Nice to meet you, darling ! [Adam ♥]

- Cass', dernière prise, rammène-toi sur le plateau !

Je lançai un regard furibond à Mr Blidwick, directeur de production de l'émission people We made you, qui me faisait comprendre assez brutalement que la pause était finie. D'un signe de la main, je lui fit comprendre que j'étais en pleine conversation téléphonique et qu'il m'étais impossible de raccrocher tout de suite :

- Oui, voilà, à la Nouvelle-Orléans.[ ...] Comment ça, "pas encore" ? Vous vous foutez d'ma gueule ? [...] Si, si, c'est tout simplement inadmissible ! [...] Oui je compte rester ! Je bosse ici ! [...] J'en ai marre des motels pourris ! Trouvez-moi vite un appart' ou vous êtes viré !

Je raccrochais, furieuse, avant de me diriger à grand pas vers le plateau. Une maquilleuse accourut pour me faire quelques retouches mais je la chassait d'un geste de la main :

- Oh, vous, c'est bon hein !

La pauvre fille me regarda d'un air héberluée, se demandant ce qu'elle avait pu faire pour être traitée de la sorte.

- Alors, t'es prête ? m'interrogea Blidwick de sa voix tonitruante.
-C'est bon, on repart, grognai-je avec peu d'amabilité.

J'allais me positionner derrrière le pupitre pailleté du plateau, un grand sourire aux lèvres, mais bouillonant intérieurement.

- Eeeet...Action !

- Et voilà, We made you c'est fini pour aujourd'hui, mais n'hésitez pas à venir nous retrouver sur le site www.hbo.fr rubrique people, et en attendant, voici le sommaire de la semaine prochaine : quel est le vrai âge des stars, comment perdre jusqu'à 20 kilos grâce à Mike Stroogh, le coach des plus grandes stars et, en exclusivité, l'interview de miss América 2006 !

J'adressais un sourire enjoué à la caméra, sourire qui disparu quand j'entendis le "Coupé !" caractéristique. Je descendit de la scène, me précipitai vers la loge, et une fois à l'intérieur, me dirigeant vers le fauteuil à roulette positionné devant un immense mirroir, et je m'effondrait dedans. Sacha, la coiffeuse, vint enlever le nombre inimmaginable de pinces dans mes cheveux et Kate, la maquilleuse que j'avais effrayée tout à l'heure, s'approcha discrètement de moi dans le but de me démaquiller.

- Faites vites, aboyai-je, décidemment de mauvaise humeur, je veux quitter le studio en vitesse.

Une fois leurs tâches accomplies, les deux femmes quittèrent la loge rapidement, me laissant seule avec moi-même. Je consultait l'horloge au dessus des étagères où s'empilaient des cosmétiques en tout genre : elle indiquait 22h30.
"Comment ai-je pu me laisser convaincre de tourner si tard ?" me demandai-je, enfouissant ma tête dans mes mains, mon abondante chevelure retombant de tous côtés.
Je n'étais pas vraiment fatiguée, j'en avais juste marre de l'air suffisant de Blidwick, qui avait l'air de me prendre pour une poupée avec qui il pouvait jouer comme il le voulait. Oui, pour avoir ce poste, je lui avait cédé quelques "services", mais c'était du passé et je n'étais pas prête à retenter l'expérience avec cet homme qui me repoussait tellement : il était petit et gras, le crâne dégarni et un sourire vicieux toujours aux lèvres.
Je me mit à penser à autre chose, une pensée presque aussi désagréable : voilà trois mois que j'étais à la Nouvelle-Orléans et que j'étais toujours obligée de dormir dans des hôtels miteux et, les jours de tournage, on me laissait le privilège de dormir dans ma loge, certe petite mais toute équipée : lit double confortable, lavabo et douche. Cette nuit, je sortirais surement faire un tour dans une boite de la ville puis je retournerais discrètement sur le plateau à fin de passer la nuit dans la loge.
Je fixais mon reflet dans le miroir, impassible. J'vais la mâchoire serrée, les muscles crispées, mais même ainsi je me trouvais séduisante. Cette vision regonfla mon égo et je me permis une petite détente, souriant à mon double.
Je m'apprétais à me changer pour sortir quand on frappa à ma porte et qu'elle s'ouvrit sans autorisation. Je me retournai pour réprimander le visiteur quand je me retrouvai nez à nez avec un bel homme, d'environ 25 ans, plus grand que moi, tout à fait charismatique et enjoleur. Il souriait, visiblement amusé devant mon air béat, quand un jeune gardien entra dans ma loge, essouflé :

- Mmh..Mademoiselle, j'voulais pas...j'lui ai dit d'rester dehors...je lui ai jamais autorisé...

- C'est...c'est bon, balbutiai-je, toujours étonnée, vous pouvez disposer...

Le jeune homme sortit, abasourdi, et je fixai d'un regard intrigué le nouveau venu qui n'avait dit un mot depuis son arrivée.Je croisais les bras, bien décidée à en savoir plus sur ce mystérieux canon de beauté.
S'il se décidait enfin à parler...

Andrea n'est pas encore réveillé. Il dort tant ! Toute la journée et aux premières heures du crépuscule. Alors que mon temps de sommeil s'est considérablement raccourcit avec les années. Cela me laisse maint temps pour réfléchir à ce que je vais faire de cette nuit sans étoiles. Je n'ai guère envie de chasser, devant me cantonner à de petites quantités et hôtes consentants. Quel ennui. Demandez à quelqu'un s'il appréciera de ne voir que quelques minutes de son film préférée pour ne pas embêter la vieille d'en face ? A moins de mentir comme un arracheur de dent 'bien sur que non ça ne fera pas mal' il répondra non. Ou criera, hurlera. peut être de façon crescendo ! OU comme les montagnes russes ! Ah ce serait si expressif. Comme un opéra moderne ! Nonobstant la grosse dégoulinant de ses couches de maquillage. Il faut dire qu'elle peut cacher au moins un assistant sous ses jupons ! Oh ce n'est pas le cas de celle là tiens !

Le regard soudain rivé à mon écran plat, je regarde avec bien plus d'intérêt l'émission qui y passe. c'est que entre nous la présentatrice je l'enfermerais bien dans une cage pour jouer au commencement du monde, le péché originel ! Je gouterai à son fruit...

Quelle belle image, décidément être étalé sur mon canapé de cuir noir est propice aux idées poétiques. Ou pas. Bien sur je n'ai rien d'un Baudelaire ou d'un Homère. Il faut dire pour leur défense que les pauvres hères avaient un tel physique ! Des plus ingrats, ils devaient certainement lécher les pierres.

Pouah c'est dommage ! Une lueur d'intérêt accompagne mon sourire gourmand. Fine et pulpeuse, une peau doré, de grands yeux ambrés, une chevelure épaisse d'un roux sombre. Une bouche insolente, et un regard provocant. Elle parle de stars du monde, avec un cynisme resque méprisant. Sa présence sature l'émission, occupe l'espace même. Soit c'est une actrice très doué soit elle n'est pas humaine. Et je la veux. Bondissant par dessus mon canapé, je viens tapoter sur le cercueil de mon infant avant de couper par ma chambre. Attrapant ma veste en cuir par dessus ma chemise d'un bleu électrique, et d'un jean délavé. Des bottes de moto plus tard et me voilà partit. Ma Kawaziki rutilante n'attend que moi dans son fourreau de béton. Négligeant tout à fait le fait que mon moteur puissant puisse déranger les bonnes gens endormies, je parcoure la ville allègrement brûlant feux et priorités, jouant au flipper.

Vous croyez peut être que j'ai lu dans ma boule de cristal le plateau de tournage ? Quelle imagination décadente. Il n'est pas bien compliqué de trouver un plateau de tournage surtout ici ou rien n'est fait dans la demi mesure. Et puis il n'y en a pas à la pelle non plus dans les alentours.

Je trouvais le bon plateau sans trop de mal et m'immergeait aussitôt dans l'entrelacs de fils et autres matériels encombrants nécessaires pour tourner. Aussitôt j'eus confirmation de mon intuition. Outre les odeurs de transpiration, caoutchouc et bouffe bon marché, tout l'ensemble porte l'odeur d'une cess. Pas vampire non, animal....femelle mais pas louve. Intriguant ! Excitant, c'est un peu comme ces cips en triangle piquantes. Ce sont des chips mais ça n'en a pas le gout c'est bien meilleur !

Je me guide jusqu'à sa loge en suivant les derniers traits de lumière et par logique bien sur. Un assistant gringalet certainement le larbin tente de m'interrompre mollement, et me suis jusqu'à la porte de ma future conquête. J'entre sans ménagement et aussitôt m'adosse à la chambranle un sourire aux lèvres. Elle dégage des effluves de sensualité avec ce quelque chose de sauvage dans ces prunelles...elle est jeune, très jeune, mais c'est une créature de rêves. Elle renvoie le jeune opportun et je m'approche jusqu'à saisir sa mâchoire entre mes doigts. Puis murmure.

-Encore plus délicieuse en vrai.

Un frisson étrange me parcourut lorsqu'il attrapa ma mâchoire, me murmurant une phrase sensuelle au creux de l'oreille. Impulsive, je le repoussait, mais mon regard fut irrévocablement attiré par le sien et je ne pu m'empêcher de lever les yeux vers lui. Mes pulsions me reprenaient : tout mon corps tremblait d'une fièvre ardente et je me mordit la lèvre sans le vouloir, essayant de retenir cette irrésistible soif de lui. Ma pensée était obnubilée par une seule phrase, persistant dans mon esprit.

Je le veux.

Comme une gamine capricieuse exigerait un nouveau jouet, je me sentais l'âme d'un fauve devant un gibier magnifique et dangereux.

Car, de nous deux, il était le prédateur, et je n'étais que sa proie, stupidement hypnotisée par son assurance. C'était un vampire, et Dieu savait à quel point les vampires m'attiraient.

Je me sentais stupide de rester ainsi, mon regard rivé sur lui, mes muscles tendit en un effort douloureux pour ne pas céder à la soif inquiétante que je ressentais. Non, je ne buvais pas du sang. Je me nourrissais de plaisir.
D'un pas mal assuré, je reculais jusqu'à heurter le fauteuil à roulettes dont le bruit me fit sursauter. Que je devait sembler stupide, petite proie mal assurée et prise au piège. Un piège délicieusement tentant, à vrai dire.

Toujours sans un mot, je me rapprochais de lui, baissant les yeux dans un respect à la limite de la soumission, je m'appuyai doucement contre lui. Ma poitrine soulevée par mon souffle saccadé collée contre la sienne, je m'abandonnais à la contemplation de ses traits harmonieux, avec une pointe d'arrogance. J'ignorais qui il était, ce qu'il me voulait et pourquoi il était ici, ce soir, tellement proche de moi...

J'étais inquiète et un même temps excitée par un je ne sais quoi qui émanait de lui. Les vampires sont de très bons amants, mais d'habitude, n'avait-il pas d'humain attitré ? Rachelle, par exemple...

Mais pourquoi pensais-je à Rachelle ? Était-ce ce vampire, entreprenant et mystérieux, qui faisait remonter en moi les souvenirs d'un temps meilleur, passé avec cette adorable vampire, Rachelle, qui m'avait abandonnée sans explication, Rachelle après qui je courais désespérément, espérant un jour recroiser sa route, et, qui sais, redevenir son amie...

Mais ce n'était pas le moment de penser à Rachelle. Il y avait ce vampire, tellement séduisant, qui m'attirait comme un aimant, auquel j'étais collé et de qui j'attendais une réaction, quelle qu'elle soit, et dont la beauté me faisait trembler d'un désir si ardent...

La nymphomanie est une maladie grave, et je n'était pas prête d'être guérie.

Un humain dans une boulangerie, appâter par les odeurs de pains et gâteaux chauds. Devant lui un sandwich, et à côté un gros coookie, avec pépites de chocolats et pralines...Vous croyez qu'il va prendre quoi ? Le sadwich avec la salade aussi fraîche que sa grand mère, la tomate anorexique qui se fait la malle, et le pain chiqué par le caniche comme une pantouffle ? c'est cela, c'est cela. Quoi que, les humains ont si peu de tout qu'ils seraient capable de ne pas voir un ver dans une homme, bien que celle ci soit trouée comme un gruyère. Ah vraiment il leur faudrait un lombric parlant tiens ! Ah idée fort amusante, c'est ainsi qu'est né l'humanité après tout. Et le péché originel, mah oui ma tite dame, un growwwww ver de terre vous dis-je ! Mais je vais arrêter là mon histoire, après il y a des, euh non, une femme nue, et une histoire de buisson aussi entre autre. Royal ? Eh bien en voilà un bel anachronisme, Marie Antoinette n'a rien à faire là, du balai la choucroute !

Toujours est-il que cette petite là, je la croquerais bien moi. Ou alors dois-je lécher le chocolat avant de croquer le cookie ? Cruel dilemme.

J'ai soif. Indéniablement. Pas que je ne puisse me priver ce soir. Mais elle sent délicieusement bon...et puis le sang d'un autre cess c'est comme un grand cru, avec la meilleure drogue qui soit. Et puis avec un corps si affriollant ! Menu best of avec le jouet s'il vous plaiiittt avec un sourire colgate 360°.

La petite recule, avance, tremble comme un faon effarouché qui quittant quelques secondes sa mère se perd...o que tu as de grandes dents ? et une si grande queue ! Nan je ne suis pas lycan, et je n'ai pas boulotter la mioche en rouge, demandez à mon voisin par contre ! Direction hors de la ville, quelques mètres en rase compagne, en plein milieu de la forêt cannibale. C'est une euh...berceuse, oui berceuse que vous entendez, ça ressemble à des hurlements, mais arrêtez les films d'horreur vous les digérez aussi mal que les pois chiches !

Allez cap all inclusive la rousse !

Hé je parie sur sous vêtements dentelles, froufrous transparents.

Mes lèvres frôlent son épaules que j'ai dénudé, mon souffle frais faisant frissonner sa peau sensible. Avec un sourire mutin je me dégage et me laisse tomber l'air de rien dans son fauteuil roulant. Je m'amuse comme un petit fou. Pour un peu je serais tenté de prendre pour des tams tams tout ces pots de cosmétique et autres babioles encombrant la coiffeuse. Ou alors transformerais-je la table de la starlette en une scène de crime ? Laissant des traces de doigts sanglantes de rouge à lèvres, des traces de poudres...Viens donc mon petit, je n'attends que toi pour danser...

Pourquoi me torture-t-il ainsi ? Son baiser chaste sur mon épaule, son souffle sur ma peau...Pourquoi joue-t-il avec moi comme un chat avec une souris ? Pourquoi ne croque-t-il pas tout de suite dans le fruit défendu, une bois fois pour toute, qu'on en finisse ? Où alors il a deviné mon petit manège, et il a décidé de jouer lui aussi. Oh là, mon mignon, je gagne toujours...

Je me retourne vers lui. Il s'est affalé dans mon fauteuil, attendant apparemment que je le rejoigne. Tant pis pour tout cette fausse timidité que je simulais, je me jette à l'eau.

Je m'approche doucement de lui, avant de m'assoir en califourchon sur ses genoux. Mes mains parcourent son torse, et je sens les muscles puissants sous sa chemise. Je frissonne à l'idée qu'il pourrait me briser comme une brindille au moindre moment. J'avais oublié que les vampires étaient dangereux. Manque de bol, j'adore le danger.

Je glisse ma bouche dans son cou, évitant à tout prix ses lèvres, celles qui cachent des crocs aiguisés près à mordre. Je frissonne au contact de sa peau glacé. Je passe mes mains autour de son cou, presque involontairement.

Je laisse ma tête reposer sur son épaule, espérant qu'il serait assez sage pour me repousser, pour quitter cette loge, pour ne plus jamais qu'il ne croise ma route.

Son impatience est presque aussi palpable que la chaleur qu'elle dégage. Elle me veut, sa peau frissonne de la montée du désir, ses regard se font insolents, inquisiteurs...comme un chiot elle donne des coups de pattes, et gémit pour que l'on s'occupe d'elle. Ce que je compte bien faire,mais pas tout de suite mon enfant, oh non...le jeu vient de commencer. Ne précipitons pas ta chute. Cela se travaille un pacte avec le diable. On coupe un doigt à un vieux boucher, on le taille en pointe, et puis enfin on peut signer avec le sang à moitié séché du bougre, ou avec du sang de poulet ? les rites vaudou utilisent beaucoup de sang animal. C'est tout un zoo dans un culte païen. A-t-elle une meute, une famille ? Non pour la deuxième mon général, sinon que ferait-elle ici seule et à la merci de n'importe quel être comme, attendez je cherche le mot adéquat. Ce n'est pas monstre, ni profiteur, c'est...peu importe que ce soit crème fouetté ou crème de marron, la gourmandise est toujours de prime.

Que fait donc une garou toute seule...petite biche...sors donc tes griffes ou je percerais ta peau de délicats trous, faisant de ton corps des longueurs de dentelles...écarlates, et nacrées...

Je devinerais sa nature. Avant la fin de la nuit, j'arriverais peut être même à la convaincre de me montrer sa nature poilue. ou du moins celle ou aucun rasoir n'est efficace.

En attendant voilà une femme qui aurait du être courtisane, abandonnant sa fausse retenue la voilà me chevauchant sans aucune pudeur. J'aime les femmes qui ont de l'initiative, les soumises aussi, mais l'avantage avec les dominantes c'est qu'on peut s'amuser à les faire passer dans l'autre catégorie. Je glisse mes mains sur ses cuisses, entourant ses jambes fuselées. Je laisse mes paumes sur ses hanches, et m'appuyant tout contre le dossier, je la regarde la tête en arrière, sous mes mèches d'ébènes. Je distingue son ventre sous son haut moulant. Sa poitrine se soulève au rythme de son souffle frissonnant, comme ses yeux qui papillonnent sur mon corps d'albâtre. Sa tête frôle la mienne, sa bouche se pose dans mon cou, puis mon épaule. Elle se fige ainsi à moitié lovée comme moi, comme une enfant qui n'attend qu'un calin. Tu l'auras, oh oui tu l'auras, mais pas si vite...

Je nous relève d'un bond, débarrasse sa table de tout ses produits, envoyant valser pots, bouteilles, et accessoires. Avec un sourire narquois, ma poupée de chairs voluptueuses tout contre moi, je contemple ma remarquable maladresse avant de mordiller son oreille. Entends ton souffler dans ma bouche...

J'aurais pu le gifler pour ce qu'il vient de faire.

D'abord, il a cru bon de me repousser, moi, mais en plus, il s'est permis de balayer d'un geste les innombrables produits de beauté de la table où ils étaient soigneusement disposés.

Cela produit un vacarme effroyable, mais personne ne vint à la loge pour voir ce qui s'était produit, ce qui voulait dire que nous étions à présent seul dans le studio... Pour une raison inconnue, cette évidence me fit frissonner d'angoisse. Moi et un vampire, seuls, en pleine nuit...

Ah ! Mais que se passe-t-il ? Il me mordille l'oreille dans un geste terriblement sexy. Instinctivement, j'attrape ses deux mains et les positionne sur mes cuisses, avant de me serrer un peu plus contre lui. Je me sens si fragile, dans les bras de ce colosse, et pourtant je ne veux qu'une chose de sa part, cet acte qui obnubile bon esprit malade et le rend dépendant.

Mes lèvres caressent sa joue avant d'effleurer presque imperceptiblement sa bouche, sans pour autant s'aventurer plus loin. Les lèvres, signe d'un amour sincère, cela ne convient pas du tout à la scène que nous jouons lui et moi. Rien ne dure au dessus de la ceinture, telle est la morale de ma vie de débauchée à San Francisco. L'amour n'existe pas. Il n'y a plus qu'à chercher le bonheur dans la pente entre le sol et le ventre.

Cette fois, je m'abandonne totalement à ses soins, cessant de jouer la vierge effarouchée puis la dominatrice sur d'elle. C'est à lui de me conduire. C'est lui qui mène la danse.

Je ne sais pas ce que je veux. Je suis indécise, je tremble d'envie et de répulsion, tout mon corps est agitée en une antithèse absolument stupide. Si, je sais ce que je veux. Lui. Le vampire. Là, tout de suite, maintenant. Lui et pas un autre. Nous sommes allés trop loin, il est impossible de faire marche arrière.

Je l'allonge à demi sur la place que je viens de dégager. Sa moue outrée est délicieuse. détruisez les artefact d'une femme et la voilà démunie de ses plus dangereuses armes. Délester un guerrier de ses lames, le voilà considérablement moins dangereux, alors qu'une femme...Elle reste comme la panthère tapie dans les hautes herbes, les yeux à demi fermés, un ronronnement agitant à peine sa douce fourrure. Attirante lumière, cruelle comme un piège à ours. Donne la patte, et clac en un crac le petit chaperon blanc et rouge du sang du loup. Miam un apéricube ! Appétit de succube....jouerons nous a qui fera sombrer l'autre ? Enlaçons nous dans les brumes ténébreuses, sous la pluie brûlante mêlons nos corps...

Elle place d'autorité mes mains sur ses cuisses chaudes. Petite pomme d'amour, tu frissonnes. Je les glissent sur elle, entourent le haut de ses jambes, trois petits tours, et s'en va...Elle effleure mes lèvres puis se détourne, comme une catin qui se reprend, se rappelle de ne jamais embrasser les lèvres. N'aie crainte, je te donnerais ton dû, plus de plaisir que ton esprit ne pourra en supporter. Impatiente enfant...Je lèche ses lèvres, provocant, et d'une de ses mèches caramel je caresse son ventre à la peau d'ivoire, aussi doux que de la fourrure.

Peu à peu je me recule, soustrait ma froideur à sa chaleur. Je me détourne, passe la porte, m'enfonce dans le silence du studio et lance à son intention.

-Je t'emmène dîner, on ne doit négliger aucun appétit !

Je ne vais tout de même pas lui donner ce qu'elle désire le plus ainsi, je ne suis pas aussi facile à consommer qu'un kinder surprise. Je serais plus une chupa chups. Pas qu'il faille beaucoup d'attentions pour atteindre mon coeur celui ci fond avec le reste.

Je m'arrête avant la dernière porte, l'attendant avec un sourire cruel, je sais qu'elle épreuve je lui inflige et m'en délecte. Elle ne peut refuser.