7 days - (Libre)

Hey, don't be sad, it'll be quick

Une semaine. À cet instant même où l'aiguille des secondes sur l'horloge atteignit le "12", je me suis rendue compte que cela faisait 7 jours, 168 longues et interminables heures que je n'avais pas tué. Le besoin de mettre fin à une vie me rendait incroyablement difficile à vivre. Depuis ce moment, qui semblait si lointain, il y a exactement 10080 minutes, j'avais décidé de ne plus tuer, pour la 387 fois depuis que le meurtre est devenue une part entière de ma vie. Mais le manque de mettre fin à une vie pour un tueur, c'est bien pire que le manque de drogue pour un junkie. Cette irrésistible odeur émanant du corps humain, toujours présente autour de moi. Le seul endroit où je me sentais en sécurité, c'était le Manoir. Aucun humain ne pénétrerait à l'intérieur. En tout cas c'est ce que je croyais. J'avais oublié William et ses multiples conquêtes. Il semblait s'être plus ou moins casé depuis quelques temps, et il souhaitait lui faire visiter l'endroit où il vivait. Normal me direz-vous, sauf que sa copine humaine est B-. Que faire ? Lui sauter dessus, boire tout son sang et voir son âme quitter peu à peu son corps ? Il n'y avait rien au monde qui aurait pu réfréner cette envie. D'ailleurs je me demande encore comment j'ai fais pour quitter la maison sans toucher un cheveu de cette petite. Il semblerait que je m'améliore.

Mais le fait était que je ne pouvais plus continuer ainsi, il fallait que je tue. J'avoue, une image de meurtrière sanguinaire détruirait mon statut de célébrité, mais que faire ? Je n'avais absolument pas le choix. Il le fallait, c'était une question de vie ou de mort...pour ma victime au moins. Depuis le temps, j'ai appris à identifier les endroits où les criminels de la ville rôdent. Les rues malfamées de Mid-City étaient mon terrain de chasse préféré. Je me rappelais des nombreuses fois où une vie s'est éteint dans mes bras, alors que j'étais dans cette rue, drainant le sang de ma victime. Je me rappelle tous les détails. Il y avait exactement 412 tâches de rousseurs sur le corps de Chastity Jones, l'une de mes première victimes dans cette ville. Chastity appartenait à une famille respectable, regardez juste son prénom, tout le monde n'appelle pas sa fille "Chasteté". Elle avait 17 ans lorsque je l'ai tuée. Mais elle n'était pas aussi innocente qu'elle en avait l'air. Elle a été complice de nombreux kidnapping d'enfants avec son petit-ami, Jeremiah Houston. Elle en a même tué deux, simplement parce qu'ils étaient trop bruyants. J'ai laissé son corps nu dans une poubelle pas loin de mon lieu de tuerie.

La police a déduit que l'un des vampires rôdant dans l'une ces rues l'avait assassinée. Étant la fille d'un des plus grand combattant contre les droits des vampires, un de ces êtres de la nuit a dû se venger de son père, ou peut-être pour faire d'elle un exemple. En tout cas, on s'en fout, la seule chose importante c'est que personne ne m'a suspectée. Ils ont classé l'affaire très vite, sans preuves, ils ne pouvaient accuser personne. Ça allait se reproduire. Demain matin, lorsqu'un SDF ira chercher à manger dans une des bennes à ordures dans ces fameuses rues, il trouvera un corps à l'intérieur, celui d'un tueur, d'un pédophile. En tout cas, pas celui quelqu'un de bien. Je décidais de marcher doucement, pour que personne ne soit alerté par la présence d'un vampire. Et là, alors que je pénétrais dans cette rue où j'avais tué tant de personne, je vis quelque chose qui me terrifia...

Des flics. Il devait y en avoir une dizaine, tous armés d'un revolver avec certainement des balles en argent à l'intérieur. Je ne pourrais pas tuer. Ils avaient renforcé la sécurité, dans MA rue ! Mes crocs se rétractèrent, contre leur volonté. Il fallait que j'aille demander ce qui se passait, sans que personne ne devine ce que je suis. Je m'approchais doucement vers l'un de ces hommes en uniforme. Cette lenteur me tuait, mais il fallait que je paraisse humaine. Si quelqu'un témoignait de ma présence ici, Rachel sera furieuse, et malgré sa sagesse incroyable, sa fureur fait souvent des dégâts irréparables...

"Monsieur, excusez moi. Je pourrais savoir pourquoi il y a autant de fl.. policiers ?"

"Nous avons toutes les chances de penser qu'un Vampire tueur en série va bientôt revenir tuer ici, comme il l'a fait plusieurs fois auparavant. À votre place je m'éloignerai de ces rues mademoiselle, elles se sont pas très bien fréquentées, et vous pouvez facilement tomber sur l'un de ces monstres sanguinaires. Vous ne voulez pas finir tuée, n'est-ce pas ?"

"Non, merci"

Je m'éloignais à regret. Je n'allais pas abandonner. Il fallait que je donne une leçon à ces idiots de poulets. Je devais tuer quelqu'un juste sous leurs nez, ils n'allaient certainement pas s'en rendre compte et rentrer chez eux. En pénétrant dans la voiture de police, ils allaient trouver un corps mort à la place du conducteur. Parfait ! Il fallait juste trouver ma victime maintenant. Comme si quelqu'un avait lu dans mes pensées, une voiture arriva vers moi, et elle failli presque m'écraser. Bien sûr, seule la voiture aurait été endommagée. Lorsque le conducteur sorti de son auto, je le reconnu immédiatement. On en parlait depuis plusieurs semaines aux infos, il est recherché pour le meurtre de 17 prostituées, il existe même une vidéo le montrant en train de trancher la gorge à l'enfant d'une protituée, cet homme est un vrai sauvage. Je n'avais aucun doute sur sa culpabilité. L'attirer dans un piège serait facile, il suffisait de lui faire croire que j'étais une pute bon marché. Je m'avançais d'un air sensuel vers l'homme qui aurait pu me tuer il y a deux secondes si j'étais encore humaine. Naturellement, il me remarqua. Un sourire satisfait se dessina sur ses lèvres. Les hommes sont si faibles, pourquoi croyez vous donc que je préfère les femmes ?

"Hé, toi. Combien pour une heure ? Ton prix sera le mien"

"50 $. Mais je n'ai pas une heure, une p'tite pipe dans cette ruelle te suffirait ?"

"Je pense que je pourrais m'en contenter."

Je remarquais que l'une de ses mains serrait quelque chose dans sa poche. C'était certainement un couteau. Nous pénétrâmes dans la ruelle et il baissa son pantalon. Ew. Les hommes sont tellement dégoûtants. S'il croyait qu'il allait pouvoir atteindre le Nirvana avant de mourir, il se mettait le doigt dans l'œil. Je posais mes lèvres sur son cou, et mes crocs sortirent et s'enfoncèrent dans sa peau, pile dans son artère. Il n'a pas crié de douleur, une première. Le sang jaillissait à une vitesse qui m'étonnais toujours autant. Lorsque son corps fut vidé de toute goutte de ce délicieux liquide rouge, je suivis mon plan et je préparait une petite surprise aux flics. Alors que je m'éloignait de la voiture, je senti un regard sur moi, quelqu'un m'observait depuis pas mal de temps déjà. Ma tête pivota légèrement et un visage qui ne m'était pas inconnu se montra à moi.