you feel at home" [Eric]