« I've come here to stare. » | Pv Anna | Terminé

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« I've come here to stare. » | Pv Anna | Terminé 2v1t6aq

Anna McKellen & Megan Johnson

Pourquoi les gens ne sont jamais satisfaits de ce qui les entoure ? Voici la question qui se promène dans mon esprit depuis déjà un bon moment, je n’ai jamais compris cette manie qu’on les gens à se plaindre pour tout et n’importe quoi. Je pourrais dire que ces personnes sont égoïstes, mais se serait à ce moment là égoïste de ma part de dire cela. Le fait est que je ne supporte pas les gens qui passe leur temps à se plaindre, et c’est ce que je vois toute la journée lorsque je travaille ou lorsque je suis à l’université. En ce qui me concerne, je ne me plains que très rarement, sans doute parce qu’il m’est arrivé des choses que certains ne connaitrons jamais. Je ne me plains pas de mon travail, les clients du café dans lequel je suis employée sont loin d’être agréables, mais je fais avec, du moment que je perçois un salaire à la fin du mois. Encore aujourd’hui un client à osé me dire que je faisais mal mon travail, si c’est ce qu’il pense, tant mieux pour lui. Mais je n’ai pas répliqué, si j’avais la stupidité de le faire, mon patron me mettrait à la porte en un quart de seconde. C’est ma collègue, Jessie, qui ne comprends pas comment je fais pour me montrer aussi ‘zen’, à vrai dire je ne le sais pas moi-même.
Une journée de travail terminée, me voilà dans les vestiaires, appuyée contre mon casier j’écoute attentivement ce que me raconte Jessie.

«- … je t’assure que j’en ai croisé un la dernière fois. Entre nous, ils me filent un peu la trouille, on ne sait jamais ce qu’ils peuvent faire. Et cette boisson, c’est du n’importe quoi.»

Un léger rire m’échappe, c’est fou ce qu’elle a du mal à se faire à l’idée que des vampires vivent prés de nous. Contrairement à moi. Je la regarde d’un air songeur, c’est évident, elle a du se faire agresser, ou alors quelqu’un lui a raconté quelque chose qu’elle n’aurait pas du savoir.

- Qui te dis que je n’en suis pas un ?

Le regard que me jette la jeune femme après cette phrase, me fait encore plus sourire. J’ai trouvé le moyen de la déstabiliser et j’en suis fière. J’attrape finalement mon sac et adresse un signe de la main à ma collègue lui disant qu’il serait temps que j’y aille. Ce qui me permet de la laisser encore plus dans le doute. J’ai hâte de voir sa réaction demain, je prends le premier taxi qui croise mon chemin, et lui demande de me ramener chez moi. Aujourd’hui je compte bien m’intégrer au milieu de la nuit, je dois faire ça une ou deux fois par semaine. Préférant les endroits fréquentés par nos amis les vampires.

23h45. Je me décide enfin à sortir de chez moi, ayant revêtue une tenue assez simple, attirant tout de même l’attention. Une nouvelle virée en taxis, et me voilà dans mon quartier favoris. Celui où se trouve se fameux Night Club, j’ai du y aller trois fois dans ma vie, et l’ambiance est assez étrange, tout en étant plaisante. Je regarde les gens marcher dans la rue, avant de pousser les portes pour m’introduire dans ce nid à vampires. Tout de suite la musique de fond qui y règne m’envahit, je me dirige d’un pas lent vers le bar, souriant aux moindres regards qui se posent sur moi. Je m’assoie au bar, et commande quelques chose à boire, pas du Tru Blood comme font certains humains, quelque chose de buvable. Le dos appuyé contre le rebord du bar, je regarde tout autour de moi. Les humains présent ici se différencie très vite des vampires, ils n’ont pas du tout la même élégance, j’ai l’impression que je pourrais tomber sous le charme de n’importe lequel d’entre eux. Les regards que certains vampires posent sur moi, me font tout de même un peu froid dans le dos, j’ai l’impression qu’il me regarde comme si ils avaient envie de me dévorer. Je suis flattée en quelques sortes. Je sirote tranquillement mon verre sans pour autant lâcher la salle des yeux, mon regard se posant d’une personne à l’autre. Certains humains semblent flirter avec des non morts, je ne comprends pas tellement à quoi tout cela rime, est ce pour satisfaire leur libido. Ou alors pour offrir leur sang ? Question qui restera en suspend un long moment dans mon esprit …

Plus je regarde et plus je suis fascinée, mon regard s’arrête net sur une jeune femme au fond de la salle. Je n’avais encore jamais vue une femme d’une telle beauté, les traits fins qui dessinent sont visage me font presque penser à une statue. Pourtant ce n’en est pas une, vue que ses long cheveux vire voltent en tout sens alors qu’elle marche. Je ne devrais pas la regarder comme ça, mais je ne peux pas m’en empêcher. Je n’ai pas besoin de réfléchir pour voir qu’il s’agit d’un vampire, rien que le charme naturel qui émane d’elle en dit long, aucun sourire n’est dessiné sur son visage, mais elle n’en reste pas moins magnifique. Elle doit être une habituée des lieux, vue le nombre de personnes qui lui adressent la parole, et les quelques regard masculins qui se posent sur elles me font rire.

«- Ce n’est pas très prudent de venir seule dans un endroit comme celui là.»

Je sursaute légèrement, alors qu’un homme des plus élégants se met devant moi. Un vampire, sans aucun doute, il n’y a que ça ici de toute façon. Je porte mon verre à ma bouche et en bois une gorgée tout en le regardant. Prudent ? Qui a dit que j’étais prudente.

- Il ne m’est encore rien arrivée, cet endroit est des plus agréables.

«- Je vous offre quelque chose ?»

J’incline légèrement la tête alors que je venais de perdre la belle demoiselle du regard, j’écoute à peine ce que me dit l’homme en face de moi, je suis comme hypnotisée. Je pourrais rester des heures à la contempler, juste pour essayer de lui trouver les moindres défauts. Malheureusement pour moi, je crois qu’elle a remarqué que je ma regardais. Je détourne aussi vite le regard, et me décide enfin à répondre à mon interlocuteur.

- Sans façons, j’ai déjà ce qu’il faut. Mais c’est gentil …

«- Je vous tiens compagnie dans ce cas ?»

Un hochement de tête de ma part lui indique qu’il peu effectivement me tenir compagnie, même si j’ai l’impression qu’il va m’énerver plus qu’autre chose. Le jeune vampire commence à me parler, je l’écoute à peine, car ce qui me préoccupe pour le moment, c’est la jeune femme. Pourquoi est-elle en train de se diriger vers nous ? Sans aucuns doute à cause de moi .

Rien n'était plus ennuyant, que de devoir à chaque fois, parcourir ces mêmes ruelles, ces mêmes endroits où se trouvaient ces mêmes visages qui pour la plupart vous observervait comme si vous n'étiez qu'un futil objet, un morceau de viande. J'avais appris à ne plus m'en préoccuper, en deux nuits seulement, il ne me fallut que quelques heures pour me fondre parmis les autres. Evidemment, ce genre d'endroit changeait de ce que je vivais en Russie. Mais au fond, ils étaient tous les mêmes, les règles étaient les mêmes, les jeux étaient les mêmes. La séduction, la sensualité, les vampires en dépendaient, enfin, c'est ce qu'on remarquait bien vite, lorsqu'on entrait dans un endroit fréquenté par les êtres de la nuit. Rares étaient ceux qui restaient seuls bien longtemps, et ce n'était pas non plus comme s'ils avaient le choix. La plupart du temps, je venais ici pour occuper mes nuits, je ne pouvais pas seulement me contenter de me trouver un peu de sang pour tenir jusqu'à la nuit prochaine. Avez-vous déjà imaginé vivre ainsi pendant près de 100 ans ? Je n'aurais donc jamais connu la liberté. Mon ancienne vie m'empêchait déjà de m'amuser. Ma vie de non-morte ne m'offrait guère plus d'avantages. Dommage.

Dès qu'une occasion s'offrait, evidemment, je ne me privais jamais de m'amuser un peu. Et il n'y avait qu'ici que je trouvais à chaque fois quelque chose à faire. Quelques humains semblaient apparemment encore assez stupides pour venir dans cet endroit, ce qui me permettait de ne pas avoir à courir les rues pour trouver mon repas du soir. C'était toujours ça de gagné. Seulement, on perdait là le plaisir de la chasse, il m'arrivait encore certaines nuits de faire le tour de la ville, rien que pour retrouver ces petites sensations, qui rendaient une pointe d'excitation au jeu auquel se livraient encore beaucoup de vampires. J'avais été élevée ainsi par mon maître, et c'était devenue une réelle passion. Deux ou trois beaux jeunes hommes innocents et inconscients du danger qui les attendait. Un jeu d'enfant pour les éloignés de tout ces regards hagards et suspicieux des autres, et je leur volait la vie d'une simple morsure. Je retrouvais, chaque fois que je goûtais au sang humain, cette même sensation d'extase, d'en vouloir toujours plus, beaucoup plus, ce n'était jamais asser. Je ne me lasserais sans doutes jamais de ce petit jeu, mais je savais également qu'il ne fallait pas abuser des bonnes choses. Alors une fois suffisamment repus, je retournais là où je pouvais passer le reste de ma nuit tranquillement, ou presque.

Je n'irais pas jusqu'à dire que me retrouver dans un endroit rempli d'êtres de mon espère m'enchante vraiment, j'ai toujours été plus ou moins solitaire. Alors pourquoi venir ici ? Tout simplement parce que je ne me voyais guère rester au milieu de tout ces humains que je haissais tant, et que ce lieu était bien l'un des seuls où j'en voyais le moins possible. J'entrais alors, avec toujours pour même habitude de ne croiser aucun regard, pas même celui de tout ces hommes avec qui j'avais passé une nuit. Eh oui. Pourquoi se priver des petits plaisirs de la vie ! Je me forçais néanmoins à répondre 'poliment' à ceux qui m'adressait la parole, simplement pour me dire bonsoir, ou bien pour me proposer de rester avec eux. Je déclinais chaque invitation, n'ayant aucune envie d'entendre encore et toujours leurs histoires pour le moins ennuyantes ou bien simplement pour s'adonner au jeu de la séduction et de la provocation. Je n'en avais pas l'envie, ou du moins, pas maintenant. Je me décidai enfin à regarder autour de moi, n'ayant aucune grande surprise de remarquer toujours ces mêmes visages. Sauf un, qui était d'ailleurs tourné vers moi. Celui d'une femme, fille ? Elle semblait plutôt jeune. Peut-être même un peu trop jeune pour s'aventurer dans ce genre d'endroit. Une humaine, evidemment. Je fronçais les sourcils, remarquant qu'elle me fixait, d'une manière que je n'étais pas sure d'apprécier vraiment. « Je pensais que vous ne viendriez pas ce soir... Vous la connaissez ? » Encore une fois, je ne fut pas surprise de voir cet homme ici. Un certain William, apparemment à la recherche d'une femme vampire avec qui passer la nuit. Il se disait être un ami de certaines d'entre elles, moi y compris, si seulement il savait que ma seule envie en le voyant était de le vider de son sang. Je lui adressai un regard à la fois désagréable et interrogateur. Il devait certainement me parler de cette jeune blonde, vers qui je posais une nouvelle fois mon regard, intriguée. Si je la connaissais ?

― Pas encore...

A ces mots, et surtout pour éviter la compagnie de William, je m'avançais vers le bar, et m'accoudai à celui-ci une fois devant. Inconsciemment, j'écoutais la conversation de cette humaine, avec un vampire. Je faisais surtout plus attention à ce que celui-ci lui disait. Sans vraiment m'en rendre compte, cette jeune blonde m'intriguait de plus en plus. Et une fois mon verre en main, je me tournai vers eux. Le vampire était dos à moi, et je posai ma main sur son épaule, approchant doucement mon visage de son oreille, pour aller lui chuchoter quelques mots. Un sourire se dessina alors sur ses lèvres, puis il s'excusa auprès de son interlocutrice, avant de s'éloigner. Je me retrouvai enfin face à elle, et mon regard transperça le sien, alors que je m'avançai pour prendre la place du jeune homme. Je ne faisais que très rarement le premier pas, pour engager une quelconque conversation avec qui que ce soit, seulement, j'avais toutes sortes de questions à lui poser. Envie de la connaître ? Peut-être bien. Ou bien simplement envie de goûter à son sang... Elle n'avait vraiment pas une tête à s'aventurer n'importe où, et encore moins dans un endroit aussi 'dangereux' pour les êtres de son espèce.

― Alors, on s'est perdue ?

Sans quitter son regard une seule seconde, je bois une gorgée de mon verre, avant de reposer celui-ci sur le comptoir, toujours appuyée contre ce dernier. Entrer dans ce lieu était une grossière erreur de sa part, elle ignorait sans doutes ce qui l'attendait, surtout avec un joli minois comme le sien, elle avait des chances d'attirer plus d'un vampire.

― Une fille comme toi n'a rien à faire dans ce genre d'endroit, à moins que tu ne tienne pas à ta vie...

Une menace ? Peut-être bien. Elle pouvait bien ne pas faire attention à ces paroles, je la mettais simplement en garde.

Pourquoi est ce que je suis venue dans un endroit comme celui-ci … N’importe quoi, je suis en train de regretter ça tout simplement parce que le fait que la jeune femme arrive vers nous m’inquiète, énormément. Je continue de boire tranquillement mon verre, reposant mon regard sur le vampire en face de moi. Il me fait rire, avec tout ce qu’il me dit, je ne sais pas tellement ce qu’il attend de moi, et je n’ai pas vraiment envie de le savoir. Même si je lui ai affirmé que cet endroit était des plus agréables, je dois avouer qu’être entourée de vampire n’est pas une bonne méthode d’anti stress. Avoir l’impression qu’ils attendent tous quelque chose de ma part et assez frustrant.

« Un autre verre pour mademoiselle je vous pris. »

Je baisse mon regard vers mon verre, je n’avais moi-même pas remarqué qu’il était vide. Le barman ne se fait pas prier, et pose le verre devant moi sur le comptoir, j’y dépose mon verre vide et attrape le nouveau. Après un bref merci à mon compagnon, je bois une nouvelle gorgée alors qu’il se remet à parler. S’il savait à quel point il m’ennuyait. Tout ce que je souhaitais, c’était continué à observer les gens se trouvant ici, mais j’aurais di être réaliste comment passer une soirée tranquille ici lorsqu’on est humaine. Cela se passe toujours de la même manière, toute les fois où je suis venue ici je n’ai jamais peu être tranquille. Pourtant je persiste.

« Si vous n’avez rien de prévue, peut-être puis-je vous inviter à aller dans un endroit un peu plus tranquille. Ce n’est pas ce qui manque par ici, j’en connais quelque un. Ce serra comme … »

Apparemment quelque chose ou quelqu’un l’a empêché de finir sa phrase. Et je crois que c’est tant mieux pour moi, il ne manquerait plus que ça, que je finisse ma nuit avec un vampire, peut-être ne veut-il pas de mal … Mais aujourd’hui, je ne suis pas d’humeur à rendre l’âme. Bien que le danger m’attire, je n’ai aucunes confiance en cet homme, il sait parler aux femmes certes, mais cela doit être du à des années, et des années de pratiques. Mon interlocuteur me fait à nouveau face, et s’excuse avec un immense sourire. Il me fausse compagnie si je comprends bien. Lorsque la jeune femme prend sa place, je ne suis pas sure d’être rassurée. Le regard qu’elle me jette me fascine, c’est donc ça … Le pouvoir de séduction impressionnant qu’on certains vampire ? Si elle voulait me tuer avec un simple regard, je suis persuadée qu’elle le pourrait. Je ne la lâche pas des yeux, comme si j’avais peur qu’elle m’attaque par derrière. Pourquoi suis-je autant impressionnée par elle ? Je suis littéralement figée, la peur ? L’étonnement ? Les deux peut-être. A sa question, je passe une main dans mes cheveux, laissant mon sublime sourire se dessiner sur mes lèvres. Perdue ? Non, bien sur que non.

- Pourquoi me serrais-je perdue ? Je ne suis pas venue ici par pur hasard …

Je baisse mon regard, je n’aime pas tellement la regarder dans les yeux. Cela me donne une impression de défi, et je n’aime pas ça. Non, ce n’est pas un hasard si je suis ici, c’est tout bonnement de la curiosité. Voir le mode de vie des vampires est une de mes grandes passions, mais ça vous le savez déjà. Je pourrais bien étudier autre chose, comme le mode de vie des chats, mais c’est tellement inintéressant, j’aime bien me sentir en danger tant que j’ai tout de même une porte de sortie. Tous les vampires doivent sans doute penser que les humains qui viennent ici sont complètement faux, et ils ont peut-être raison. Sauf en ce qui me concerne, je ne suis pas folle …

« Une fille comme toi n'a rien à faire dans ce genre d'endroit, à moins que tu ne tienne pas à ta vie... »

Un léger rire m’échappe, je m’attendais à ce genre de chose. Tous les vampires pensent la même chose apparemment. Je la regarde de nouveau dans les yeux, me contentant de boire une nouvelle gorgée de mon verre offert gracieusement. Accompagné d’un geste de la main pour montrer les gens qui nous entourent, je réponds à sa question.

- Il ne me semble pas que je sois la seule humaine dans le coin, je ne vois pas ce qu’il y a de différent entre elles, et moi …

Après ces mots, je regarde de nouveau autour de moi, essayant de trouver un nouveau vampire qui pourrait attirer mon attention. Mais mon regard reviens de lui-même se fixer sur le visage de la jeune femme, il n’y a que elle qui semble attirer mon attention ce soir. Et il y a de quoi. Son visage est tout à fait sublime. Ses yeux … N’en parlons pas, une couleur quasiment indéfinissable, son regard me retourne complètement.

- Ce n’est pas la première fois que je viens ici, mais c’est la première fois que je vois un vampire arriver à faire renoncer un autre vampire à sa proie…

En même temps, je comprendsl’autre vampire, si elle me demandait quelque chose, je le ferrais sans aucuns doute sans me plaindre, sans résister.

J'étais tellement habituée à m'approprier les proies des autres, que c'en était devenu un jeu d'enfant, et même mon occupation préférée à vrai dire. Il fallait bien avouer que je n'avais aucune règle dans ce domaine, si bien que je ne me privais jamais de voler le repas des autres, et tout les moyens étaient bons, evidemment. Me débarasser de ce vampire avait été bien trop facile, tellement facile que ça ne m'avait même pas amusé. Et maintenant ? Je devais choisir entre lui poser mes questions ou bien passer tout de suite au dessert. La connaître m'importait peu puisque que de toutes manières, j'allais la tuer. Mais il fallait bien jouer le jeu, au moins quelques minutes. Et même si je ne me l'avouais pas, j'avais tout de même envie d'en savoir un peu plus sur cette jeune blonde. Son visage me paraissait doux et ressemblait presque à celui d'un ange, ce qui avait d'ailleurs suscité en moi une certaine curiosité. Pourquoi elle et pas les autres ? Tout simplement parce que je la voyais pour la première fois ici, et que même si elle me répondait qu'elle avait l'habitude d'aller dans ce genre d'endroit, elle avait un de ces regards perdu et peu rassuré malgré tout. Un regard qui m'attirait également, et qui m'amusait. Ca oui. J'avais envie de m'amuser un peu, et je l'avais choisis...

Mes yeux étaient littéralement plongés dans les siens, et je remarquais vite que cela la déstabilisait. Intérieurement, je jubilais d'avance. « Pourquoi me serrais-je perdue ? Je ne suis pas venue ici par pur hasard … ». Et c'était d'ailleurs ce qui m'étonnais. Comment une jeune femme comme elle pouvait-elle s'aventurer ici, à moins qu'elle ait comme stupide idée de s'intéresser au monde des vampires. Je n'avais pas à me plaindre, j'étais sure qu'elle avait un sang exquis... Je fis un pas de plus vers elle, alors que les battements de son coeur se faisaient plus forts, ce qui atisa un peu plus ma faim. J'avais pourtant chassé avant de venir, mais apparemment ce n'était jamais assez. Ou bien c'était tout simplement de la gourmandise. Je ne répondis pas, mon regard le faisait très bien à ma place. « Il ne me semble pas que je sois la seule humaine dans le coin, je ne vois pas ce qu’il y a de différent entre elles, et moi … » Sans le vouloir, un sourire m'échapa. Sourire qui n'avait rien de rassurant, au contraire. A vrai dire, j'ignorais aussi ce qui la différenciait vraiment des autres humaines présentent dans la salle. Il y avait une chose en elle qui m'intéressait beaucoup, mais ce n'était pas simplement son sang ! Je gardai mon sourire au coin des lèvres, et sans avoir besoin de regarder autour de nous, toutes ces personnes dont elle voulait parler, je prenais un timbre de voix beaucoup plus mielleux.

― Elles n'ont pas ton visage...

Avec tout ceci j'en oubliais presque mon verre, que je tenais pourtant toujours dans ma main. Mais ce n'était pas le sang qui se trouvait dans celui-ci qui m'intéressait. L'envie de goûter au sien prenait rapidement le dessus sur ma curiosité, et je ne remarquais pas non plus que je me rapprochais de plus en plus de la jeune blonde. Parfois, mon regard descendait vers sa gorge. Je n'étais pas sure de ce que je cherchais vraiment à cet instant précis. Rester ici et continuer de discuter avec elle, ou bien l'emmener hors d'ici et la vider de son sang. Ses yeux avaient le don de me perturber, depuis le début je sentais son regard posé sur moi. Qu'avait-elle à me fixer de cette façon ? Je n'étais pas la seule vampire à ce que je sache. « Ce n’est pas la première fois que je viens ici, mais c’est la première fois que je vois un vampire arriver à faire renoncer un autre vampire à sa proie… » J'étais étonnée d'apprendre qu'elle était déjà venue dans ce bar. Je la croyais pourtant nouvelle. Mon sourire avait de nouveau laissé place à cette expression habituelle que je gardais sur mon visage.

― Il suffit simplement d'avoir les bons mots.

Evidemment, je n'allais pas non plus lui avouer ce que j'avais dis au jeune vampire, pour qu'il accepte de me laisser son repas aussi facilement. Je ne remarquais pas vraiment à quelle distance je me trouvais de la jeune humaine, mais les battements de son coeur me laissaient comprendre que je devais être un peu trop proche maintenant. Je cherchais simplement à la déstabiliser, peut-être la faire parler aussi, sans le vouloir, tout était confus, ma curiosité et ma faim se mélangeaient, laissant un arrière goût d'impatience, qui commençait peu à peu à m'irriter. Je passais alors directement au vif du sujet. Ce pour quoi j'étais réellement venu la voir.

― Pourquoi me fixais-tu de cette façon... ?

Peut-être que je n’aurais pas du la fixer comme je l’ai fait, mais c’était plus fort que moi. Son élégance n’a pas échappé à mon regard, maintenant que je regarde les autres vampires présents dans la salle, je les trouve plus que banals. Pourtant je dois avouer que certains m’auraient sans aucun doute fait perdre mes moyens comme elle le fait, mais elle est arrivée la première, et je ne peux plus la lâcher des yeux. Je viens tout juste de remarquer qu’elle c’était rapproché de moi, je ne sais pas ce qu’elle attend, sans aucuns doute comme les autres. Boire du sang frais, mais si elle croit que je me laisserais faire ainsi … Sa réponse me décroche un fin sourire. Elles n’ont pas mon visage, quelle flatterie. Mon petit visage d’ange l’a attiré vers moi, je n’y crois pas une seule seconde. La seule chose qui a du la pousser à venir me voir, c’est parce que je ‘arrêtais pas de la regarder, tout ce qu’elle veut c’est gouter à de la chaire fraiche. Elle ne peut tout simplement pas se contenter de cette boisson, boisson à laquelle elle n’a pas touché depuis un moment d’ailleurs. J’essaye tant bien que mal de poser mon regard autre part que sur elle, mais rien n’y fait. Elle me perturbe, énormément d’ailleurs. Le fait qu’elle n’arrête pas de se rapprocher de moi m’inquiète, mais je suis incapable de bouger. Même si j’y arrivais, je me trouverais bien vite bloqué par l’homme derrière moi. Alors que je suis son regard, je vois qu’elle fixe mon cou dénudé, je prends une grande inspiration avant de boire d’un trait la fin de mon verre. Puis je le repose assez brutalement sur le comptoir. Les bons mots, ouais sans aucuns doute. Elle sait parler aux gens, aux hommes comme aux femmes d’après ce que je peux voir.

- Je serrais curieuse de savoir …

Je m’arrête nette dans mon élan alors que je remarque à quel point elle se trouve prés de moi, c’est frustrant, angoissant … Mais plaisant à la fois. Je suis complètement folle voilà tout, venir ici, et l’approcher elle. Elle qui a l’air encore plus dangereuse que les autres. Le sourire qui est dessinée sur ses lèvres je ne suis as sure de l’apprécier. Bien trop sarcastique à mon gout, me rendant compte que je n’ai plus rien me permettant d’échapper ne serait-ce que quelques secondes à son regard ; je demande au barman un autre verre. Elle doit jubiler, me voir comme ça, elle est parfaitement consciente qu’elle me déstabilise. C’est bien la première fois que j’ai à faire à un vampire comme elle. Et je ne suis pas sure d’aimer le résultat que cette soirée pourrait donner. Son visage est … beaucoup trop proche du mien, mais je peux voir la pureté de sa peau, elle a l’air tellement douce. Je donnerais tout pour pouvoir toucher rien qu’une fois, ça aussi elle doit le voir, cette manière que j’ai de la regarder. Si je m’écoutais je poserais mes doigts sur sa peau, j’ai encore cette même impression. On dirait une statue, je n’arrive pas à lui trouver le moindre défaut.
Qu’elle s’éloigne, sinon je risque de faire quelque chose d’insensé. J’ai cette envie folle de déposer mes lèvres sur les siennes, c’est du n’importe quoi. Mon regard s’arrête un instant sur ses fines lèvres, puis j’attrape mon nouveau verre et le porte à ma bouche sans pour autant quitter ses lèvres du regard. Les vampires produisent un effet des plus étranges sur l’être humains, ce n’est pas la première fois que cela m’arrive. Mais c’est bien la première fois que j’ai l’impression que je ne pourrais pas me contrôler. Heureusement pour moi, la jeune inconnue brise ce silence qui commençait à se faire pesant.

« Pourquoi me fixais-tu de cette façon... ? »

Un nouveau sourire charmeur se dessine sur mes lèvres, voilà dans ces moments là c’est totalement innocent. Puis je regarde quelques secondes le vampire se trouvant non loin de moi, les regards qu’il me jette ne me plaisent pas. J’ai l’impression qu’il veut me voir dans son assiette, et pas que … Mais son regard est moins ‘fin’ que celui de la jeune femme en face de moi. Je tourne la tête vers la jeune brune, sans quitter du regard le vampire, puis ouvre la bouche pour essayer de parler. Mais seuls des bégaiements s’échappent. Je secoue la tête, puis repose toute mon attention sur elle. Elle me tutoie, je vais faire de même.

- Tout simplement parce que je n’avais encore jamais vu un vampire ayant une beauté comparable à la tienne. Pourtant tout le monde sait à quel point votre beauté est des plus exceptionnelle … Si tu l’as mal pris j’en suis désolée.

Désolée, non mais je ne vais tout de même pas lui dire le contraire. Sinon je risquerais de recevoir un coup de canines bien placé. Une autre gorgée de mon verre me permet d’échapper quelques secondes à son regard, si je continus à cette allure, je ne serrais plus capable de rentrer chez moi.

- Tu n’as pas la langue autant pendue que l’homme qui me parlait avant. Je suppose que tu veux la même chose que lui …

Jouer la carte de la provocation, est-ce une bonne idée ? Je n’en suis pas sure, mais au point où j’en suis. Qu’est ce que je risque de plus, si c’est ce soir que je dois être vidée de mon sang, autant en profiter. Je sais bien que si elle veut me tuer, rien ne l’en empêchera.

- … avoir la joie de gouter à mon sang. Je suis pourtant sure que mon sang est comme tout les autres.

En général, je me méfiais de ces humains qui s'intéressaient d'un peu trop près aux vampires. Ou plutôt, leur soit disant courage avait le don de m'énerver. Ils pensaient tout connaître sur les êtres de la nuit, ils pensaient s'en faire des alliés, supposant sans doutes qu'avoir un ami vampire leur sauverait la vie. Mais ils ignoraient encore beaucoup de choses. Leur acharnement et leur naïveté m'amusaient, au départ, mais je devais bien avouer que trouver de plus en plus d'humains dans un lieu habituellement occupé par ceux de mon espèce commençait particulièrement à m'excéder. Mes actes étaient pourtant simples à comprendre. D'une manière où d'une autre, je tentais de leur montrer qu'ils n'étaient pas les bienvenus, du moins pour moi. D'autres vampires ne semblaient pas plus dérangés par leur présence. Et tout dépendait de mon humeur. Il m'arrivait parfois de me montrer extremement hautaine envers eux, au moins pour les effrayer et leur faire changer d'avis quant à leur étrange attirance pour les vampires. Ou plus simplement, j'en faisais mon repas. C'était toujours un de moins.

En ce qui concernait cette jeune blonde, mon choix était déjà fait, entre l'obliger à quitter les lieux et ne plus y poser un pied, ou bien calmer cette soif qui grandissait de minutes en minutes, je n'avais pas eu à réfléchir bien longtemps. Je me retrouvai une nouvelle fois à fixer son cou, alors que celle-ci venait de tourner la tête. Si je ne m'étais pas entraînée à me contrôler plus d'une fois, je n'aurais pas tenu bien longtemps avant de me jetter sur elle pour la mordre. Seulement, plus les minutes passaient, et plus j'avais l'impression que mon visage se rapprochait dangereusement de sa gorge, jusqu'à pouvoir appercevoir ses veines à travers sa peau, et imaginer déjà le goût qu'aurait son sang. J'étais folle, oui, mais le sang avait un effet plus qu'effrayant sur moi. Je m'efforçai néanmoins à me calmer un minimum, et mon regard se posa à nouveau sur son visage. La jeune blonde semblait de moins en moins rassurée, et je n'eu aucun mal à savoir qui elle regardait ainsi. A mon tour, je tournai la tête pour adresser à cet homme un regard menaçant, qu'il n'apprécia certainement pas, mais qui apparemment lui avait bien fait comprendre que le partage n'était pas dans mes options. « Tout simplement parce que je n’avais encore jamais vu un vampire ayant une beauté comparable à la tienne. Pourtant tout le monde sait à quel point votre beauté est des plus exceptionnelle … Si tu l’as mal pris j’en suis désolée. » Quelle impudence ! Cette fille m'étonnait de plus en plus. J'arcquai un sourcils, croisant une nouvelle fois son regard. Elle avait du cran. Un autre sourire se dessina sur mes lèvres, narquois et énervant.

― Au contraire, c'est très... flattant...

Je l'observai finir son verre, me rappelant au même instant que ce n'était pas son premier. Mon sourire s'élargi un peu plus. Ivre, ce sera encore plus simple à la manipuler, peut-être même un peu trop. Dommage. « Tu n’as pas la langue autant pendue que l’homme qui me parlait avant. Je suppose que tu veux la même chose que lui … » Elle supposait bien. De toutes façons, sauf pour son sang, qu'est-ce qu'un vampire attendrait d'un humain ? Pour ma part, je n'espèrai rien d'autre, et ce n'était pas difficile à remarquer. Mon verre aurait très bien pu me servir de couverture, seulement, mon regard me trahissait. Je n'avais rien à cacher, et la plupart des vampires qui se trouvaient dans cette salle me connaissaient. J'allais rarement voir un humain pour parler simplement météo ou pêche sans qu'il ne finisse avec une marque dans le cou, pour ne pas dire jamais. « … avoir la joie de gouter à mon sang. Je suis pourtant sure que mon sang est comme tout les autres. » Là, elle avait tort. Je ne prenais pas autant de peine à m'approcher d'un humain, si son sang ne m'intéressait pas. Celui de cette blonde m'était plus qu'attirant, soit dit en passant. Et je commençais à en avoir assez de parler.

― Je n'ai peut-être pas la langue aussi pendue, mais toi par contre, tu devrais faire attention à ce que tu dis. On jurerai que tu m'invite à te mordre... C'est peut-être ce que tu attends ?

Que ce soit ce qu'elle attendait ou non, bien que cela m'étonnerait beaucoup, je n'avais aucunement besoin de son autorisation. Qu'elle le veuille ou non, j'avais bel et bien l'intention de boire son sang, jusqu'à la tuer peut-être bien, ou suffisament pour l'affaiblir et calmer un minimum ma soif. Dans les deux cas, je ne pouvais déjà plus attendre, et le regard de cet autre vampire qui ne cessait de fixer la jeune blonde commençait sincèrement à m'énerver. Finalement, je lâchai mon verre pour le laisser encore à moitié plein sur le comptoir. Puis, glissant ma main sur la taille de la jeune humaine, je rapprochais mon visage de son oreille, pour lui murmurer un mot.

― Viens...

Inutile de me demander si elle allait vraiment me suivre ou non, je savais que l'avais déjà dans mes filets, il ne me restais plus qu'à en profiter pleinement. Mais cet endroit était bien trop bruyant et peuplé à mon goût... Je l'entrainai alors vers la sortie, par la main. Et une fois dans la ruelle, ma patience commença aussitôt à disparaître, bien que mes gestes restaient lents et doux. Je la fis reculer contre le mur, une main sur son buste, mes yeux dans les siens. Un sourire satisfait se dessina sur mes lèvres, dévoilant enfin mes canines. Je ne me pressai pas de la mordre, rapprochant simplement mon corps du sien, mon visage ne se trouvait déjà plus qu'à quelques centimètres du sien, et ma main sur son buste se glissa sur son épaule, que j'agrippais légèrement, par crainte de la voir partir en courant. Elle n'irait pas bien loin. Je fini par m'approcher encore un peu plus, jusqu'à frôler ses lèvres.

― Une dernière volonté peut-être... ?

Vous devez sans aucuns doutes vous dire qu’en venant dans un bar comme celui-ci je ne pouvais m’attirer que des ennuis. Jusqu’à présent je n’avais jamais eu peur de remettre les pieds ici, mais maintenant je dois vous avouer que je réfléchirais à deux fois avant de revenir. Si j’en ai l’occasion, là est le problème. Le regard qu’elle me jette n’a rien de très rassurant, et ce petit sourire qui n’a toujours pas quitter ses lèvres m’énerve de plus en plus.

« Je n'ai peut-être pas la langue aussi pendue, mais toi par contre, tu devrais faire attention à ce que tu dis. On jurerai que tu m'invite à te mordre... C'est peut-être ce que tu attends ? »

Voilà une phrase qui m’ôte les mots de la bouche, les choses semblent se corser pour moi, malgré la beauté de cette jeune femme, la froideur de son visage m’inquiète de plus en plus. Je passe nerveusement ma main dans mes cheveux, essayant de retrouver l’usage de la parole, et finis par boire une nouvelle gorgée de mon verre. Son visage n’a toujours pas bougé, je vois bien qu’elle meurt d’envie de me mordre, et elle le ferra sans aucuns doutes. Ca m’apprendra à essayer de côtoyer les non-morts, je ne peux m’en prendre qu’à moi-même. Je n’ose même pas lui répondre.
La main de la jeune femme se pose sur ma taille, et je ne bouge pas. Je ne sais pas ou elle veut m’emmener, mais ce qui est sur c’est que je la suis sans hésiter. C’est comme si mon corps agissait de lui-même, comme si mon cerveau était déconnecté. Au contact de la main de la jeune femme, je frissonne légèrement. C’est la première fois que je touche une main aussi … froide. Glacée même. La petite ruelle sur laquelle nous arrivons ne me plait guère. Je me sens aussitôt reculer, jusqu’à ce que mon corps rencontre le mur, une sensation de mal être m’envahit tout à coup. Je suis bloquée. Même si je parvenais à crier, qui viendraient m’aider dans ce quartier ? J’ai envie de rire de ma stupidité. Sa main se resserre sur mon épaule, si elle croit que je vais partir en courant elle se trompe, j’en suis incapable. Les mains le long du corps appuyé contre le mur, je la regarde dans les yeux, le regard effrayé. Elle a déjà dévoilé ses canines, me montrant également un sourire des plus désagréables. Ses dents semblent bien acérés, un simple petit coup de canine et je crois qu’elle pourrait me tuer.

« Une dernière volonté peut-être... ? »

Sans le vouloir un rire nerveux s’échappe d’entre mes lèvres. Une dernière volonté … Je n’en ai même pas, c’est ça le pire. Qu’est ce que je peux bien faire de toute façon, à part attendre qu’elle me tue. Avoir son visage aussi prés du mien me déstabilise, la même envie me reprends ce n’est pourtant pas le moment. Le regard toujours autant effrayé, j’arrive enfin à articuler quelques mots.

- Ce … ce n’était pas une invitation. Mais qu’est ce que je peux faire … Je le voyais depuis tout à l’heure. Ma dernière volonté serait que tu me laisses vivre, ce qui est peu probable.

J’avale avec difficulté ma salive, fermant un instant les yeux pour essayer de me calmer. Les battements de mon cœur se font de plus en plus rapide, je sais que je risque e mourir, et c’est bien la première fois que je suis confrontée à ce genre de situation. Moi qui disais que les vampires ne m’effrayer pas, aujourd’hui c’est le cas, je crois que je l’ai poussé à bout. Ou alors j’attire les vampires, ça je ne m’y attendais pas. Une voix rauque et menaçante m’oblige à regarder derrière la jeune femme.

« Anna … Anna … Je serrais reconnaissants si tu me laisser gouter celle là. Tu te souviens de moi j’espère ? »

C’est l’homme de tout à l’heure sans aucuns doute, et apparemment il lui en veut à elle. Anna … Maintenant je peux mettre un prénom sur ce magnifique visage. Sans même que je n’ai eu le temps de réagir, les deux mains du vampire sont déjà posé sur mes épaules qu’il serre brutalement. Son visage me fait peur, et ses canines sont menaçantes vue la distance à laquelle elles se trouvent.

« Tu m’as l’air très appétissante… »

Lui par contre, il risque de me tuer.

Me retrouver aussi proche d'elle ne faisait qu'accentuer un peu plus cette envie de sang, son sang. Je n'avais que rarement ressenti une sensation aussi étrange, sans même y avoir encore goûté. Je n'attendais plus qu'une chose maintenant. La mordre. Seulement, je voulais aussi faire durer cet instant, rien que pour avoir le plaisir de sentir la peur de la jeune blonde accélérer les battements de son coeur, ainsi que son sang dans ses veines. Ma main se glissa cette fois dans son cou, gardant mon visage toujours aussi proche du sien. « Ce … ce n’était pas une invitation. Mais qu’est ce que je peux faire … Je le voyais depuis tout à l’heure. Ma dernière volonté serait que tu me laisses vivre, ce qui est peu probable. » Ses mots me firent décrocher un large sourire. Elle avait tout à fait raison. Mais si elle tenait un minimum à sa misérable petite vie, jamais elle n'aurait dû mettre un pied ici. Les autres fois où elle était repartie encore vivante de cet endroit, ce n'était qu'une question de chance. Malheureusement pour elle, ce soir, elle était tombée sur le mauvais vampire. Je reculais enfin mon visage, pour pouvoir la regarder dans les yeux, retrouvant mon expression toute aussi froide que menaçante, tout comme ma voix.

― Peu probable en effet... A quoi t'attendais-tu en venant ici... ? Tu n'es qu'un simple repas, de la nourriture ! Porteuse de sang encore chaud que trois quart des vampires présents ici recherchent. Dommage pour toi, ton regard s'est posé sur la mauvaise personne ce soir...

« Anna … Anna … Je serrais reconnaissant si tu me laissais gouter celle-là. Tu te souviens de moi j’espère ? » Ces paroles me coupèrent dans mon élan, alors que j'allais enfin atteindre mon but. Un soupire m'échapa, et je levai les yeux au ciel, reculant une nouvelle fois mon visage, pour me tourner vers lui. Lui. Comment l'oublier. Têtu et extrêmement énervant ! Je lui devais un repas, en effet, seulement, il n'avait pas choisis le bon moment pour venir me le réclamer. Cette scène pourrait étrangement faire penser à un de ces documentaires, où deux lions se battaient pour une proie que l'un aurait chassé. Que voulez-vous, pour ma part, lorsque j'avais soif de sang, j'étais capable du pire. Il me l'avait si gentiment laissée, pourquoi tenait-il à la récupérer maintenant, alors que j'était sur le point de goûter enfin à son sang ! A peine avais-je tourné la tête, que l'homme m'envoya un violent coup à la joue, d'un revers de main, pour me pousser de son chemin. Geste qu'il n'aurait jamais dû faire avec moi. Les combats avec d'autres vampires se terminaient pour ainsi dire tous de la même manière, je les tuais. Jusqu'au jour où je risquais d'être tuée à mon tour, j'en avais totalement conscience, mais la mort ne m'effrayait pas, puisque je l'avais déjà connue. Il ne se tenait déjà plus qu'à quelques centimètres de sa peau, et cette scène me mis hors de moi. J'avais horreur qu'on me frappe, mais qu'il ose en plus de cela me voler mon repas, sous mes yeux. En un dixième de secondes, je me retrouvais derrière lui, puis, aggripant vivement sa nuque, et suffisamment fort pour planter mes ongles dans sa peau, je l'envoyais quelques mètres plus loin. Mon regard noir se posa sur lui, alors qu'il se redressait rapidement, et sans lui laisser le temps de réagir, ma main partie tout droit sur son visage, lui laissant une entaille au niveau de sa joue.

― Eloignes-toi d'elle ! Jusqu'à preuve du contraire, cette humaine est la mienne ! Si tu tenais tant à l'avoir, tu aurais dû réfléchir à deux fois avant de me la laisser. Oses encore une fois t'approcher d'elle, ou même lever la main sur moi, et je te ferais regretter de ne pas être encore mort...

Mon ton glacial avait suffit à le calmer. Certes, à nous voir, la situation pouvait paraître bien absurde, comme deux enfants qui se battraient pour un jouet. Mais je ne me fiais aux règles des vampires que lorsque cela m'avantageait. Seulement, je me rendais compte que j'agissais comme si cette simple humaine que j'étais pourtant sur le point de tuer, était devenue ma propriété. Dans un sens, c'était le cas, mais en vérité, elle ne le serait pas bien longtemps, lorsque j'aurais eu ce que je voulais. L'homme ne demanda pas son reste, mais il me rappela encore une fois que je lui devais un repas. Puis, sans ajouter un mot, il s'éloigna. Mon regard se posa une nouvelle fois sur la jeune blonde, qui n'avait pas bougé. Mes yeux devaient certainement être encore noirs à cet instant, mais dans l'osbscurité, on ne le voyait pas. Je m'approchai d'elle, pour me retrouver encore une fois à quelques centimètres de son visage. Cet abruti m'avait coupé dans mon élan, mais cette scène m'avait en quelque sortes fait réfléchir sur certaines choses à propos de cette fille. Quoi que l'idée était complètement abbertante, je tentais de l'oublier. Mon regard transperça le sien, laissant l'espace de quelques seconde un lourd silence s'installer dans la ruelle.

― Est-ce que tu tiens à la vie... ?

Les choses deviennent encore pires que ce que j’avais pu imaginer … Vraiment pires, jamais je n’aurais pensé que deux vampires se battent pour moi. Et même si la dénommée Anna ne me rassurait pas tellement, avoir les canines de celui là à quelques centimètres de ma peau semble bien pire. Et comme tout à l’heure je ne bouge pas, qu’est ce que je pourrais faire de toutes manières, si j’essayais de le repousser, cela aurait sans doute autant d’effet qu’un moustique poussant un camion. Je sens déjà dans la manière qu’il a de me tenir, qu’il beaucoup plus de force que moi. Là je dois avouer que je frôle la mort de très peu, et alors que je pensais qu’il n’y avait plus rien à faire, les pressions qui s’exerçaient sur mes épaules disparaisse, et je vois le vampire atterrie quelques mettre plus loin devant moi. J’écoute attentivement ce que lui dit la jeune femme, toujours collée contre le mur je ne bouge pas. Tout être humain doté de bon sens ce serrait enfui en courant, ou alors est ce plutôt un humains qui ne posséderait pas une maitrise de sois suffisante ? Si je partais en courant maintenant, je la mettrais que plus en colère, et elle me rattraperait en une fraction de seconde. « Cette humaine est la mienne … » à croire que je ne suis qu’un morceau de viande, suis-je bête, c’est ce que je suis. Mais le fait qu’elle dise que je suis la sienne, m’intrigue quelque peu. Quoi qu’il en soit, il a simplement suffit de quelques mots pour qu’il veule bien lâcher l’affaire, et me laisser seule entre les griffes de cette magnifique femme. Rassurée maintenant ? Non, loin de là … Loin de là …
Ce qu’elle m’a dit avant qu’il ne s’en prenne à elle, n’arrête pas de tourner dans ma tête. Elle a raison, qu’est ce que je pouvais bien attendre d’un endroit pareil. Les vampires sont tous les même, moi qui voulait essayer de me lier d’amitié avec certains d’entre eux apparemment je me suis bien trompée. Je la regarde s’approcher de moi, et son visage se retrouve encore beaucoup trop proche du mien. Pourquoi les vampires possèdent-ils une telle beauté, c’en est frustrant. Un silence plus que pesant s’installe autour de nous, qu’est ce qu’elle compte faire maintenant. Finir ce qu’elle avait commencé ?
« Est-ce que tu tiens à la vie... ? »

Je déglutis bruyamment alors que je n’ai pas quitté ses yeux une seule seconde. A quoi servirait de lui répondre. Même si je dis oui, elle va me tuer, je le sais, je le vois dans son regard. Dés que les humains se retrouvent en face de la mort, ils ne savent plus quoi faire, et c’est là qu’ils se rendent compte à quel point ils sont stupide. Et c’est ce que je suis en train de me dire, je suis stupide il n’y a pas de doute. Il a fallut que je tombe sur le mauvais vampire ce soir … La bouche légèrement entrouverte, je cherche mes mots, mais rien ne semble vouloir sortir. Les battements de mon cœur ne ce sont pas calmé, au contraire, si elle pouvait ne serait-ce qu’arrêter de me regarde de cette façon, peut-être que j’arriverais à parler.

- Comme tout humain qui se respecte … je tiens un minimum à la vie … mais … Qu’est-ce … que ça change de toute façon. Si tu as décidé de me tuer tu le ferras.

Si je vous dt qu’attendre la mort qui parait si proche est insupportable, me croiriez vous ? C’est atroce, être là, à quelques centimètres de la mort si je puis dire. Qu’est ce qu’elle attends, vraiment je ne comprends pas … J’essaye de me calmer, mais en vain, j’ai l’impression que mon cœur va exploser si ça continue comme ça.

- Par pitié, si tu dois me tuer … fais-le. Ou alors laisses-moi partir …

Question réthorique evidemment, quoi que voir une humaine comme cette jeune blonde, traîner dans un coin où elle n'a rien à y faire, il y avait tout de même de quoi se poser des questions. Que cherchait-elle réellement en venant ici ? Certainement ce que tous les autres cherchaient également : se lier avec les vampires, en espérant s'en faire des amis. Stupide ! Cette fille était suicidaire, il n'y avait pas d'autres raisons. « Comme tout humain qui se respecte … je tiens un minimum à la vie … mais … Qu’est-ce … que ça change de toute façon. Si tu as décidé de me tuer tu le ferras. ». A dire vrai, je ne m'étais pas encore totalement décidée. Mais j'avais l'impression que la tuer serait une erreur de ma part. Sans y avoir encore goûté, je pouvais déjà dire que son sang n'était pas comme les autres, il m'attirai bien plus que celui de n'importe quel autre humain. Je ne saurais dire vraiment pourquoi, mais goûter seulement une fois à son sang ne serait certainement pas suffisant pour moi. Et si je la tuais, je n'aurais plus aucune autre occasion de le boire. Je ne me sentais pourtant incapable de contrôler cette envie irrésistible de la tuer, laisser la vie sauve à une humaine n'était pas du tout dans mes habitudes. Je reculai légèrement mon visage, gardant mon regard dans le sien, y cherchant comme une réponse, que je ne trouvai pas. Pourquoi elle ? Pourquoi son sang ? Elle n'était pourtant rien pour moi.

« Par pitié, si tu dois me tuer … fais-le. Ou alors laisses-moi partir … » Je ne me rendais surement plus compte que j'étais en train de la faire patienter. Je connaissais pourtant si bien cette sensation, plus désagréable encore que tout ce que l'on pouvait connaître. Être là, face à une mort quasi certaine, sans savoir quand celle-ci viendrait exactement. J'arrivai à lire dans les yeux de la jeune humaine, cette frayeur que j'avais moi-même connu il y a bien longtemps, face à cette maison en flamme, à mes parents qui se faisaient assassiner sous mes yeux, dans cette cellule, à attendre que les gardiens viennent me chercher pour aller à la potence. Il n'y avait pas plus affreux que d'attendre... Je revoyais toutes ces scènes tourner en boucle dans ma tête, et je ne trouvai aucune autre solution pour ne plus y penser, que de plonger mon visage dans le cou de la jeune blonde, respirant son parfum, alors que ma main se serrait lentement près de sa gorge. Je ne savais pas ce qu'était la pitié, et je n'en avais strictement rien à faire. Les battements de son coeur résonnaient dans ma tête, ceux-ci étaient de plus en plus rapides, mais ils m'empêchaient de penser à tout ces souvenirs qui me hantaient à chaque fois. Mes lèvres frôlaient la peau de son cou, et je sentais peu à peu ma soif prendre le contrôle sur mes gestes. A cet instant, je m'apprêtai à la mordre, pour avoir enfin le plaisir de goûter à son sang. Seulement, et sans savoir pouvoir, au dernier moment, je me reculai vivement d'elle, laissant échaper un léger grognement entre mes lèvres. Puis, sans lui adresser un seul regard, je la poussai sur le côté pour l'obliger à s'en aller, lui lançant froidement :

― Dégage !

Rien n'expliquera sans doutes pourquoi je la laissais partir, sans même l'avoir mordue, sans l'avoir tuée, alors que quelques minutes plus tôt, je me sentais incapable de me contrôler. L'odeur de son sang m'était déjà insuportable et je n'espérai plus qu'une chose maintenant, qu'elle parte, et vite, avant que je ne change d'avis. Je ne savais pas quel aurait été le meilleur choix. La laisser en vie et en profiter pour goûter plus d'une fois à son sang, ou bien la vider maintenant pour assouvir ma soif et la laisser mourir ici. Dans les deux cas, j'étais sûre que je le regretterais. Je ne voulais pas que cette fille se sente importante pour moi, même simplement pour le sang qu'elle portait dans ses veines. Quelques secondes s'étaient écoulées seulement, mais j'étais déjà hors de moi, si bien que, comme j'entendais encore les battements de son coeur, qui commençaient peu à peu à me donner un mal de tête insuportable, je me retournai vivement vers elle, répétant encore une fois et plus froidement :

― Dégage je t'ai dis !

Je pourrais vous dire que ma vie est en train de défiler devant mes yeux, mais ce n’est pas la cas. Je ne pense même pas à tout ce que j’ai pu vivre avant, la seule chose qui me vient à l’esprit, c’est que je suis trop jeune pour mourir. Dix neuf ans, ce n’est pas le bon âge pour terminer sa vie, quel est le bon âge de toute façon, je ne pense pas qu’il y en ai un. C’est tout simplement que je n’ai pas envie de mourir, pas aujourd’hui… Anna ne parle pas, elle se contente de me regarder, son regard semble un peu perdu, mais elle retrouve bien vite ses esprits, puisque son visage s’enfouie dans mon cou. Au moins je sais ce qu’elle a décidé de faire maintenant, je sais qu’elle me tuera … L’envie de me dégager de son étreinte est présente, mais lorsque je sens sa main se resserrer lentement sur ma gorge, je comprends qu’il ne vaut mieux pas que je bouge. Les battements de mon cœur se font de plus en plus rapides, je ferme les yeux essayant de me calmer, et essayant de me persuader que ce ne sera qu’un dur moment à passer, ensuite tout sera fini pour de bon. Mais rien n’y fait, je n’arrive pas à me calmer, encore moi lorsque les lèvres de la jeune femme frôlent mon cou. Cette fois c’est vraiment terminé …
Alors que je m’étais presque faite à l’idée de mourir, la jeune femme se recule brusquement, et me lance d’un ton froid, de dégager. C’est maintenant qu’elle me dit ça, je reste stupéfaite, la respiration bloquée, mais je ne bouge toujours pas. Jamais je n’aurais imaginé une telle chose de la part d’un vampire, mais je ne vais pas m’ne plaindre. C’est au bout de la seconde fois qu’elle me demande de partir, que je réalise enfin que je n’ai toujours pas bougé, je ne perds pas une seconde pour lui tourner le dos et partir d’un pas rapide. Avant de me mettre à courir pour tourner dans une rue.

Arrivant dans une rue plus peuplé, je me relaxe, du moins je sais que je n’ai plus rien à craindre. Je m’adosse à un mur une main crispée dans mes cheveux, j’ai envie de rire. De rire jaune évidement. Qu’est ce qui vient de se passer ? J’ai du mal à le croire, il y a quelques minutes j’étais à deux doigts de la mort, et maintenant … Elle m’a laissé partir, je n’en reviens pas. Voilà qui m’en apprend un peu plus sur les vampires, quoi que non, je ne sais pas pourquoi elle a fait ça. Mais je n’allais pas lui parler gentiment après tout ça, j’ai eu une chance inouïe. Voyant qu’un taxi approche, je m’approche de la chaussée, lui faisant signe, puis je monte à l’intérieur indiquant au chauffeur l’endroit où j’aimerais qu’il me dépose. Chez mes parents cette fois-ci même si ce n’est pas une heure pour leur rendre visite, j’ai besoin de me sentir en sécurité.
Malgré tout ce qui c’est passé j’aimerais revoir au moins une fois cette femme. C’est à mes risques et périls j’en suis consciente, mais je serrais incapable de savoir ce que j’ai ressentie ce soir. Un mélange de peur, et de … Je ne sais pas, c’est indescriptible. Une sensation plus que étrange c’est emparée de moi, les vampires resteront à jamais des être mystérieux. Surtout si nous les humains, ne pouvons pas les approche à cause d’eux, c’est eux qui ne peuvent pas s’empêcher d’avoir envie de notre sang. Même avec cette boisson, du sang synthétique, nous ne pouvons pas leur en vouloir…

| Terminé. |

» See these tears so blue, I can stare for a thousand years.
» This is so crazy ... | Anna
» Après le service... - Anna
» Anna McKellen | Terminée
» Anna Caddick & Christian Jefferson