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 dites-moi étoiles pourquoi je vous regarde?

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Eurydice O. Kirsikkanen
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Eurydice O. Kirsikkanen


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MessageSujet: dites-moi étoiles pourquoi je vous regarde?   dites-moi étoiles pourquoi je vous regarde? I_icon_minitimeMer 12 Aoû - 12:30

dites-moi étoiles pourquoi je vous regarde? Scaj10 dites-moi étoiles pourquoi je vous regarde? Gaspard107
Eurydice & Gabriel
pv.



Cela faisait des jours qu'Eurydice dormait. Elle ne faisait que ça de ses nuits et de ses journées, dormir, dormir et parfois seulement rester étendue sur l'herbe ou sur son lit à regarder le ciel ou le plafond. Elle ne pouvait plus bouger, même pas marcher, sortir, et semblait vouloir s'endormir pour l'éternité. Enfin ça c'était ce que Gabriel disait, comme il se plaignait des nuits où lui parfaitement éveillé peinait à lui faire ouvrir un œil et surtout à le garder ouvert. Alors il avait dû s'imaginer que son problème de sommeil s'était généralisé à toute sa vie, même s'il ne pouvait vérifier que ceci s'appliquait à la journée. C'était en réalité qu'Eurydice ne parvenait pas à retourner aux nuits, à retrouver les habitudes qu'elle avait un an avant d'aller au Nord. Disons que ce n'est pas simple quand on s'est habitué à vivre le jour et dormir la nuit, de s'inverser pour vivre la nuit et faire le zombie le jour. Car vivre aux cotés de Gabriel signifiait sacrifier les jours pour les nuits, la lumière du soleil pour celle des minces étoiles. Et loin de lui bien sûr elle avait oublié. Eurydice avait oublier comment être là avec lui, elle avait oublié comment le regarder, elle avait oublié comment lui parler et ne pas lui parler, elle avait oublié comment l'adorer, elle avait tout oublié. Indéniablement le temps et le Maine avait changé des choses en elle.
Eurydice passait alors ses journées entre ses pensées, entre les arbres, avec le vent et le soleil. Elle laissait voler le fil de ses pensées le long des nuages, des feuilles des arbres, des brins d'herbe, comme une plume qui se laisse porter par le vent sans savoir où elle va. Et alors beaucoup de choses entraient dans son esprit, des souvenirs, des rêves, des désirs, des regrets, oui beaucoup de regrets. C'est ce jour-là, où elle s'était étendue sous le saule pleureur du jardin de cette maison dans laquelle elle n'avait jamais vécu, qu'elle comprit, et qu'elle voulut se frapper la tête contre le tronc de l'arbre magnifique. Que faisait-elle de ses journées, si ce n'est rien, le vide incommensurable qui voulait refléter le vide de son existence, alors qu'il y avait tellement de beautés, tellement de magnifiques choses qu'elle pouvait faire au lieu de rester étendue là à attendre que le soleil et le temps passent. Alors que dans la nuit il y avait Gabriel. Elle l'abandonnait lui, l'ange, parce qu'elle n'était pas capable de changer ses habitudes et de supporter la fatigue. Et pourtant il était tellement plus, il offrait tellement plus et son simple regard pouvait faire oublier maux, regrets, mauvais souvenirs, colère et tristesse. Et elle, elle n'arrivait pas à en profiter, parce qu'elle dormait la nuit et restait éveillée le jour. Même, elle ne faisait rien de ses journées. Alors pourquoi continuer à ne rien faire le jour alors qu'on peut faire tant de choses la nuit? Eurydice jura devant le saule qu'elle ferait désormais tout pour vivre avec Gabriel les nuits, le plus qu'il sera possible. Et alors apaisée, elle laissa un sourire illuminer son visage mieux que ne le pouvait le ciel, et elle ferma les yeux pour laisser sa lumière la toucher comme pour la dernière fois.
Dans cet instant d'éternité, où les tourments d'Eurydice étaient redevenus poussière, et où l'astre donnait des reflets plus dorés encore à ses cheveux blonds comme les blés, la petite fille se laissa doucement reposer dans l'étreinte de Morphée. Elle s'endormit sans y penser, comme on se glisse lestement dans une paire de chaussette moelleuse en hiver ou sous les draps d'un lit douillet. Eurydice entrait doucement dans le monde du repos et de l'imaginaire et très bientôt elle put voir des images, des couleurs, des lumières, des idées s'étirer dans ses rêves. Il y avait un cerisier en fleur et une petite fille qui le regardait émerveillée. Il y avait le soleil qui brûlait son dos. Il y avait un goût de cerise. Il y avait un papillon sur le soleil. La petite fille qui était Eurydice se leva et tendit la main pour attraper l'unique fruit de l'arbre, une cerise plus rouge et plus belle que le sang, que le soleil faisait briller dans ses rayons. Mais aussi loin qu'elle lançait sa main, le fruit restait inaccessible, et aussi loin qu'elle se tendait, le fruit s'éloigner. La petite fille pleurait. Elle voyait dans la cerise bientôt un reflet, un reflet qui devint un visage. Il y avait des étoiles autour du soleil. Le visage se dessinait et dépassait de la cerise, et Eurydice le reconnut dans ses souvenirs. Mais elle ne trouvait plus son nom, elle l'avait oublié, mais elle avait tant de fois vu ce visage, ces traits, ces yeux, ces lèvres, et cela était tant imprimé en elle, que le nommer n'importait plus. La main toujours tendue, la petite fille essayait de toucher ce visage, mais quand ses doigts effleurèrent la ligne de sa joue, l'image se transforma en un oiseau, en une colombe, qui s'envola très loin d'Eurydice. Le soleil n'était plus dans le ciel, mais il y avait toujours sa lumière. Il y avait un souffle tiède dans le dos d'Eurydice. Il n'y avait moins de lumière. Il y avait les étoiles.
Et puis il n'y eût plus rien. Et une explosion de sensations. Le bruit, le bruit berçant du vent, le un bruit maternel qui venait et partait, le bruit des oiseaux au dessus. L'odeur, l'odeur fraîche charriée par le vent de quelques algues, l'odeur qu'elle connaissait. La sensation, la sensation un peu mordante du froid, la sensation d'un lit moelleux du sable. Mais toujours le noir dans les yeux. Et le bruit des vagues sur la plage, de sa mère la mer. Le bruit de l'eau qui vient se casser sur le sable, de la mer qu'elle n'a pas vu depuis si longtemps. Alors elle ouvre les yeux. Au début elle ne voit rien, la lumière à disparu, le soleil a disparu. Le saule pleureur du jardin a disparu. Il y a la plage, la mer dans la nuit. Il y a les étoiles là-haut, les étoiles qui regardent Eurydice se réveiller à la nuit. Il y autre chose. Il y a l'odeur et la présence légère de quelqu'un, d'un ange. Eurydice l'a reconnu tout de suite, parce qu'elle sait le reconnaître entre mille, et même si elle a perdu son nom dans son rêve, elle sait que c'est lui, que c'est Gabriel. Elle sait que Gabriel l'a amené là, sur la plage, pour regarder la mer avec lui.
La petite Eurydice qui depuis longtemps a grandi s'assoit dans le sable et s'appuie contre lui, se blottit contre son épaule, pour venir se mettre sous ses ailes. Elle sourit. Parce qu'elle est là où elle a toujours voulu être, là où elle doit être. Parce que plus rien d'autre ne compte. Elle laisse échapper un petit son de ses lèvres, un petit son que personne d'autre que lui ne sait un entendre. « Merci ». Et elle ne se rendort pas.
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